Diplomatie parlementaire sous Vlavonou: de grands succès enregistrés selon Hermann Dazan

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Chef du Service de la Coopération interparlementaire à l’Assemblée nationale et conseiller aux affaires étrangères, Constant Hermann Dazan était sur le plateau de la Télévision hémicycle le jeudi 22 décembre 2022 pour faire le bilan de la 8e législature sur le plan de la diplomatie parlementaire. Selon lui, des avancées notables ont été enregistrées grâce au management du président Louis Gbèhounou Vlavonou et de son bureau. Lequel bureau a réussi à redynamiser les relations qu’entretient l’institution parlementaire avec le monde extérieur. Mieux, la mise en alerte de l’Assemblée parlementaire par la francophonie (APF) suite aux évènements postélectoraux a été levée grâce à une diplomatie parlementaire très offensive. Bref, selon le diplomate de carrière Hermann Dazan, la diplomatie parlementaire a pris son envol sous Vlavonou avec à la clé un accord-cadre signé entre le Parlement et le Ministère des Affaires étrangères. Ceci, pour une complémentarité entre la diplomatie classique et la diplomatie parlementaire.

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(Lire ci-dessous le verbatim de l’émission sur la Télévision Hémicycle)

Télévision Hémicycle (TH) : Mesdames et messieurs, bonjour. Heureux de vous retrouver sur ce plateau spécial qui parlera de la diplomatie parlementaire. Bienvenue à toutes et à tous. La diplomatie, lorsqu’on en parle, beaucoup pourraient la restreindre non seulement dans les prérogatives du pouvoir exécutif. Pourtant, il n’y a pas que l’exécutif dans un État. Au Bénin, l’Assemblée nationale prend sa part dans la mise en œuvre de la politique étrangère du pays, dans la défense de ses intérêts nationaux sur l’échiquier politique international. La 8e législature aura, à sa manière, hissé le drapeau du Bénin dans le concert des nations ces quatre dernières années. Nous en faisons le bilan sur cette émission avec un invité. Constant Hermann Dazan, bonjour.

Constant Hermann Dazan (CHD) : Bonjour.

TH : Vous êtes diplomate. Vous êtes conseiller des affaires étrangères et à l’Assemblée nationale, vous êtes le Chef Service de la Coopération Interparlementaire. Est-ce qu’on peut dire que ce service est comme notre ministère des affaires étrangères à l’Assemblée nationale ?

CHD : On peut le dire ainsi.

TH : Merci encore une fois d’avoir accepté notre invitation. Avec vous, nous allons essayer de faire le bilan de la diplomatie parlementaire sous la 8e législature. Déjà, il faut commencer par nous dire M. Dazan, qu’est-ce qu’on peut entendre par diplomatie parlementaire ?

CHD : Merci beaucoup M. Djossou. Merci pour l’honneur que vous me faites de m’inviter sur votre plateau pour vous parler un peu de la diplomatie parlementaire. Comme vous le savez, l’Assemblée nationale du Bénin à l’instar de beaucoup de Parlements dans le monde, a trois missions essentielles : celle de légiférer, celle de représenter le peuple et celle d’assurer le contrôle de l’action gouvernementale. Ces trois missions que je viens d’énumérer ne peuvent s’opérer dans un encroisement avec l’environnement international. C’est pourquoi justement l’Assemblée nationale pose constamment des actes qui participent de la politique extérieure des États. Vous avez par exemple l’autorisation de ratification des traités et conventions internationaux. Vous avez par exemple les activités de coopération liées au fonctionnement des groupes interparlementaires d’amitié. Vous avez par exemple la participation de l’Assemblée nationale dans les rencontres internationales. Et par rapport à tout ça, cela suppose que l’Assemblée nationale intervient quand même dans la mise en œuvre de la politique étrangère des États. Et à ce titre, vous savez bien que l’Assemblée nationale en exerçant sa fonction de contrôle de l’action gouvernementale a également pour pouvoir d’allouer des ressources justement pour financer l’action diplomatique de l’État. Cela dit, je pourrais résumer la diplomatie parlementaire comme une série d’actes et d’actions que mènent les parlementaires et bien sûr les Assemblées nationales dans les enceintes internationales, les cas de coopération entre plusieurs Assemblées nationales et également des actions au niveau des parlements régionaux et des organisations interparlementaires.

