Bradage des réserves administratives à Djimè Sud à Abomey : les bénéficiaires illégaux sommés par la Criet de rendre les parcelles

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Jeudi 15 juin 2023. Les regards des Béninois étaient tournés vers le paquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). À Abomey, les populations n’ont d’yeux et d’oreilles que pour l’affaire de bradage des réserves administratives relevant du patrimoine foncier de la mairie. Dans le lotissement de Djimè Sud en effet, un arrêté signé le 10 juin 2011 par l’ex-maire d’Abomey Blaise Ahanhanzo-Glèlè a permis de céder à titre onéreux des réserves administratives à des copains, coquins, élus communaux, cadres techniques de la mairie et à des particuliers. Pris au filet de la justice depuis fin mai, l’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè, son ex-chef service des affaires domaniales Victorin Aholou, les membres du comité de lotissement, les membres du conseil communal 2008-2015, et les bénéficiaires des réserves administratives bradées étaient devant le parquet spécial de la CRIET hier jeudi 15 juin 2023. Comme ce fut le cas le 11 juin, l’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè a de nouveau été interrogé sur le fondement de l’arrêté pris en 2011. À tout point de vue, personne n’a voulu assumer la responsabilité des torts commis dans ce dossier. Au terme de l’audience qui a duré une soixantaine de minutes, de fortes décisions ont été prises. Si aucune personne poursuivie dans le dossier n’a été mise sous mandat de dépôt ou placée sous convocation, les bénéficiaires des réserves administratives bradées sont sommés de restituer les parcelles à la mairie d’Abomey. Il s’agit d’un retour pur et simple des parcelles bradées dans le patrimoine foncier de la mairie d’Abomey. Selon nos sources, le parquet spécial de la CRIET a aussi sommé ceux qui avaient vendu les parcelles à rembourser les sous à la mairie. Dans le même sillage, les bénéficiaires qui n’ont pas encore construit sur les parcelles devront prendre aussi un acte pour restituer les parcelles à la mairie. Pour ceux qui ont construit, ils devront remplir les formalités pour les compléments financiers nécessaires pour l’achat des parcelles selon les barèmes de prix pratiqués dans la zone. Mais en clair, personne ne sera autorisé à jouir des réserves administratives à Djimè Sud en toute illégalité. Les injonctions de l’autorité judiciaire devraient être observées et les preuves produites avant un délai de deux semaines. La date précise de l’audience n’a pas été communiquée, rapportent nos sources plutôt dubitatives quant à la tenue réelle de l’audience. Du côté d’Abomey, l’issue de cette audience publique peine à séduire. « C’est un deuil communal », s’est exclamé un natif d’Abomey contacté par nos équipes rédactionnelles. Dans ce dossier, la mairie d’Abomey a subi de graves préjudices. Le patrimoine communal a été mal géré. Depuis les premières révélations faites par le journal Le Potentiel relativement à l’affaire et l’ouverture de la procédure judiciaire, les populations étaient toutes excitées de voir des têtes tombées. Car, de toute évidence, il s’agit d’un crime foncier. Les populations devront encore attendre si elles veulent voir des sanctions. L’audience du jeudi 15 juin n’a accouché d’aucune sanction pénale. Le découragement semble avoir gagné les cœurs. L’espoir de voir les présumés criminels fonciers de Djimè subir les foudres de la loi s’éteint à petit peu. Les populations d’Abomey veulent comprendre les raisons de la  »non-sanction » dans ce dossier de crime foncier. La soif de justice est plus que jamais prégnante dans les rangs des populations d’Abomey.

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