Afrique du Sud : Jacob Zuma face à une audience disciplinaire de l’ANC , Vers une exclusion ?

Jacob Zuma, l’ancien président sud-africain, doit comparaître mercredi 17 juillet 2024 devant une audience disciplinaire du Congrès national africain (ANC). Ce rendez-vous pourrait marquer une étape décisive, avec la possible exclusion de Zuma, 82 ans, de l’ANC, parti qu’il a rejoint dans les années 1950 alors qu’il luttait contre l’apartheid.

En décembre, Zuma a officialisé sa rupture avec l’ANC en annonçant lors d’une conférence de presse qu’il ferait campagne pour le nouveau parti MK. Il a vivement critiqué son successeur, Cyril Ramaphosa, allant jusqu’à l’accuser de trahison. Cette annonce a conduit à la suspension de Zuma de l’ANC en janvier, accusé d’avoir attaqué l’intégrité du parti.

Incertitude sur la présence de Zuma
Il reste à voir si Zuma assistera en personne à l’audience de mercredi à Johannesburg ou si elle se tiendra virtuellement. Les dirigeants du MK souhaitent une présence physique, tandis que l’ANC privilégie une audience en ligne.

MK surprend aux élections de mai
Le parti MK, dirigé par Zuma, a surpris en obtenant 14% des voix lors des élections nationales du 29 mai, contribuant à la perte de la majorité historique de l’ANC. Ce résultat a conduit à la formation d’un gouvernement de coalition multipartite, une première depuis la fin de l’apartheid en 1994. MK a refusé de rejoindre la coalition, devenant ainsi le troisième parti au Parlement et l’opposition officielle.

Malgré de nombreuses poursuites judiciaires, la popularité de Zuma reste forte dans certaines régions. Condamné en 2021 pour outrage à magistrat et confronté à d’autres accusations de corruption, Zuma continue de jouer un rôle central sur la scène politique sud-africaine. Sa peine de prison en 2021 l’a empêché de briguer un siège au Parlement, mais il demeure le leader incontesté du parti MK.

Kevin da-SILVA