TH : M. Dazan, dans certains pays, Il y a ce qu’on appelle dans les gouvernements, chef de la diplomatie parlementaire. Dans cette mission diplomatique de l’Assemblée nationale, est-ce qu’il arrive que le Parlement agisse de concert avec le Ministère des Affaires étrangères ?

CHD : Bien sûr M. Djossou et d’ailleurs à l’occasion de la célébration en juin 2022 de la 3e édition des journées de la diplomatie parlementaire, nous avons procédé à la signature d’un accord-cadre de coopération entre justement l’Assemblée nationale et le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Cela participe justement à la complémentarité qu’il devait avoir entre la diplomatie classique des États et la diplomatie parlementaire qui revient aux Assemblées nationales.

TH : Parlant du Ministère des Affaires étrangères, M. Dazan, Mesdames et messieurs, nous avons reçu dans nos locaux il y a peu le ministre des Affaires étrangères du Bénin, M. Aurélien Agbénonci qui en a profité pour faire un clin d’œil aux députés sur le rôle qu’ils ont eu à jouer dans cette diplomatie. Suivons ensemble cet élément et revenons après sur le plateau.

EXTRAIT

« Aurélien Agbénonci: la diplomatie parlementaire est très importante et il est important qu’il y ait une cohérence entre ce que le Gouvernement décide de faire, les positionnements stratégiques que nous faisons par rapport à certains États; les positions que nous prenons par rapport à certains conflits, car nous sommes tenus de prendre position, nous sommes tenus de voter au conseil des droits de l’homme à l’Assemblée générale des Nations Unies, que toutes ces positions prises par l’exécutif soient en phase avec la posture que pourrait prendre le Parlement. Ce n’est pas seulement grâce au Gouvernement que le Bénin est respecté à l’étranger. Le Bénin est respecté à l’étranger parce que nous avons voté des lois, nous avons fait des réformes, et sans le Parlement, il n’y a pas de réformes. Parce que le Parlement a joué sa partition, c’est parce que le Gouvernement fait son travail, le Bénin se porte mieux et est mieux perçu, respecté et a une diplomatie que d’aucuns se plaisent à présenter comme une diplomatie qui est dynamique et qui fait son travail sans tambours ni trompette, mais qui est résolument au service du développement de notre pays. »

TH : M. Dazan, vous avez suivi le ministre Aurélien Agbénonci. Ce n’est pas seulement grâce au Gouvernement que le Bénin est respecté à l’étranger. Dites-nous en quoi la diplomatie parlementaire aura contribué à l’image de marque du Bénin et plus particulièrement de l’Assemblée nationale après 2019 quand nous avons connu le contexte dans lequel cette législature a été installée?

CHD : Merci M. Djossou, car vous me donnez une fois encore l’occasion de revenir justement sur ce que la 8e législature a pu faire, a pu mener comme actions pour améliorer et rétablir l’image de marque de l’Assemblée nationale dans les enceintes internationales. Comme vous le savez, le Parlement du Bénin après les élections d’avril 2019, avait été mis sous alerte par l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF). Et grâce justement au leadership éclairé du président Louis Gbèhounou Vlavonou et également à la diplomatie parlementaire, le Parlement du Bénin a quand même réussi à faire comprendre disons à l’Assemblée parlementaire de la francophonie qu’il n’était pas du tout question de mettre le Parlement béninois sous alerte. Et dans ce cadre justement, nous avons reçu deux missions de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Nous avons reçu une première mission en février 2020 qui a été conduite par le président du bureau de l’APF feu Amadou Soumahoro qui était venu au Bénin avec une forte délégation. Au cours de cette mission, cette délégation a écouté toutes les parties prenantes impliquées dans les négociations après les élections de 2019. Nous avons également reçu une deuxième mission courant mai 2022 et là, c’était plutôt la commission politique de l’APF et je puis vous dire qu’aujourd’hui, le Parlement du Bénin n’est plus sous alerte puisque cette sanction a été levée au cours de la session plénière qui s’est tenue à Kigali en juillet 2022. Donc je puis vous dire qu’aujourd’hui, le Parlement du Bénin n’est plus sous alerte parce que justement nos partenaires internationaux ont compris qu’effectivement les choses s’étaient bien déroulées au cours des élections législatives d’avril-mai 2019. Et d’ailleurs, vous savez bien que le Parlement béninois a joué sa partition dans ce processus. Déjà en participant au dialogue national qui a été convoqué par le président de la République en octobre novembre 2019 et la partition de l’Assemblée nationale à jouer, c’était de voter une loi d’amnistie au profit de tous les acteurs qui étaient impliqués dans les troubles qui ont mis un peu en branle notre démocratie.

