Préfet Christophe Mègbédji sur le Programme d’alimentation scolaire : « Si le PNASI n’existait pas, il fallait l’inventer… La collaboration avec le PAM dans la mise en œuvre de ce Programme est très bonne… »
Le taux de couverture du Programme national d’alimentation scolaire intégré (PNASI) dans le département du Couffo tourne autour de 90 %. Des initiatives sont en cours depuis des années pour soutenir ce programme gouvernemental apprécié de tous. Des perspectives sont également annoncées au niveau départemental pour appuyer et pérenniser cette initiative des cantines scolaires. Dans cet entretien, le Préfet du département du Couffo, Christophe Mègbédji nous parle de la place qu’occupe ce programme dans ses actions au niveau du département qu’il dirige, les raisons de la directive donnée aux maires s’agissant du soutien au Programme dans leur budget. Aussi, est-il revenu sur des actions de sa préfecture en perspective, pour appuyer plus et rendre pérenne ce programme pour le bien de la population du département du Couffo. Pour lui, si le PNASI n’existait pas il fallait l’inventer. Il a, par ailleurs, salué la collaboration entre le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et le gouvernement dans la mise en œuvre du Programme. Il témoigne que le PAM est un bon partenaire.
Le programme d’alimentation scolaire, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Les cantines scolaires représentent tout pour nous, nous sommes avec des communautés ou les gens ne sont pas forcément à l’abri du besoin et ils ont besoin d’être soutenus par le gouvernement les autorités locales communales et les partenaires au développement. La cantine scolaire permet de maintenir nos enfants dans le cadre scolaire, de fouetter un peu leur cerveau. Celui qui mange bien doit pouvoir apprendre ses leçons. Les cantines scolaires donnent aux enfants, la joie de vivre, d’aller à l’école. On est content d’espérer qu’à un moment on va sonner et on va s’arrêter pour manger. C’est de créer les conditions propices aux études pour tout le monde quelques soient les conditions des parents. Il y en a qui mangent bien et d’autres qui ne mangent pas bien. Avec le PNASI le gouvernement a dit nous allons faire en sorte que même ceux qui n’ont rien à manger puissent avoir la force d’être à l’école, d’apprendre leurs leçons pour constituer une relève de qualité demain.
Quelle place le programme occupe dans vos actions ?
Ce programme était souhaité depuis. Notre partenaire nous aide. Mais ce qui est intéressant ici c’est l’allure donnée au mouvement par le gouvernement. C’est la coordination de toutes les actions. Coordonner pour réussir. Chez nous ici dans le Couffo et partout ailleurs, c’est une activité qui a été saluée par tout le monde. C’est l’accompagnement sur le terrain, il faut accompagner, il faut aller dans les communautés et leur parler toujours avec le représentant de l’antenne du PAM dans notre département sur les radios locales. Nous nous adressons aux parents pour leur dire la conduite à tenir aux élus communaux, locaux aux sages aux têtes couronnées aux cadres pour leur expliquer que la question des cantines scolaires n’est pas une affaire du gouvernement seul et que c’est l’affaire de tout le monde. C’est pourquoi il a été décidé que les maires prévoient dans leurs budgets des fonds pour alimenter les cantines parce que la participation de 25f par enfants est beaucoup pour certains parents qui n’ont pas le minimum. Les maires accompagnent. Ce qui est intéressant est que chez nous, certains maires mettent la main à leur poche pour appuyer les communautés pour un bon fonctionnement des cantines. Dans le suivi de la durabilité on a dit qu’il faut tout faire pour lancer un téléthon départemental pour mobiliser des fonds pour nourrir nos enfants. Le téléthon est organisé en collaboration avec la CAD …les maires, les adjoints aux maires, les directeurs départementaux et autres services, les opérateurs économiques et agricoles pour mobiliser de l’argent et des dons en nature au profit des cantines. Et nous pensons que le gouvernement du président Patrice Talon a raison de s’investir dans l’alimentation scolaire.
Dites-nous, Monsieur le préfet, pour la ligne budgétaire dédiée à la cantine scolaire, est ce que c’est une condition sine qua non pour les budgets des maires ?
Le budget est une condition. Celui qui ne nourrit pas son enfant ne mérite pas d’être papa. Un maire qui est élu a pris des engagements donc doit pouvoir s’occuper de ses enfants. Cela fait partie des orientations nationales. Lorsque l’Etat trace la voie et définit les politiques, le comité communal est obligé de suivre ses directives et amener l’État à réussir la mission qui lui est assignée par le peuple. C’est le rôle des maires. Ce qu’on leur demande, c’est de leur devoir. Donc ce n’est pas un surplus. Si une mairie ne se met pas au pas, son budget n’est pas approuvé. Nous avons le devoir de remercier le gouvernement parce que nous sommes autour de 90% de taux de couverture dans le Couffo, un taux supérieur au taux national. Nous avons donc des raisons de dire notre joie le gouvernement. Pour ce qui concerne l’eau, le gouvernement du président Patrice Talon s’est battu avec le fonds japonais de développement pour nous donner de l’eau pour 17milliars de francs CFA dans le Couffo et le plateau et les travaux ont déjà démarré. Parallèlement, nous négocions avec des partenaires Ong .
Appel aux différents acteurs
Si le Pnasi n’existait pas il fallait l’inventer, parce que c’est une très bonne chose. Je vous dis ceux qui sont citadins peuvent ne pas comprendre mais je vous dis quand les enfants ne mangent pas c’est un problème, et si nous voulons avoir des enfants intelligents plus que nous demain, il faut bien les nourrir pour qu’ils puissent bien apprendre les leçons et être plus forts que nous. Si votre enfant n’est pas plus intelligent que vous, c’est que vous avez échoué.
La mise en œuvre du PNASI a été confiée au PAM, comment trouvez-vous cette collaboration entre le Pam ?
La collaboration entre PAM et le gouvernement, dans la mise en œuvre du Programme des cantines, est très bonne. Le gouvernement a eu raison de confier la mise en œuvre du PNASI au PAM qui est un bon partenaire. Ce partenaire privilégié est déjà sur le terrain, ils connaissent la matière ; comment agir, comment évoluer. Ils sont merveilleux. C’est ça qui est la chance du Bénin. Ce qui se passe au Bénin est très bien. Notre chance aussi c’est d’avoir un gouvernement qui tient bon et on va prier pour qu’il ait des moyens de s’occuper toujours de la population pour le bien de nous tous.