Fin du colloque régional de l’Aifj–Bénin pour l’égalité et la justice : 3 jours de partage et de réflexion, des recommandations cruciales formulées

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Cotonou, du 02 au 04 août 2024, le colloque régional de l’AIFJ-Bénin, qui s’est tenu à Novotel hôtel, a été un moment fort de partage et de réflexion sur les défis et les opportunités dans le domaine de la justice et de l’égalité de genre. Six panels au total, animés par des experts et femmes juges, avocates, de l’Afrique de l’ouest francophone ont permis de présenter plusieurs recommandations cruciales à l’attention des pouvoirs publics et des partenaires techniques et financiers.

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Ce colloque régional a été une plateforme essentielle pour discuter des défis judiciaires et de l’égalité du genre. Les recommandations et le discours de clôture ont souligné l’importance de l’action collective et de l’innovation pour un avenir judiciaire plus inclusif et équitable. Elles abordent plusieurs questions cruciales telles la lutte contre la cybercriminalité, la protection des droits des femmes en conflits avec la loi, le droit des enfants et des mineurs détenus. Il est maintenant temps de transformer ces recommandations en actions concrètes pour assurer un futur prospère et durable pour tous.

Parlant d’exhortation, on retient du panel un qui a porté sur le diagnostic de la sous-représentation des femmes dans les secteurs judiciaires ; que les échanges ont permis recommander un investissement accru dans l’éducation des filles, la formation universitaire suivie des jeunes filles, et l’accompagnement des filles ayant le profil dans la préparation du concours des auditeurs de justice. Les femmes-juges réunies au sein de l’Aifj-Bénin, ont également proposé la formation préparatoire des femmes magistrats remplissant les conditions pour accéder au fonction de magistrat à la cour suprême, ainsi qu’un plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour la fixation de quotas en faveur des femmes aux concours des auditeurs de justice et aux tests d’aptitude au fonction de magistrat à la cour suprême. Enfin, une alternance entre hommes et femmes et un équilibre entre les deux sexes dans la nomination aux postes de responsabilité ont été recommandés.

Ensuite le panel 2 dont les réflexions ont porté sur la question du comment endiguer la corruption sexuelle dans nos administrations recommande des mesures sur les plans humain, institutionnel et législatif pour endiguer cette forme de corruption sans cesse grandissante. Parmi ces recommandations figurent l’adoption d’une loi communautaire sur la corruption sexuelle avec un pendant au plan national, l’installation de dispositifs de sécurité tels que des caméras et des badges d’accès aux bureaux, ainsi que la construction de bureaux transparents. Les experts ont également proposé l’institution d’une unité d’accueil spécialisée en la matière et la mise en place de comités chargés des nominations ou promotions pour éviter l’exploitation de ce pouvoir à des fins sexuelles. La sensibilisation a été soulignée, bien que des réserves aient été émises quant à l’animation de séances de sensibilisation par des magistrats en raison de leur devoir de réserve.

En outre, le troisième panel qui porte sur la cybercriminalité dans le rang des jeunes suggère en premier lieu la protection de l’anonymat des officiers de justice et tout agents qui interviennent dans la collecte des données en matière de cybercriminalité, sans remettre en cause l’éducation et la surveillance de la jeunesse relativement à l’utilisation des outils électroniques et des réseaux sociaux.

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Quant au quatrième panel qui aborde la prévention et la répression en matière de drogues ; deux niveaux d’action ont été proposés à savoir la prévention et la répression. En matière de prévention, les recommandations incluent l’éducation des enfants, la sensibilisation des élèves et étudiants, la prise en charge des mineurs en conflit avec la loi, et la formation des parents. En matière de répression, il a été recommandé de privilégier les peines d’amendes aux peines privatives de liberté. Pour les perspectives d’avenir, la création de centres de prise en charge des enfants exposés aux produits psychotropes et la révision de la politique pénale ont été proposées.

L’avant dernier panel qui porte sur les défis des femmes mères en milieu carcéral aborde les défis auxquels sont confrontées les femmes mères et leurs enfants en milieu carcéral préconise des mesures qui incluent la construction de prisons pour femmes répondant aux normes internationales, la sensibilisation des magistrats, et la prise de mesures de placement des enfants dont les mères sont en situation de détention. Il a également été recommandé de privilégier des peines alternatives à la détention et de prévoir des infrastructures garantissant une prise en charge sécuritaire et sanitaire des enfants.

Enfin, le panel six dont les recommandations abordent la mise en place d’un réseau francophone des femmes magistrats suggère en premier lieu la mise en place d’un réseau francophone des femmes magistrats et juges, avec une représentativité élargie au sein du bureau international et la création de chapitres dans chaque pays francophone. Un comité de travail composé des présidentes des associations nationales a été proposé pour l’élaboration des statuts du réseau, du règlement intérieur et du plan d’action.

La présidente Aibatin lance un appel à l’action

Le discours de clôture, présenté par la présidente de l’AIFJ-Bénin, a été un moment fort du colloque. Elle a souligné l’importance des trois jours de partage et d’échanges, affirmant que ces moments représentent déjà un acquis pour les diverses associations. « Nous pouvons être fières, chères dames, de n’avoir point perdu notre temps, nos énergies ni nos finances », a-t-elle déclaré. Madame Dassoundo Aibatin, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a également remercié la vice-présidente de la République du Bénin, Mariam Talata, le président de la cour suprême, Victor Adossou, la présidente émérite de la cour de justice de l’Uemoa, le garde des sceaux, ministre de’ » la justice du Bénin, la présidente de la haute cour de justice et toutes les personnalités qui ont soutenu le colloque. Elle a exprimé le vœu que les recommandations du colloque soient prises en compte par les pouvoirs publics et que les acquis impactent positivement la pratique judiciaire quotidienne.

Roméo TOSSOU (Stagiaire)

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