Nouvelle constitution au Togo : les premières élections sénatoriales fixées au 2 février 2025

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Le Togo franchit une étape historique dans la mise en œuvre de sa nouvelle Constitution. Les premières élections sénatoriales de l’histoire du pays auront lieu le 2 février 2025, selon un décret officiel lu sur la télévision nationale. Cet événement marque l’avènement d’un Sénat destiné à jouer un rôle clé dans la gouvernance de la Vème République, conformément aux réformes institutionnelles initiées en 2019.

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Adoptée récemment, la nouvelle Constitution togolaise remanie profondément les mécanismes politiques du pays. Désormais, l’élection du Président de la République n’est plus un exercice de suffrage universel direct. Le chef de l’État sera choisi par un vote conjoint de l’Assemblée nationale et du Sénat réunis en congrès. Avec une Assemblée nationale renouvelée en avril 2024, l’élection des sénateurs achèvera la mise en place du Parlement bicaméral. Les sénateurs seront élus au suffrage universel indirect, un processus impliquant les membres des conseils municipaux et préfectoraux comme grands électeurs. La campagne électorale s’étendra sur deux semaines, du 17 au 31 janvier 2025. Le scrutin, organisé selon un système uninominal majoritaire à un tour, désignera un sénateur par préfecture.

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Composition et rôle stratégique du Sénat
Le Sénat togolais sera constitué de 66 membres : deux tiers seront élus par les grands électeurs, tandis qu’un tiers sera nommé par le Président de la République. Ces nominations présidentielles permettront de distinguer des personnalités ayant rendu des services exceptionnels à la nation, renforçant ainsi la légitimité et la diversité de la chambre haute.
Ce nouveau corps législatif aura un rôle consultatif décisif. Il devra donner son avis préalable sur les lois constitutionnelles, les textes relatifs à l’organisation territoriale et le budget de l’État. L’installation officielle du Sénat, prévue dans un délai de cinq mois, parachèvera les institutions prévues par la Vème République.
Malgré l’importance de cette élection, les observateurs anticipent une large domination du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR), qui contrôle la majorité des conseils municipaux et préfectoraux. Toutefois, pour donner une coloration pluraliste au Sénat, le Président pourrait user de son pouvoir discrétionnaire en nommant des opposants ou des indépendants.

Médard CLOBECHI

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