Elle est sacrée championne du délestage. Elle traumatise ses abonnés et laisse de graves séquelles sur les chaînes de production. Le championnat du délestage chronique qu’elle a imposé à ses millions d’abonnés au mépris des clauses contractuelles crée des dégâts au plan économique avec des répercussions importantes dans les relations sociales. La Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), puisque c’est d’elle qu’il s’agit bat ces derniers jours les records en matière de coupure répétée d’électricité. Loin d’être une crise énergétique passagère, le délestage sauvage ramène les Béninois dans une époque que l’on pensait révolue. Incapable d’assurer une fourniture continuelle de l’énergie électrique, la Sbee est désormais le cauchemar redouté par les millions d’abonnés. Les conséquences des coupures intempestives d’électricité dans les ménages et sur les entreprises sur la chaîne économique sont inestimables. Ces coupures paralysent les chaînes de valeur avec des impacts préjudiciables au mieux-être des populations. Et pourtant, des efforts sont consentis depuis 2016 pour conduire le Benin vers l’autosuffisance énergétique voire une exportation d’un surplus de production afin de capter des devises. Si cet idéal n’est pas encore atteint, les Béninois qui gardent tout de même l’espoir ne comprennent pas le retour brutal des coupures d’électricité intempestives de ces derniers jours. Le moral est plus que jamais bas dans le rang des abonnés. Une crise de confiance s’est installée entre ces abonnés et la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee). Les coupures répétées de l’électricité ne sont plus rares. Le phénomène, loin d’être passager, est presque devenu la norme. Les consommateurs se plaignaient déjà du coût excessivement élevé du prix du kWh. En plus de cette plainte, ils sont désormais obligés de porter une seconde croix. Celle des coupures répétées. Le quotidien des Béninois est rythmé par la discontinuité dans la fourniture de l’énergie électrique. Il ne se passe plus aucune journée sans que des services, entreprises et ménages ne soient privés d’électricité pendant des heures. Dormir dans le noir. Il faut s’y faire quand on est abonné de la Sbee. Le bilan matériel est lourd. Des appareils électroménagers sont régulièrement grillés. Postes téléviseurs, ventilateurs, fers à repasser, décodeurs, lampes, etc., sont tous endommagés à cause des coupures intempestives. À Cotonou et à Abomey-Calavi, le mal est criant. Pendant des heures et des heures, les populations sont sevrées d’électricité sans aucun préavis. Des cris d’alarme fusent aussi d’autres grandes villes et de l’intérieur du pays. Avec ces coupures intempestives, la Sbee envoie des signaux peu rassurants quant à sa capacité à respecter son contrat avec ses abonnés en fournissant à temps plein l’énergie électrique. Devenue la cause des malheurs des pauvres populations, la Sbee n’offre plus aucune garantie avec les désagréments consécutifs aux coupures. Face au chaos énergétique de ces derniers jours, les Béninois vont devoir reprendre le chemin des boutiques de vente des groupes électrogènes. Qui pour réparer les préjudices subis du fait des coupures ? La Sbee est encore la seule structure que les abonnés pourront ester devant les juridictions. »Etchiko » ! Un peu comme pour dire »On en a marre », ont lancé plusieurs victimes de ces coupures d’électricité. Les émotions les plus sombres liées à la coupure d’électricité sont vives dans le pays. La Sbee qui nargue ainsi ses abonnés trahit aussi le gouvernement sur les efforts en cours pour assurer une disponibilité continue de l’énergie électrique.
Brivaël Klokpê Sogbovi
