Détournement et soupçons de corruption dans un marché de réfection de classes à Abomey: Blaise Ahanhanzo-Glèlè et ses amis ont sacrifié l’éducation à Adandokpodji
Encore la mairie d’Abomey ! Dans cette ville historique, l’éclat de ses attraits touristiques rayonne moins, depuis peu, que celui des scandales dans lesquels sont empêtrés certains de ses fils ayant eu la responsabilité de gérer le patrimoine communal depuis 2015 à nos jours. Si les affaires de bra-dage de réserves administratives à Djimè Sud sont encore vivaces dans les mémoires, un autre scandale est déjà là et vient s’y greffer. De quoi donner le tournis aux populations d’Abomey qui ne demandaient que le développement.
Le scandale dont il s’agit est une affaire de détournement de fonds et d’inexécution d’obligation contractuelle dans le cadre des travaux de réfections d’un bâtiment de type R+1 de 6 classes avec dépendances bureau et magasin à l’Ecole primaire publique de Adandokpodji/B dans la commune d’Abomey. Selon nos investigations, un marché de travaux de réfections de ce bâtiment à l’Ecole primaire publique de Adandokpodji/B a été attribué à l’entreprise Mosana BTP depuis le premier trimestre de l’année 2017. Ce marché a donc été attribué sous le conseil communal d’Abomey diri-gé à l’époque par l’ex-Maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè. Mais le hic, le marché sus-mentionné n’a ja-mais été exécuté jusqu’en 2020 où le maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè a passé le témoin à son succes-seur, l’actuel maire d’Abomey, Antoine Djédou. Dans les détails, nos sources renseignent que le montant initial du marché est de vingt et un millions neuf cent quinze mille six cent vingt (21.915.620) francs CFA. Mais curieusement, l’adjudicataire a perçu, à la date du 24 novembre 2017, un montant total de vingt-quatre millions quatre cent soixante-trois mille six cent trente-quatre (24.463.634) francs CFA, soit un dépassement de deux millions cinq cent quarante-huit mille qua-torze (2.548.014) francs CFA sans que le marché ait jamais réalisé, ont révélé plusieurs sources avec des preuves à l’appui. Les références des chèques de paiement des fonds à l’entreprise Mosana BTB dans le cadre de ce marché avaient été publiées dans nos précédentes parutions. Il en ressort qu’entre le 7 mars 2017 et le 24 novembre 2017, l’entreprise Mosana BTB a perçu des chèques à Dimond Banque et à Orabank par chèque. Le montant total perçu s’élève à 24.463.634 francs CFA au lieu de 21.915.620 francs CFA initialement retenu comme prix d’exécution du marché. En clair, il s’agit d’un dépassement de deux millions cinq cent quarante-huit mille quatorze (2.548.014) francs CFA sans que le marché ne soit jamais réalisé.
Un réseau de fraude à démasquer
A l’Epp Adandokpodji, il est clair, dans les consciences à Abomey que l’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè et ses amis du conseil communal et de l’administration ont laissé un éléphant blanc. Au-delà du constat partagé, c’est le régime des responsabilités qui mérite l’attention tant les populations de cette ville réclament justice. En effet, dans cette affaire d’inexécution de marché et de dilapidation des ressources communales, il y a des faits qui suscitent de graves soupçons de malversations fi-nancières. En l’état actuel des choses, l’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè et son conseil communal (2015-2020) sont au cœur de ce scandale financier. C’est d’ailleurs son administration communale qui a légué ce passif en héritage à l’actuel maire d’Abomey Antoine Djedou qui, curieusement aussi, semble inactif sur le chantier des actions à engager pour faire rendre gorge aux fossoyeurs de l’économie locale. Des questions se posent sur la procédure de décaissement des fonds au profit de l’entreprise Mosana BTB du sieur Achille Djohou. Ici, ce sont les membres du service technique et du service de réception des marchés à la mairie d’Abomey qui sont en cause. Comme indiqué plus haut, l’entreprise Mosana BTB du sieur Achille Djohou a empoché la totalité des fonds retenus dans le contrat avec même un trop perçu de plus de deux millions FCFA alors même que le module de classe n’a jamais été finalisé. Dans la pratique, des fonds ne peuvent pas être décaissés et pire avec un dépassement fictif sans un rapport motivé du service technique de réception des marchés. Quel a été alors la nature de ce rapport, si rapport il y a eu ? Si ce rapport est favorable au décais-sement des fonds, sur quelle base les membres de ce service ont-ils pu le produire si dans la réalité l’entreprise Mosana BTB n’a pas réalisé les travaux ? Ces questions méritent d’être élucidées par la justice. Le procureur qui peut s’autosaisir suivant les règles du code de procédure pénale sur des cas d’infraction et crime, devrait interpeller tous les membres de ce