Plan de travail annuel à l’agence nationale d’identification des personnes : L’Anip, son budget bancal renvoyé pour toilettage
Le Ca sensible à l’alerte de «Le Potentiel»
Qu’est-il advenu du Plan de travail annuel budgétisé (Ptab) bourré d’activités bizarres de l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip) ? Cette question, les Béninois attentifs aux écrits du journal Le Potentiel se la posent depuis ce week-end. Le Ptab devrait être validé le vendredi 10 novembre 2023 par le Directeur général et les membres du conseil d’administration. Fort heureusement, le caractère bancal du budget annexé aux activités a amené les membres du Conseil d’administration à décider du report de la session de validation. La réunion du Conseil d’administration n’a donc plus eu lieu le vendredi dernier. Nos sources informent qu’à la suite de l’article d’alerte de notre Journal Le Potentiel, les membres du Conseil d’administration de l’Anip ont jugé imprudent de tenir cette session de validation. Revoir le contenu du Plan de travail annuel budgétisé pour y enlever des activités inopportunes.
C’est la recommandation formelle des membres du Ca/Anip. Le Ptab toiletté devrait être remis sur la table du Conseil d’administration probablement le mercredi prochain sauf changement de dernière heure. Avec ce report et ces instructions fermes, les membres du conseil d’administration viennent d’éviter un piège posé par certains cadres de l’Anip ayant travaillé sur le Ptab. Selon plusieurs sources très avisées des questions budgétaires, le projet du Ptab de l’Anip comporte plusieurs activités libellées en prestation. Ce choix est l’œuvre des agents techniques ayant travaillé sur le document. Il s’agit notamment de certains agents des directions opérationnelles de l’Anip et plus spécifiquement certains agents de la direction des systèmes d’information (DSI).
Pour les spécialistes, ces agents sont mus par des intentions inavouées avec ce choix impertinent de bourrer le Ptab d’activités à exécuter en prestation. Il s’agirait d’une volonté cachée d’induire en erreur le Directeur général de l’Anip et tout le Conseil d’administration attendus pour valider le projet de Ptab. Cette lecture critique est-elle opportune ? À la question, les tenants de cette lecture critique nous convient à parcourir le document Ptab notamment en ce qui concerne les activités liées au développement d’applications numériques. Les cadres ayant élaboré le Ptab ont fait l’option de recruter des experts ou des cabinets pour le développement des applications. .
Ce choix suspect ramène à une autre question : pourquoi recruter un prestataire ou des prestataires de service à payer à 15 millions de francs CFA sur le budget de l’Anip par application alors même qu’il y a un personnel recruté sur la base des mêmes compétences, en poste dans les différentes directions de l’Anip et rémunérés à plus d’un million mensuellement ? Pourquoi ce personnel vachement payé ne peut-il pas assurer le développement des applications ? En panne de réponses, certains cadres techniques de l’Anip ayant travaillé sur le Ptab sont plus que jamais suspectés de vouloir tailler sur mesure ce document pour bien donner à « bouffer » à des amis et peut-être s’engraisser avec les fameuses rétrocommissions qui font le lit à la gabegie financière et à la corruption. Mais le journal Le Potentiel veille au grain et entend, par la force de l’investigation journalistique, faire barrage à la dilapidation des ressources de l’État.
L’Anip, on le sait, bénéficie des ressources publiques à travers le budget de l’État. Mais des partenaires amis du Bénin soutiennent aussi l’Anip à travers le financement de certains projets. Si déjà le Ptab élaboré pour être financé sur le budget de l’État a été jonché d’activités bizarres, il faudra être vigilant sur les orientations que les cadres de l’Anip vont donner aux financements attendus auprès des partenaires étrangers et autres organismes internationaux.
La superposition des activités, les doublons d’emploi et autres choix hasardeux devraient être évités dans la conception du Ptab à financer sur les fonds des partenaires.
B. K. S