Entretien avec Annick Nonohou Agani, ancienne présidente du Rsap-Bénin : « Ma lutte contre les violences médicales, gynécologiques et obstétricales se poursuit autrement et de façon plus efficace»

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Sage-femme juriste et fondatrice du Réseau des Soignants Amis des Patients (Rsap-Bénin), Annick Nonohou est plus active sur le terrain de la lutte pour le respect des droits des patients dans les hôpitaux du Bénin. Nous avons été à sa rencontre. Dans cette interview exclusive, elle explique les raisons de son silence.

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Le Potentiel : Nous constatons que vous n’êtes plus active sur le terrain de la lutte pour le droit des patients dans les hôpitaux au Bénin. Ce silence est dû à quoi? Est-ce un repli tactique où une démotivation ?

Annick Nonohou : En réalité, cela fait déjà six (06) mois que j’ai été nommée à l’Institut National de la Femme (INF), une institution sous tutelle de la Présidence de la République du Bénin en tant que Chef Pôle Assistance aux Victimes (CPAV). Faisant désormais partie des hauts cadres de l’Exécutif, il est normal que ma stratégie ouverte de lutte contre les violences faites aux patients dans les hôpitaux change et que je privilégie plutôt des actions concrètes pouvant faciliter la réduction tangible desdites violences. Ainsi, ma lutte contre les violences médicales, gynécologiques et obstétricales se poursuit autrement et de façon plus efficace.

Avec vos nouvelles fonctions, ne craignez-vous pas que le Rsap ne rayonne plus ?

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Non, pas du tout. Je ne crains pas que cette organisation nationale dont je suis la fondatrice et qui a eu à faire ses preuves au plan régional et même mondial durant ses dix (10) ans d’existence cesse de rayonner du fait de mon absence du bureau exécutif. En effet, dès ma nomination en mars 2023, j’ai passé service à une personne ressource ayant longtemps travaillé à mes côtés en tant que Secrétaire scientifique du Comité de Protection des Droits et Libertés Individuelle des Patientes du RSAP. Il s’agit de Pascal Ahouwenou,un Juriste Philosophe, Spécialiste en droits humains et expert en prévention et élimination des violences gynécologiques et obstétricales et en violences faites aux naissants. Il est l’actuel Président du RSAP et est très connu des parties prenantes de l’association tant au plan national qu’au plan international du fait de son activisme remarquable au sein du comité scientifique qu’il animait sans faille et des communications qu’il présentait lors des rencontres scientifiques ou lors des classes communautaires. Ma nomination à l’INF loin d’être un élément perturbateur comme le pensent certaines personnes, a été une véritable source de motivation pour les Rsapiens optimistes et cette opportunité qui m’a été donnée constitue pour les nouveaux adhérents un rayonnement exceptionnel du réseau.

Parlez-nous un peu de vos nouvelles fonctions. Que faites-vous concrètement à l’INF en tant que C/PAV?

Avant de parler de mes nouvelles fonctions, je tiens à témoigner ma reconnaissance au Président de la République du Bénin, Chef de l’état et Chef du Gouvernement pour la confiance qu’il a placée en ma modeste personne et qui m’a permis d’être nommée à ce prestigieux poste à l’INF en tant que Cheffe Pôle Assistance aux Victimes. Je voudrais aussi remercier tous les acteurs qui de près ou de loin ont contribué à cette nomination. Je saisi alors cette occasion pour réitérer mon ferme engagement non seulement pour la promotion du leadership féminin mais aussi pour la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violences à l’égard des femmes et des filles au Bénin. En tant que CPAV à l’INF je veille à l’assistance holistique des victimes de violences au plan national. Le Pôle que je dirige constitue la porte d’entrée du mécanisme de gestion des plaintes au sein de l’Institut.

Pensez-vous qu’il était nécessaire de créer l’INF ?

Oui, il était vraiment nécessaire de créer l’INF. Vous ne pouvez pas imaginer le grand secours qu’apporte cette institution aux femmes et aux filles dont les droits sont brimés au quotidien et qui sont objet de toutes formes de discrimination et de violences.
La création de l’INF a permis de combler des gaps existant dans la chaîne de prise en charge surtout dans le domaine de l’assistance humaniste fondée sur les droits humains des victimes qui permet réduire les embûches additionnelles subies sur le parcours de prise en charge.
L’autre exploit de l’INF qui doit être mis en exergue est l’accompagnement juridique et l’assistance judiciaire, sans oublier l’aide juridictionnelle qu’il apporte aux victimes démunies. De plus à travers la révision de ses statuts, l’NF peut désormais ester en justice et se constituer partie civile pour veiller à la répression des auteurs de VBG.
Je voudrais alors remercier très sincèrement le Chef de l’Etat pour ce joyau destiné à la promotion de la femme béninoise sur tous les plans et à la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violences à l’égard des femmes et des filles.

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