Direction de l’Émigration et de l’Immigration (DEI) Passeport : Marché noir d’argent sale, fraude… le personnel balayé

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À la Direction de l’émigration et de l’immigration (Dei), les bureaux sont vides. L’ambiance qui y règne ressemble bien à celle qui renseigne sur le passage d’un tsunami de magnitude 9 dans une région. Au total, 72 policiers sont mis out de la Dei. Ils ont été chassés comme des malpropres et remis à la disposition de la Direction des ressources humaines et compétence (Drhc) de la police républicaine. À l’exception de la nouvelle directrice, Chimène Lougbégnon, nommée il y a seulement quelques semaines, tout le personnel policier de la Dei est à la rue. À l’origine de cette décision grave prise par le directeur général de la police républicaine Soumaïla Yaya, une affaire de fraude dans la délivrance des quittances aux usagers candidats à l’obtention du passeport. Jeudi 30 mai 2024. Le directeur général de la police républicaine Soumaïla Yaya et son adjoint Brice Allowanou font une descente dans les locaux de la direction de l’Émigration et de l’immigration.

Nos sources rapportent que le ton était ferme. Le patron des flics a menacé de virer tout le personnel policier au regard des informations peu rassurantes qui se faisaient persistantes. 24 heures plus tard, soit le 31 mai 2024, les menaces sont mises à exécution. Les 72 agents de police sont virés.

Tout le personnel y compris le régisseur, le caissier, le Chef service étranger et le chef service des titres de voyage, tous les membres du secrétariat particulier et autres ont été balayés comme des malpropres. Alors que les 72 policiers sont mis à la disposition de la Drhc pour redéploiement, le Département enquête et Investigation du journal Le Potentiel a mis le week-end à profit pour obtenir des informations sur les soubassements de l’affaire ayant motivé la prise de cette décision du DG Soumaïla Yaya.

Au-delà du terme générique  »pratiques peu orthodoxes » servi aux premières heures au Dei par certaines sources, on apprend que depuis quelques jours, des fiches des services de renseignements relevaient des signaux rouges à la Direction de l’émigration et de l’immigration.

Nos sources informent qu’il y a quelques semaines, un fonctionnaire de police du nom de Yves Martin Agondanou en service à la Dei a été arrêté et continue d’ailleurs de croupir à la prison civile de Cotonou. À l’origine de son arrestation, une affaire de fausse quittance.

En effet, le sieur Chadrack Segbekou accomplissait les formalités pour se faire enrôler afin d’obtenir l’établissement de son passeport ordinaire. Les services de la Dei vont alors découvrir que la quittance de paiement des frais d’établissement du passeport est une fausse quittance.

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Le policier sus nommé a joint au téléphone une dame (dont nous taisons volontairement le nom) pour demander des informations sur l’identité de celui qui l’a aidé pour la quittance de son client usager envoyé.

Dans le cours de l’affaire, plusieurs oreilles ont été informées et aussitôt la Brigade économique et financière est intervenue pour interpeller le policier et l’usager en possession de la fausse quittance. Nos sources qui rapportent les faits précisent que la Brigade économique et financière (Bef) va découvrir lors de ses enquêtes, l’existence d’un vaste réseau de courtiers entre la police et les usagers.

La dame qui a été jointe au téléphone par l’agent de la DEI était bien connue de plusieurs policiers de l’immigration. Selon nos sources, cette dame est au cœur d’une activité de courtage et a donc l’habitude d’envoyer régulièrement des usagers à la Dei pour que ces derniers obtiennent leurs passeports.

Les mêmes sources renseignent que la dame courtière en cavale actuellement négocie et prend pour l’établissement des nouveaux passeports un montant de 70.000 francs CFA et 45.000 francs CFA pour les cas de renouvellement de passeport.

Ces précisions sont revenues avec des détails sur les fiches de renseignements ; lesquelles fiches évoquent aussi l’existence d’un vaste réseau de corruption et de rançonnement à la Direction de l’émigration et de l’immigration. C’est donc pour mettre fin à cette grosse supercherie que le Directeur général de la police républicaine Soumaïla Yaya a pris la décision de virer tout le personnel policier de la Dei.

En fonction des détails de l’enquête qui suit son cours, des sanctions administratives et pénales pourraient être appliquées à certains agents virés de la Dei. À suivre.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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