TH : Déjà vous avez parlé de cette expédition de Kigali conduite, il faut le rappeler, par le président de l’Assemblée nationale.

CHD : Bien sûr. D’ailleurs, au cours de ces assises, la sanction a été levée et le président Louis Gbèhounou Vlavonou grâce à son dynamisme et à son leadership éclairé, a été élu membre du bureau de l’APF.

TH : Est-ce que cela était déjà arrivé par le passé ou une première ?

CHD : Une première.

TH : Donc ça fait partie certainement des succès à l’actif de la 8e législature.

CHD : Bien sûr !

TH : Parlons de quelques autres succès qu’on pourrait mettre à l’actif de la 8e législature en matière de diplomatie parlementaire.

CHD : Merci beaucoup M. Djossou. Il y a eu de grands succès à l’ère de la 8e législature. Aujourd’hui par exemple, nous avons réussi à placer beaucoup de nos députés dans les enceintes parlementaires internationales. Lorsque vous prenez par exemple l’Union interparlementaire, l’ancien ministre des Affaires étrangères, l’honorable Bako Arifari a été nommé envoyé spécial de l’OCI pour l’Afrique. En dehors de ça, il avait été le président du comité des droits de l’homme de l’UIP. L’honorable Mariama Baba Moussa est membre du bureau du forum des femmes parlementaires de l’UIP. Et il y en a beaucoup d’autres. Lorsque vous prenez par exemple le CIP-UEMOA, le député Lucien Houngnibo en est le président actuel. Il y a encore beaucoup de députés que nous avons réussi à placer dans ces enceintes internationales.

TH : Le Bénin a aussi accueilli des rencontres internationales.

CHD : Bien sûr !

TH : Par exemple la Conférence des parlements africains contre la corruption.

CHD : C’était en juillet 2022. Nous avons organisé une grande conférence au niveau continental qui a connu la participation du président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, avec le vice-président du Parlement panafricain. Et à cette occasion, le Benin a été élu justement président de l’APNAC, c’est-à-dire le Réseau des parlementaires africains de lutte contre la corruption.

TH : Sans oublier que c’est une association qui entre-temps avait connu quelques problèmes.

CHD : Et justement l’atelier de Cotonou a remis sur les rails cette organisation parlementaire de niveau continental.

TH : On a vu le président de l’Assemblée nationale faire quelques voyages à l’étranger. Est-ce que c’est toujours dans cette dynamique de rester présent sur l’échiquier international ?

CHD : Oui, bien sûr, puisque déjà, je vous ai dit que c’est grâce justement au président Louis Gbèhounou Vlavonou que le Parlement du Bénin a échappé à une sanction au niveau de l’APF. Et en dehors de ça, le président Vlavonou a participé à des rencontres de très haut niveau. Ce qui a permis à notre Parlement de redorer son blason sur le plan international.

TH : L’Assemblée nationale a organisé courant 2022 la 3e journée de la Diplomatie parlementaire. En quoi a consisté cette journée?

