Le microcosme sécuritaire béninois tremble sous le poids d’une affaire brûlante, il s’agit du meurtre de Fayçal, survenu à Parakou, et l’implication présumée de plusieurs fonctionnaires de police dans cette tragédie. Si les premières heures de l’enquête laissaient entendre que cinq agents avaient été mis aux arrêts, nos investigations rigoureuses révèlent une réalité bien plus préoccupante. Ce sont en réalité sept (07) policiers, dont le commissaire de première classe Bani Tiki, qui se trouvent désormais privés de liberté dans le cadre de cette affaire aux ramifications multiples.
La chaîne des interpellations, autopsie d’un scandale
Selon des informations exclusives obtenues par Le Potentiel, l’enquête préliminaire a permis d’établir la responsabilité d’un total de sept fonctionnaires de police, répartis comme suit: Quatre agents de police de deuxième classe, un agent de police, un sous-brigadier de police,
et enfin, le commissaire de première classe du deuxième arrondissement de la ville de Parakou. Ce dernier, le commissaire Bani Tiki, est pointé du doigt pour sa gestion jugée laxiste de son équipe, un manquement qui aurait contribué à l’issue tragique de la patrouille.
Cependant, des sources bien présentées indiquent que neuf agents étaient initialement visés. Une inspection approfondie du bulletin de service a révélé qu’en réalité, seuls six policiers avaient participé à la patrouille incriminée, tandis que deux absences inexpliquées pourraient complexifier davantage le dossier.
Des responsabilités partagées entre deux unités
Les policiers impliqués ne proviennent pas tous du commissariat du deuxième arrondissement de Parakou. Sur les sept fonctionnaires arrêtés, quatre appartiennent à la Compagnie Mobile d’Intervention (CMI), tandis que deux autres sont issus du commissariat du deuxième arrondissement. Le commissaire, en sa qualité de chef d’unité, s’ajoute à cette liste sombre pour sa responsabilité dans la gestion des effectifs
Les rouages disciplinaires en marche
Après leur interpellation à Parakou, les sept policiers ont été transférés dans un premier temps au Peloton de Surveillance et d’Intervention (PSI) du Littoral pour les formalités administratives. Le samedi 24 novembre 2024, sous une escorte militaire, ils ont été conduits à l’Inspection Technique (IT) basé au commissariat central de Cotonou. Ce service technique de la police est habilité à traiter les dossiers disciplinaires et administratifs impliquant des agents de police dans des affaires civiles ou pénales.
Un scandale au carrefour du disciplinaire et du pénal
Si les procédures disciplinaires battent leur plein, la justice pénale n’est pas en reste. Le procureur de Parakou a d’ores et déjà enclenché les démarches pour établir les responsabilités individuelles et situer l’opinion.
Cette affaire, qui ébranle les fondements mêmes de l’institution policière, interroge sur les mécanismes de surveillance et la discipline au sein des unités de sécurité. Le meurtre de Fayçal, au-delà de sa gravité inhérente, éclaire d’un jour sombre les dysfonctionnements internes à des corps censés incarner la rigueur et la probité
Le Potentiel suit cette affaire de près et continue de lever le voile sur les zones d’ombre entourant ce drame. Le respect des droits humains et la transparence des institutions sont au cœur de notre action.
BKS