Célébration de la fête des religions endogènes hier à Agonlin: Dah Gandaho, Dadah Zéhè et Dadah Afodjènoukon, une brouille inexplicable

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Déception, frustration, incompréhension avec, heureusement, une once de joie préservée in extremis. À Agonlin, les populations sont passées par tous les états hier mardi 10 janvier 2023, journée nationale de célébration de la fête du Vodoun et par extension celle des religions endogènes. Trois figures, et pas des moindres, de la vie coutumière, morale, traditionnelle et religieuse sont au cœur d’une controverse. Il s’agit de Dah Gandaho, de Dadah Zéhè et de Dadah Afodjènoukon. Selon nos sources, un conflit opposant les trois acteurs au sujet de la gestion du couvent de Yami (Guèlèdé) se serait exporté dans l’organisation de la fête du 10 janvier. Plus qu’unis jusque dans un passé récent, les trois acteurs seraient plus que jamais distants. D’un côté, Dah Gandaho et de l’autre le duo Dadah Zéhè et Dadah Afodjènoukon. Les liens entre les trois auraient été rompus au tournant des incompréhensions dans la gestion du couvent de Yami. C’est justement ces incompréhensions qui ont failli gâcher la fête du Vodoun hier. À en croire nos sources, Dah Kêli et Dah Téïténon ont invité spécialement Dah Gandaho aux manifestations du 10 janvier à Agonlin. L’invité spécial a donc répondu présent pour accompagner les actions de valorisation des rites et cultes endogènes. C’est ici que les différends vont s’inviter dans la danse. Selon nos sources, dès l’arrivée de Dah Gandaho, Dadah Zéhè et suite auraient menacé de se retirer et de mettre fin aux manifestations à vocation nationale. Sur place, c’est la confusion. Étreintes par un sentiment de mécontentement, les populations qui ne comprennent pas l’attitude de Dadah Zéhè auraient appelé à faire une démarcation entre une fête royale et celle destinée aux religions endogènes censées être un moment d’union entre les filles et fils de Covè. La tension ne faiblit pas. Dah Gandaho l’ayant compris, s’est installé au milieu de la foule alors même qu’il devrait s’installer parmi les officiels. L’homme dont la présence gène n’entendait laisser à personne l’occasion de l’accuser d’usurper un titre du fait qu’il serait assis aux côtés des membres de la Cour royale. En dépit de cette précaution, la manifestation était toujours sous tension. Dah Zéhè et sa suite ne lâcheront pas prise. Dah Gandaho Kini Dégbé n’a pas donc eu d’autre choix que de se retirer des lieux pour, dit-il, ne donner aucune chance à une crise de gâcher la fête des religions endogènes. Après ce choix conséquent, Dah Gandaho a invité les siens au calme et à la sérénité tout en leur formulant ses vœux de bonne fête du 10 janvier. N’eût été la grandeur d’esprit de Dah Gandaho, la situation aurait pu dégénérer. Le pire est désormais derrière. Mais alors, cette scène indigeste qui restera une tache noire dans la célébration du 10 janvier à Agonlin laisse des questions. Dah Gandaho est un chef de collectivité dont la désignation a été approuvée par l’onction populaire y compris avec la bénédiction de Dadah Zéhè et Dadah Afodjènoukon. D’ailleurs, la grande collectivité Gandaho est toujours solidaire autour de son chef Dah Gandaho. Il est donc incompréhensible qu’un chef de ce rang ait été traité de cette façon lors d’une manifestation officielle comme celle du 10 janvier. Les membres de la collectivité et les populations d’Agonlin se posent toujours des questions sur les réels motifs de cette crise entre Dah Gandaho, Dadah Zéhè et Dadah Afodjènoukon. Quoi qu’il en soit, cette scène a du mal à passer dans les ménages dans la région.

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B. K. S

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