service de réception des mar-chés pour débusquer toute la chaîne et la bande de fraudeurs. Les fonds engagés dans ce marché de réfection de module de classe sont des fonds propres de la commune. Il s’agit de l’argent du contribuable local et donc des pauvres populations d’Abomey. La justice doit alors frapper fort pour décourager les fossoyeurs de l’économie qui s’engraissent sur le dos des populations. À l’école Adandokpodji, les problèmes s’empilent et engagent le moral des responsables pédagogiques et des écoliers. Au détour de nos investigations par exemple, il est apparu que dans tout le complexe scolaire, au Groupe A, l’école mère, par exemple, un véritable problème de mobilier se pose avec acuité au point où depuis des années, les apprenants s’asseyent presque par terre, 5 à 6 appre-nants pour des tables-bancs réservées en principe à deux (02) élèves au maximum. Dans ce com-plexe scolaire où ce module de classe est devenu un gros éléphant blanc, des enfants posent presque à terre les fesses, cahiers et livres pour écrire depuis plus de 5 ans. Et ceci, semble ne pas gêner les autorités communales déjà empêtrées dans le scandale financier lié aux travaux de réfec-tion mais qui ont la charge de s’occuper de l’éducation des enfants dans la commune selon les textes de la décennie. La souffrance n’est que de trop dans ce complexe scolaire Adandokpodji surtout au groupe A. Sans clôture, l’Epp Adandokpodji qui intègre la Maternelle et le primaire n’offre pas aussi des gages de sécurité aux apprenants et au personnel d’encadrement. Il s’agit-là de l’aperçu des problèmes réels auxquels est confronté l’Epp Adandokpodji où des gens ont trouvé encore un terrain fertile pour détourner des fonds destinés à la réfection d’un module de classe. La situation est complexe. Tout porte à croire que ce marché de réfection des modules de classe a servi à un jouer un championnat de détournement de fonds publics. L’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè devrait être écouté par la justice de son pays de même que tous ses collaborateurs engagés dans ce dossier scandaleux dans lequel l’éducation des enfants a été sacrifiée. En tant qu’ordonna-teur du budget au moment des faits, l’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè doit expliquer au juge la base sur laquelle il a validé les procédures de décaissement au profit de l’entreprise Mosana BTB du sieur Achille Djohou alors même que les travaux n’ont jamais été exécutés. Ensuite, comment a-t-il pu approuver le dépassement des plus de 2 millions francs CFA noté dans le paiement alors que les clauses contractuelles avaient plafonné le montant ? L’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè qui a d’ail-leurs refusé délibérément, au mépris des lois, de répondre à une correspondance du journal Le Potentiel, doit aller s’expliquer devant le juge. Dans ce dossier, le Directeur des services tech-niques, Bernardin Daga est missionné pour faire le suivi de l’évolution du chantier. C’est d’ailleurs son rôle. Il était censé produire un rapport de suivi pour rendre compte de l’évolution des travaux. Qu’a-t-il fait de cette mission ? S’il avait vraiment fait son travail, jamais des fonds n’auraient pu être décaissés au profit de l’entreprise Mosana BTB passée maître dans l’art de l’inexécution du marché. De toute façon, il devra s’expliquer devant le juge. Par ailleurs, le Chef service des affaires finan-cières (Csaf), Monsieur Bocovo Biscotin qui a délivré les chèques devrait aussi s’expliquer. Lui qui est censé avoir copie du contrat, comment a-t-il pu établir un chèque pour payer des fonds non inclus dans les clauses contractuelles ? D’où est-il allé puiser les plus de deux millions FCFA de dé-passement ou sur quelle ligne budgétaire a-t-il dû amputer ces fonds pour payer la fameuse entre-prise Mosana BTB ? Tout comme le sieur Achille Djohou, le Csaf doit aller répondre aux questions du juge. Aussi, la trop grande complaisance de l’actuel maire d’Abomey Antoine Djedou dans le dossier mérite des questions. Lui qui a refusé de répondre aux questions du journal Le Potentiel mais qui a proposé qu’on débloque 2 millions francs CFA pour finir les travaux. Cette attitude qui frise de la complaisance dans un dossier de scandale financier organisé sous le mandat de son pré-décesseur mérite d’être questionnée. Toute cette chaîne doit être questionnée afin de rendre justice aux populations dont on a abusé. Par ailleurs, le département Investigation de votre Journal Le Potentiel travaille sur deux autres crimes économiques commis dans la commune d’Abomey. Une banque de données enrichie par des sources est déjà disponible. Ces deux faits seront révé-lés, preuve à l’appui, les semaines à venir dans nos parutions. Le malaise économique dans la com-mune est aussi lié aux faits de corruption et de détournement. À suivre…