En République démocratique du Congo (RDC), six (06) personnes ont été arrêtées cette semaine à Kinshasa, suite à des actes de vandalisme au mausolée de Patrice Lumumba, figure emblématique de l’indépendance congolaise. Les autorités ont annoncé ces interpellations mercredi soir, précisant que deux autres suspects sont toujours recherchés.
Lors de l’incident survenu lundi, une boîte contenant la seule relique de Lumumba, une dent recouverte d’or a été fracturée. Selon le ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, la dent n’a toutefois pas été endommagée. « Nous assurons que la relique est en sécurité et protégée », a-t-il affirmé, sans préciser sa localisation actuelle. La dent, rapatriée en 2022 après des décennies en Belgique, avait été au cœur de cérémonies nationales, traversant tout le pays pour permettre aux Congolais de rendre hommage à leur héros national.
Premier Premier ministre de la RDC, Patrice Lumumba demeure une figure historique majeure. Nationaliste fervent, il avait joué un rôle clé dans la lutte pour l’indépendance du Congo. Cependant, moins d’un an après son accession au pouvoir, il fut renversé, emprisonné et assassiné en 1961. Son corps fut démembré et dissous dans de l’acide, un acte destiné à éviter que sa tombe ne devienne un lieu de pèlerinage. La seule dent récupérée avait été conservée par un commissaire belge ayant supervisé la destruction du corps, avant d’être restituée au Congo en 2022, dans le cadre d’un processus de réconciliation historique.
Lumumba est célébré comme un symbole des espoirs d’émancipation post-coloniale pour la RDC. Son assassinat, attribué à des séparatistes soutenus par Mobutu Sese Seko, soulève encore des interrogations sur l’implication de puissances étrangères, notamment la Belgique et les États-Unis, en raison des tensions de la guerre froide.
La restitution de la dent, en parallèle des excuses du roi Philippe de Belgique pour les abus coloniaux, avait marqué un tournant dans les relations belgo-congolaises. Cet acte vandale met cependant en lumière la nécessité de mieux protéger ce patrimoine hautement symbolique.
Médard CLOBECHI