19e Congrès International sur la Drépanocytose : des experts réunis à Cotonou pour discuter de la maladie
L’Association de Lutte contre la Drépanocytose « Dorys », en partenariat avec le Ministère de la Santé et la Fondation Claudine Talon, organise le 19e Congrès International sur la Drépanocytose. Cet événement, qui se tient pour la première fois au Bénin, rassemble des experts de la santé du 10 au 12 octobre 2024, au Palais des Congrès de Cotonou.
L’objectif de ce congrès est de sensibiliser les populations à la drépanocytose, de briser les croyances et préjugés entourant les personnes atteintes, ainsi que de partager les dernières avancées scientifiques sur cette maladie. Pendant trois jours, chercheurs, experts et spécialistes échangeront sur les meilleures stratégies pour combattre cette pathologie qui cause la mort de nombreux enfants en Afrique.
Dans son allocution, le Dr Constant Vodouhè, président de l’Association de Lutte contre la Drépanocytose et chercheur en pharmacologie et biologie cellulaire, a dénoncé l’impact dévastateur de cette maladie. « La drépanocytose est un fléau qui frappe silencieusement nos populations », a-t-il déclaré, tout en soulignant que 17 pays francophones et 24 associations se mobilisent activement pour éradiquer cette affection. Le Dr Vodouhè s’est félicité que ce congrès, dont il a initié l’idée il y a deux ans, se tienne finalement au Bénin.
Le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, a rappelé que le Bénin est fortement touché par cette maladie génétique. « Environ 5 % de la population béninoise est affectée par des formes graves de drépanocytose, ce qui représente un véritable défi pour notre système de santé », a-t-il affirmé. Il a également souligné que la drépanocytose est à l’origine de nombreuses complications, notamment chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. En réponse à cette situation, le gouvernement a entrepris des réformes pour renforcer la prise en charge des patients.

Le ministre a mis en avant le rôle central du Centre de Prise en charge Médicale Intégrée du Nourrisson et de la Femme Enceinte atteinte de Drépanocytose (CPIMI-NFED), qui, depuis plus de deux décennies, s’est réinventé afin de mieux répondre aux besoins des patients. Désormais, ses services sont intégrés dans les hôpitaux qui disposent de centres spécialisés. Il a également annoncé que des mesures sont en cours pour étendre ces services à l’ensemble du territoire national, garantissant ainsi un accès aux soins pour tous. M. Hounkpatin a invité les participants à ce congrès à réfléchir aux meilleures stratégies pour intensifier la lutte contre la drépanocytose.
Au programme de ce 19e congrès, plusieurs ateliers traiteront de thématiques variées telles que : les impacts socioculturels et les approches intégratives de la drépanocytose (« Vivre avec la drépanocytose aujourd’hui et demain »), la disponibilité et les coûts des traitements pour les crises drépanocytaires aiguës, le rôle de la pharmacopée africaine dans le parcours de soins des patients, ainsi que les avancées dans les domaines de la greffe et de la thérapie génique : « La guérison peut-elle devenir un nouvel objectif thérapeutique ? ».
Organisé depuis 18 ans à Strasbourg, en France, le Congrès International sur la Drépanocytose se tient cette année pour la première fois en Afrique, grâce à la volonté des autorités béninoises, marquant ainsi une étape historique dans la lutte contre cette maladie.
Médard CLOBECHI