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CHD : Merci beaucoup M. Djossou. Vous savez à un moment donné il fallait quand même faire un bilan de la diplomatie parlementaire à l’ère de la 8e législature. Et à cette occasion, nous avons invité la quasi-totalité des membres du corps diplomatique qui ont fait le déplacement sur Porto-Novo. Ce qui témoigne de l’image de marque que cette assemblée nationale a pu avoir au sein de la scène internationale. Et comme je le disais tantôt à l’entame de cet entretien, nous avons eu un accord-cadre de coopération entre le Ministère des Affaires étrangères et l’Assemblée nationale. Cet accord que nous avons signé permettra en réalité de renforcer les liens de coopération institutionnelle entre le Ministère des Affaires étrangères et l’Assemblée nationale. Il est un secret de polichinelle de dire que souvent lorsque nous recevons des visites de parlementaires étrangers, il y a souvent quelques problèmes de collaboration entre le Ministère des Affaires étrangères et l’Assemblée nationale, mais grâce à cet accord que nous avons signé, nous avons aplani toutes les divergences et là, chaque partie a pris des engagements pour une coopération plus intelligente et plus franche. En dehors de ça aussi, la journée de la diplomatie parlementaire a été l’occasion pour les différents présidents de groupes nationaux tels que le Groupe national UIP, le Groupe national Assemblée nationale de la francophonie, le groupe national Cedeao, de passer devant leurs collègues députés pour faire un bilan un peu des acquis du Parlement du Bénin au sein de ces organisations interparlementaires. Déjà quand vous prenez par exemple l’UIP, Union interparlementaire, qui est une organisation à l’échelle mondiale, qui regroupe tous les Parlements du monde. C’est comme l’Onu au niveau du pouvoir exécutif, on essaie de créer au niveau des parlements nationaux des groupes nationaux qui représentent les parlements auprès de ces organisations interparlementaires. Et c’est ce que nous avons fait avec les groupes nationaux. Nous avons par exemple au niveau de l’APF où nous avons le président qui naturellement le président Vlavonou, assisté du vice-président qui est l’honorable Assan Séibou. Nous avons également des groupes nationaux au niveau d’autres parlements panafricains par exemple l’Union parlementaire africaine, le Parlement panafricain, le CIP-Uemoa, la Cedeao…

TH : À ceux qui diraient qu’en signant un accord de coopération avec le Gouvernement, le pouvoir législatif qui est un pouvoir séparé de l’exécutif, serait se retrouver aux ordres du pouvoir exécutif. Que diriez-vous en matière d’indépendance institutionnelle ?

CHD : Moi je parle plutôt d’une complémentarité parce que vous savez cet accord nous permet en réalité de régler beaucoup de problèmes d’ordre collaboratif. Vous voyez par exemple le Ministère des Affaires étrangères est la seule institution compétente pour délivrer les passeports diplomatiques aux députés en cours de mandature. Lorsque par exemple les parlementaires doivent effectuer des missions à l’extérieur, il faudrait des notes verbales pour leur permettre d’avoir des visas dans leurs passeports. Donc pour éviter souvent les questions de délai, les questions de procédure, nous avons essayé de mettre en place un certain nombre de mécanismes qui permettent justement d’aplanir les difficultés liées à l’élaboration et à la confection de ces genres de documents. Il y a beaucoup d’autres choses par exemple lorsque vous lisez le décret qui fixe le cadre règlementaire des autorités au niveau étatique qui ont droit à une assistance des ambassades lorsqu’elles sont en déplacement sur le plan international, il n’est prévu que le président de l’Assemblée nationale dans ce décret au niveau du Parlement. Mais grâce à cet accord, on a réussi à étendre cette assistance aux autres députés qui voyagent.

TH : Est-ce que cela n’accorde des mêmes avantages qu’aux députés?

CHD : Puisque nous sommes dans le cadre de concertation permanente, lorsque nous parlons de député, on parle aussi des fonctionnaires parlementaires dans une certaine mesure.

TH : Et si aujourd’hui M. Dazan, on devait évaluer la présence du Bénin sur l’échiquier politique international en termes de diplomatie parlementaire, quelle place occuperait notre pays ?

CHD : Mais attention vous savez je me suis amusé une fois à faire un peu le point de nos députés dans les enceintes parlementaires internationales. Mais je pus vous dire que monsieur le journaliste que les députés béninois sont un peu partout. Que ce soit à l’APF, dans presque toutes les commissions que ce soit la commission des affaires politiques, que ce soit la commission des affaires parlementaires, que ce soit la commission des affaires politiques…, ils sont presque partout. Vous savez très bien que l’honorable Rachidi Gbadamassi qui est d’ailleurs le président de la commission des relations extérieures est le vice-président du comité des présidents des commissions des relations extérieures de l’Afrique. L’honorable Lucien Houngnibo est le président du CIP-UEMOA qui est une instance sous-régionale qui n’est pas à négliger.

TH : Cette présence, qu’apporte-t-elle de façon concrète au Parlement béninois ? Est-ce qu’on va dire qu’on y va pour se retrouver en position de président ou de vice-président ou est-ce qu’il y a une plus-value qu’on pourrait évaluer sur l’Assemblée nationale?

