Soutenance de thèse à l’Université d’Abomey-Calavi : Guy Mitokpè décroche son doctorat avec les félicitations du jury
«Mise en valeur des potentialités agro-écologiques et touristiques de la basse vallée de l’Ouémé». C’est le sujet au cœur des travaux d’études doctorales de l’ex-député Guy Dossou Mitokpè. Après un parcours d’étudiant rigoureux à l’École doctorale pluridisciplinaire Espaces, cultures et développement (Edp-Ecd) de l’Université d’Abomey-Calavi, Guy Dossou Mitokpè était vendredi dernier devant un jury international composé des professeurs du Bénin et de la sous-région. Il s’agit du président du jury, le professeur Brice Tenté de l’Université d’Abomey-Calavi ; du rapporteur, le professeur Placide Cledjo de l’Université d’Abomey-Calavi ; de l’examinateur, le professeur Koudzo Sokemawu de l’Université de Lomé au Togo ; de l’examinateur, le professeur Kabirou Souley de l’Université de Zinder au Niger et de l’examinateur, le professeur Moussa Gibigayé de l’Université d’Abomey-Calavi. C’est donc devant cette éminence grise que Guy Dossou Mitokpè a brillamment défendu les résultats de ses travaux de recherche pour obtenir le grade de docteur avec la mention très honorable avec les félicitations du jury. Mais pour réussir à s’offrir la grâce de ce jury, l’ex-député Guy Dossou Mitokpè a dû présenter un discours scientifique cohérent sur la base des données empiriques analysées suivant une approche rigoureuse pour faire avancer le savoir dans son domaine d’étude.
Dans ses travaux, le nouveau docteur fait remarquer que le tourisme est l’une des meilleures opportunités pour le développement d’une Nation et que le Bénin par sa position géographique, et ses ressources naturelles, dispose d’une gamme variée d’atouts touristiques. Partant de ce constat, Guy Dossou Mitokpè va délimiter son champ de recherches en faisant le choix d’étudier la mise en valeur des potentialités agro-écologiques et touristiques de la Basse vallée de l’Ouémé. Dans le cadre de sa thèse, Guy Dossou Mitokpè a collecté plusieurs données. Il s’agit des données agricoles et climatologiques (1951-2017), des données pédologiques, des statistiques démographiques, des informations socio-économiques, des données culturelles, historiques, naturelles, etc. La taille de l’échantillon défini à partir du protocole de Marien et Beaud (2003) a permis au doctorant d’interviewer 467 chefs de ménages. Les images LANDSAT ETM 2006 et 2016 ont été utilisées pour l’établissement des cartes d’occupation du sol à partir du logiciel Arcview 3.2. La formation des stratégies pour améliorer le développement touristique est faite à partir de l’analyse FFOM (Forces Faiblesses Opportunités Menaces).
Selon l’impétrant, le régime climatique dans la Basse vallée de l’Ouémé est un facteur déterminant pour le développement du tourisme et la définition de la meilleure saison touristique. Le réseau hydrographique, dira-t-il, est favorable aux touristes qui circulent sur les plans d’eau. Les types de sols présentent un aspect touristique et agro-écologique remarquable. La diversité de sa composante pédologique lui confère une aptitude culturale élevée favorisant ainsi la production agricole, gage d’une disponibilité physique des aliments pour les touristes.
Pour Guy Dossou Mitokpè, la »Basse vallée de l’Ouémé » est un ensemble d’écosystèmes terrestres particuliers du Dahomey Gap ayant des espèces d’intérêt et un ensemble de villages construits sur le plan d’eau (cités lacustres) en des cases sur pilotis avec une architecture très originale et où habitent les communautés Toffin et Ouémè. Elle abrite une source d’eau thermale à Hêtin Sota dans la commune de Dangbo et à Bonou. Devant le jury, Guy Dossou Mitokpè soutient que la croyance en Dieu se remarque dans toutes les familles. Cela, dit-il, se constate dans les habitudes de ces peuples. « La répartition de la population enquêtée donne des proportions de 70% pour les religions endogènes dont les principales sont ton, Gou, Sakpata, Xèbiosso, etc., et 26% pour les religions qui regroupent le Christianisme et l’Islam et 4% sont sans avis. 81% des personnes interviewées constatent que les touristes arrivent dans la Basse vallée de l’Ouémé pendant la saison sèche contre 19% seulement pendant la saison pluvieuse », précise le nouveau docteur Guy Dossou Mitokpè qui explique que les types de services touristiques sont les tourismes cultuels et culturels respectivement à un pourcentage de 71, 17% et 73, 23% et le tourisme de la nature ou des paysages à 72, 39%. Les taxis-motos communément appelés »zem », sont sollicités pour offrir à la population des services de mobilité. Les taxis autos sont quasiment inexistants sauf au niveau de la route nationale goudronnée Akpro-Missérété-Bonou qui traverse toute la BVO. Selon 92,94% des personnes interrogées, elles ont des connaissances dans l’agroécologie contre 7,06% qui n’ont aucune connaissance dans ce domaine.
Pour 42,35% et 49,84% des personnes interrogées, les terres de la BVO sont fertiles, voire très fertiles. Ces statistiques ont été exposées avec des données qualitatives. Après une brillante présentation, le jury séduit par le cachet scientifique des données, la méthodologie suivie et la rigueur dans l’analyse, a approuvé la thèse de doctorat de Guy Dossou Mitokpè avec la mention très honorable suivi des félicitations du jury. L’ex-député fait ainsi son entrée dans le cercle des docteurs de l’université d’Abomey-Calavi.
B. K. S