Coopératives d’aménagement rural du Mono: des millions dilapidés, entrave au renouvellement des instances de gestion
Les conclusions du rapport d’audit de l’Inspection générale des finances (Igf) relatif à la gestion des Coopératives d’aménagement rural (Car) du Mono sont pleines d’enseignements. Qu’il s’agisse des Car de Houin, Agamè, Koudo et Agnito, de gros trous financiers ont été découverts à cause des pratiques louches et des contrefaçons dans la gestion. Deux ans de gestion un gouffre financier de plusieurs dizaines de millions FCFA. Le cumul du crime financier, et nous l’avons suffisamment démontré dans nos précédents articles, tutoie les 100 millions de francs CFA. Ce gouffre est lié aux opérations non traçables, à la décadence du service de comptabilité, des fonds illicitement gardés par le personnel technique. Au-delà du rapport de l’Igf, d’autres rapports documentés de la direction départementale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (Ddaep) du Mono, démontraient depuis 2021, des pratiques floues notées dans les opérations d’abattage de plants avec des informations tronquées avancées par les administrateurs de l’époque. Impossible de dire avec certitude les clients des Car. Des écarts concernant plusieurs dizaines de millions FCFA dans le cadre des recettes déclarées et l’indisponibilité des pièces justificatives liées au versement du droit d’abattage, etc. sont entre autres manquements relevés. Le comble, c’est que certains parmi les gestionnaires des Car, auteurs de mauvaise gestion, narguent les honnêtes travailleurs Coopérateurs sous un pseudo lien avec des proches du Chef de l’État. Le rapport de l’Igf est clair. Des fonds sont introuvables et plusieurs autres irrégularités ont été constatées. Les audits commandités ont été réalisés grâce à l’argent du contribuable. Ces audits n’ont pas été réalisés pour les beaux yeux des populations encore moins pour orner les murs des truands. Il s’agit pour les acteurs de la chaîne pénale de se servir des conclusions des dits rapports d’audit pour interpeller ces gestionnaires des coopératives d’aménagement rural du Mono. Le gouffre financier ne peut rester impuni. C’est le sens des actions engagées par le Chef de l’État depuis avril 2016. Ce ne sont pas des anciens gestionnaires membres des organes de direction des Car qui seront épargnés par la foudre judiciaire alors même qu’ils sont auteurs présumés de crime économique.
Des gestionnaires illégitimes
Au-delà des gouffres financiers dont ils sont accusés, les gestionnaires des Coopératives d’aménagement rural du Mono trichent avec les textes et font obstruction au renouvellement des instances de direction. Selon le règlement, les acteurs siégeant dans ces organes doivent être remplacés à raison de 3 membres par an, et ce, chaque année durant les trois ans de mandat. Mais les ex-occupants des sièges pensent être inamovibles. Aucune élection et aucune désignation de nouveaux membres n’a été faite durant le mandat. Par conséquent, les Car du Mono fonctionnent avec des responsables illégitimes et des violeurs des textes règlementaires. Et c’est ainsi que dans la foulée les coopérateurs ont désigné de nouveaux responsables. D’ailleurs certaines sources renseignent que le procureur de Lokossa avait demandé à ces dirigeants illégitimes de passer le témoin à leurs successeurs. Échec ! Tellement, la fonction est douce et enrichissante que ces anciens membres des Car n’ont pas cru devoir déférer aux instructions du procureur. Ils sont toujours là, bien assis et jouant aux résistants refusant de passer la main aux nouveaux. Avec mépris, ce sont ces gestionnaires illégitimes qui veulent même enseigner les vertus de la loi aux honnêtes travailleurs coopérateurs fatigués de leur diktat. La justice doit pouvoir aller déraciner tous les auteurs de gouffre financiers et autres violeurs des textes règlementaires sur les Car du Mono.
B. K. S