CHD : Merci beaucoup M. Djossou. Vous me donnez encore l’occasion de vous dire d’abord vous savez lorsque vous êtes membres actifs d’une organisation pareille, c’est déjà le nom de votre pays que vous portez haut au-delà des frontières nationales. Et puis en dehors de ça au sein de ces genres d’organisation, vous avez souvent des voix prépondérantes. Lorsque vous êtes membres d’un bureau par exemple, votre pays a une voix prépondérante par rapport aux autres. Donc, c’est quand même beaucoup de facteurs qui militent en notre faveur. Par exemple, lorsqu’il est question d’organiser ou d’accueillir une réunion ou une session internationale, on peut facilement gagner ce genre de positionnements. Mais là grâce aux positionnements de vos députés dans ces enceintes internationales.

TH : Quels sont les défis qui resteraient à relever pour le Bénin en termes de diplomatie parlementaire ?

CHD : Il y a quand même beaucoup de défis à relever M. Djossou. D’abord, il faudrait déjà procéder à l’élaboration d’un plan stratégique de la diplomatie parlementaire parce que vous savez quand on a une vision, des objectifs, il faut nécessairement élaborer et définir, disons un plan stratégique. C’est le premier défi. Le deuxième défi comme vous l’aviez dit tantôt le service de la coopération interparlementaire est un peu comme le Ministère des Affaires étrangères du pouvoir législatif. Ce qui suppose qu’on pourrait aller vers la création d’une direction de la coopération interparlementaire. Et d’ailleurs le président Louis Gbèhounou Vlavonou l’a bien compris puisqu’il l’a martelé à plusieurs reprises lors de la journée de la diplomatie parlementaire. En dehors de ça, comme défi nous devons encore travailler à une présence plus accrue du Parlement béninois dans les enceintes internationales.

TH : Nous allons faire un clin d’œil à nos parlementaires. Je veux parler des femmes parlementaires.

CHD : Quand je parle de travailler à une présence plus accrue des parlementaires dans les instances internationales, je n’oublie pas non plus le personnel parlementaire qui a aussi besoin d’être positionné à des postes de responsabilité dans ces organisations interparlementaires. Quand vous prenez par exemple le Parlement panafricain, l’APF, il y a quand même des secrétariats administratifs qui travaillent au bon fonctionnement de ces organisations. C’aurait été vraiment une joie et une fierté pour nous de voir également nos cadres parlementaires travailler dans ces instances internationales. Donc, non seulement il faudrait travailler à ce que nos députés aient une vision beaucoup plus accrue dans ces enceintes internationales, mais il faudrait également qu’on encourage à ce que nos fonctionnaires parlementaires puissent postuler à des postes au sein de ces organisations interparlementaires.

TH : Je parlais des femmes parlementaires tout à l’heure. Est-ce que quand on entend toutes ces prouesses réalisées par le Bénin à l’international en matière de diplomatie parlementaire, on a des femmes qui sont de plus en plus introduites dans ces milieux-là ?

CHD : Oui, bien sûr. Je vous ai rappelé tout à l’heure l’honorable Mariama Baba Moussa qui est membre du bureau du réseau des femmes parlementaires de l’UIP. C’est à notre actif.

TH : Nous avons vu aussi à Kigali l’honorable Romarique Sedami Medegan Fagla.

CHD : Absolument.

TH : Elle y était présente avec la délégation.

CHD : Bien sûr. L’honorable Sedami est souvent appelée à effectuer des missions dans le cadre de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Je crois qu’on a beaucoup de femmes parlementaires qui justement travaillent dans ce sens-là. Et ça, c’est à encourager.

TH : En début d’émission, vous avez situé ces rôles que nous connaissons et qui sont les rôles traditionnels dans lesquels on retrouve les députés à savoir légiférer, contrôler l’action du Gouvernement, représenter le peuple. Est-ce qu’à travers la diplomatie parlementaire, on peut s’attendre à ce qu’il y ait des incidences sur le vécu des populations que représente le député à l’Assemblée nationale ?

CHD : Bien sûr M. Djossou. Est-ce que vous savez déjà que la promotion du concept de la diplomatie parlementaire est partie justement de la promotion de la démocratie à la base, démocratie au niveau des populations. Donc, en réalité, c’est cette idée qui transparait justement dans la diplomatie parlementaire parce que ça permet quand même aux députés de plusieurs pays de se retrouver et d’échanger les expériences d’idées en termes de démocratie, en termes de droits de l’homme, en termes de libertés publiques, etc.

