Ministère des Enseignements maternel et primaire : une vingtaine d’agents retraités toujours en fonction depuis 2021

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L’Administration publique beninoise devra faire sa mue conformément aux dispositions légales qui encadrent l’entrée en fonction et le départ des agents de l’État à la retraite. Si le débat du départ à la retraite se pose désormais avec acuité, c’est bien en raison du maintien au poste de plusieurs agents réputés avoir rempli les conditions d’admission à la retraite. Au Ministère des Enseignements maternel et primaire (Memp), cette situation illégale saute à l’œil. Depuis 2021, une vingtaine d’agents retraités mais maintenus en fonction ont été repérés. Par courrier n°1020200450/MTFP/DGFP/DRA/SRS/SA en date du 8 février 2021, le directeur général de la fonction publique Cossi Gbedolo Quenum, a saisi le directeur de cabinet du Memp relativement à cette situation de maintien au poste d’agents retraités. Il s’agit des conducteurs de véhicules administratifs, des instituteurs-adjoints des enseignements maternel et primaire et des préposés des services administratifs. Le 8 août 2021, c’est la directrice générale adjointe de la fonction publique qui va à nouveau saisir par courrier le directeur de cabinet du Memp à l’effet de faire constater la cessation définitive de certains agents dudit ministère. Ces agents retraités maintenus aux postes grâce aux combines de leurs chefs hiérarchiques, continuent de bénéficier des avantages mirobolants liés à leur travail. La situation n’a pas tardé à éveiller les critiques légitimes compte tenu des situations d’injustice subies par les agents pourtant régulièrement recrutés et en activité. Désormais, l’Administration publique fonctionne avec des employés placés sous un double régime. Au Ministère des Enseignements maternel et primaire (Memp), il y a des agents retraités maintenus aux postes qui partagent les heures de travail avec d’autres agents régulièrement en fonction. La situation a fini par amener la ministre de la Fonction publique Mathys Adidjatou a tapé du poing sur la table. En avril dernier, la ministre de la Fonction publique a saisi certains de ses collègues ministres à l’effet de répertorier et de mettre fin aux activités des agents retraités maintenus aux postes.
Car ce maintien au poste contrevient logiquement aux « nouvelles modalités de mise à la retraite et de liquidation automatique de la pension de retraite mais également aux dispositions du code des pensions notamment la loi n°2005-24 du 08 septembre 2005 modifiant et complétant la loi n°86-014 du 26 septembre 1986 », lit-on dans le courrier de la ministre du Travail et de la Fonction publique, Mathys Adidjatou. La patronne des agents de l’État a d’ailleurs instruit les autorités concernées à l’effet de procéder à l’identification des agents admis à la retraite mais restés à leurs postes et de mettre fin à l’emploi de tous les agents de l’État admis à la retraite et maintenus aux postes. En ce qui concerne les agents nommés en conseil des ministres, la ministre du Travail fait savoir que ces derniers devront être confirmés par ledit conseil après leur admission à la retraite, pour continuer à exercer leur fonction. Des deadlines sont donnés et tout indique que la ministre du Travail et de la Fonction publique Mathys Adidjatou a lancé une opération de purge pour sortir du personnel de l’État en activité les retraités, et faire appliquer les lois de la nation. Mais visiblement, malgré les appels de la ministre du Travail, rien n’a changé. Au ministère des Enseignements maternel et primaire, des retraités sont toujours maintenus aux postes. La preuve, des lettres de « dénonciation de maintien au poste et paiement de frais de missions des agents retraités du Memp depuis 2020 » ont été envoyées au ministre de la Fonction publique et au ministre de l’Economie et des Finances. Selon le collectif des Conducteurs de Véhicules Administratifs (CVA), auteur desdites lettres, ces agents retraités maintenus aux postes « auraient un deal de partage de frais de mission avec les responsables du Ministère qu’ils continuent de conduire bien qu’étant à la retraite». Par ailleurs, les auteurs de ces lettres de dénonciation renseignent que ces retraités maintenus aux postes « émargent encore illégalement au budget national ». « Cette pagaille qui est récurrente au sein de l’administration du Memp laisse une grosse tâche sur les efforts d’assainissement des finances publiques entreprises par le Gouvernement du Président Patrice Talon depuis sa venue. Pendant ce temps, nous, CVA encore en activité sommes lésés, non utilisés, délaissés sur les carreaux parce que hostiles à la règle de partage de frais de mission avec les cadres», lit-on dans la lettre de dénonciation adressée aux deux ministres. Les auteurs de la lettre informent qu’il y a beaucoup d’agents retraités mais maintenus dans l’Administration du Memp. Ils attendent des autorités ministérielles, la prise de mesures diligentes pour faire rembourser les frais indûment perçus par ces agents retraités maintenus aux postes. D’autres comportements peu orthodoxes de certains cadres du Memp ont été aussi dénoncés par le collectif des Conducteurs de Véhicules Administratifs. Il s’agit notamment des trop perçus en termes de frais de missions sur des papiers d’ordre de mission qui n’auraient jamais été réels. Cette publication est la première d’une série annoncée précédemment par le quotidien Le Potentiel. Outre le Memp, la liste des retraités maintenus aux postes dans d’autres ministères et directions sera publiée. À suivre…

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