Espaces frontaliers : un rapport sur « les liens entre l’extrémisme violent et les activités illicites au Bénin » dévoilé par l’ABeGief

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L’Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers a rendu disponible un rapport sur « liens entre extrémisme violent et activités illicites au Bénin ». Le séminaire de lancement du document s’est tenu ce mardi 05 septembre 2023 à Cotonou. Des travaux de recherche dont les fruits reviennent au bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et le Bassin du Lac Tchad de l’institut d’études de sécurité (ISS).

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Les frontières béninoises sont confrontées à des problèmes d’insécurité. Ce phénomène d’inquiétude est alimenté par des activités illicites. Le rapport rendu officiel s’inscrit dans ce cadre et prend en compte les pays du littoral du Conseil de l’entente dont le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo. L’objectif est de le présenter et d’échanger sur les principales conclusions ainsi que des pistes d’actions. Au Bénin, la recherche a analysé le contexte sécuritaire dans les départements de l’Alibori, de l’Atacora, du Borgou et de la Donga. Il s’agit principalement des départements frontaliers au Burkina Faso, le Niger, le Nigéria et le Togo. Le rapport s’intéresse aussi aux stratégies utilisées par les groupes extrémistes violents pour mobiliser des ressources humaines, financières, opérationnelles et logistiques.

Selon les études sur le terrain, deux grandes activités contribuent à la manifestation de l’extrémisme violent. Il s’agit du trafic du chanvre indien et de l’orpaillage clandestin. En ce qui concerne le trafic de chanvre indien, les recherches proposent de porter une attention particulière sur sa production locale et au trafic transfrontalier qu’il alimente. Aussi, il serait important selon les experts de renforcer la coopération régionale avec les pays voisins du Bénin et partager les expériences.

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L’orpaillage clandestin est une activité plus pratiquée dans le département de l’Atacora précisément dans la localité de Perma. Elle est souvent exercée de manière anarchique, sans une autorisation d’exploitation de parcelle, attirant des personnes provenant de divers horizons tels que béninois, maliens, Nigériens, Togolais, burkinabè, etc. Ce secteur reste vulnérable à l’infiltration des groupes d’attaques compte tenu des difficultés à contrôler l’activité, la commercialisation de l’or. Il y a aussi une difficulté à contrôler les allées et venues sur les sites.

L’autre activité qui alimente l’extrémisme violent est le trafic d’armes et de munitions. Elle s’observe en direction du nord Bénin, transitant par Kourou-koualou. Deux moyens d’approvisionnement des groupes en armes et munitions existent et révèlent le rapport présenté. Il s’agit des attaques contre des positions des forces de défense et de sécurité ou contre leurs convois et le trafic entre Cotonou et la ville de Koforidua au sud-est passant par Kourou-koualou. À ces problèmes, il est proposé de restaurer les postes de contrôle routier qui avaient été supprimés, y compris sur des axes identifiés comme des zones à haut risques. Le renforcement de la coopération transfrontalière avec les pays frontaliers au Bénin est aussi conseillé. Les études du rapport ont été menées de novembre 2020 à mars 2023, et visent à contribuer aux processus décisionnels en cours et à venir. Il a été mené grâce au financement du Royaume des Pays-Bas et du royaume du Danemark et des fondations Hanns Seid el et le Robert Bosh.

Médard CLOBECHI

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