TH : Est-ce qu’il y a des parlements sous-régionaux qui viennent chez nous pour suivre un peu ce qui s’y fait ?

CHD : Pourquoi pas M. Djossou ! Bien sûr. À l’entame de la 8e législature, nous avons réussi à avoir avec nous le Président de la République de l’Inde en mai 2019. Nous avons reçu également le vice-président du Parti communiste chinois qui est venu à la tête d’une forte délégation au Bénin. Nous avons accueilli des sénateurs français, des députés autrichiens, des députés allemands pour ne citer que ceux-là. C’est pour vous dire qu’en réalité le Parlement béninois a quand même une crédibilité aujourd’hui sur le plan international.

TH : M. Dazan, nous sommes presque à la fin de cette émission spéciale. Est-ce qu’il y a d’autres points que vous aurez souhaité aborder encore ?

CHD : Ce que je voudrais dire pour conclure, c’est qu’il faudrait que nous croyions aujourd’hui en l’existence d’une diplomatie parlementaire. Il faudrait aussi comprendre que la diplomatie parlementaire n’est pas en concurrence avec la diplomatie classique. C’est juste des liens de complémentarité parce qu’il y a même des domaines que la diplomatie classique n’arrive pas encore à explorer, mais que la diplomatie parlementaire explore. Je crois qu’il faudrait qu’on aille vers le développement de ce lien de complémentarité. Car vous savez l’action diplomatique doit être une action une et indivisible. D’où l’idée d’une complémentarité entre la diplomatie classique et la diplomatie parlementaire.

TH : Est-ce que parfois les moyens ne manquent pas au Parlement béninois pour être davantage plus efficace dans cette diplomatie parlementaire?

CHD : Mais M. Djossou, vous savez bien que la question des ressources se pose à tous les niveaux. Même au niveau de l’exécutif, ce problème se pose. Nous sommes dans un pays où beaucoup de choses restent à faire. Nous avons les questions d’éducation, les questions de l’eau, d’électricité qui sont quand même des questions aussi importantes. Donc, je crois que tout est question de priorisation dans l’allocation des ressources. Et j’espère qu’avec le temps, des crédits seront alloués de plus en plus pour renforcer notre action diplomatique.

TH : Est-ce que pour finir M. Dazan, on peut estimer que le Bénin peut être fier de son Parlement, fier de la 8e législature pour tout le travail qui a été abattu en termes de diplomatie parlementaire?

CHD : M. le journaliste, je suis très fier de ce qui a été abattu sous cette législature. Pourquoi ? Parce que comme je vous l’ai dit, nous avons beaucoup de députés qui ont quand même des positions très fortes au sein de ces instances parlementaires internationales dont j’ai parlé tantôt. Et puis aujourd’hui lorsque vous allez à l’APF, le Bénin est très en vue. Je viens d’un stage à l’APF où on m’a dit qu’on voudrait que le Parlement du Bénin organise la première édition du Parlement des jeunes francophones de l’Afrique de l’Ouest. Vous voyez quand même que c’est une fierté pour nous d’organiser quand même la première édition du Parlement des jeunes francophones de l’Afrique de l’Ouest. Je crois que nous sommes sur la bonne voie et j’espère qu’avec la 9e législature, cet engouement va se poursuivre.

TH : Il nous est arrivé de croiser les députés béninois sur certains théâtres de l’organisation des élections où la Cedeao invite plusieurs députés.

CHD : Bien sûr. Même récemment des députés ont été invités comme observateurs par le Parlement panafricain pour observer les élections en Afrique. Il y en a de tout temps que ce soit au niveau du Parlement panafricain ou de la Cedeao.

TH : Mesdames et messieurs, le Bénin n’aura pas été absent sur l’échiquier international en termes de diplomatie parlementaire. La 8e législature a joué sa partition que nous avons eu le temps de découvrir avec notre invité Constant Hermann Dazan qui est le chef service coopération interparlementaire. Diplomate de formation et conseiller des affaires étrangères. C’était par sa présence que nous avons pu apprécier cette présence diplomatique du Bénin en termes de la partition que ce parlement a jouée. Nous sommes déjà à la fin de ce plateau spécial. Nous allons tout simplement vous dire merci de votre attention.

Propos recueillis et transcrits par Hermann Obinti

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