Le 15 août marque une double célébration au Bénin : la fête de l’Assomption pour les chrétiens catholiques et le début de la saison de l’igname, un tubercule emblématique de la région de Savalou. Bien que la fête de l’igname soit ancrée dans les traditions locales, elle rassemble chaque année une grande partie de la population et même des touristes, témoignant de son importance culturelle et économique.
À Cotonou, au marché Dantokpa, la section dédiée à la vente d’ignames connaît une activité modérée cette en année 2024. Malgré cela, l’engouement pour la fête est au rendez-vous, les consommateurs négociant les prix pour s’assurer d’avoir ce mets traditionnel sur leurs tables. Selon un échantillon de dix vendeuses, les prix varient entre 2000 et 6000 francs CFA pour tout achat en détails, bien au-dessus des tarifs habituels. Quant aux sacs de 25kg et 50kg, ils sont vendus respectivement à 17500 et 32500 F.
Saturnin Ahossinou, agriculteur, explique cette hausse par une conjoncture défavorable : « L’an passé, le kilo d’igname se vendait à 400 ou 450 francs à la source, pour être revendu à 600 francs aux revendeurs. En 2024, toujours à la source, ce même kilo se vend entre 850 et 950 francs, voire jusqu’à 1500 francs selon l’origine et les coûts de transport. ». Malgré ces fluctuations, Saturnin reste optimiste : « Le commerce de l’igname reste rentable, même en période difficile ». Cependant, il souligne les défis auxquels sont confrontés les producteurs : acquisition des terres, coût de la main-d’œuvre, et entretien des champs.
L’autre problématique importante, c’est la raréfaction des pluies cette année. Une difficulté fondamentale qui a compliqué la récolte, entraînant une hausse des prix. Comme quoi, la cherté de la vie a touché également au secteur de l’igname au Bénin. Face à cette situation, vendeurs et acheteurs se donnent espoir pour une bonne récolte dans les jours à venir. Car les résultats pour l’heure ne sont pas satisfaisants.
Une diversité d’ignames pour tous les goûts. Parmi les variétés les plus prisées, on retrouve le Laboko, Ala, Kokoro, alongan, clatchi, et monfo. Chaque type possède ses caractéristiques, mais tous symbolisent l’importance de l’igname dans la culture béninoise. En dépit des difficultés, le 15 août reste une date clé pour célébrer l’igname, un pilier de la gastronomie et de la culture locale.
Kevin da-SILVA