Suspension du Chef d’arrondissement de Glô-Djigbé : Cabale politique, conseil municipal floué, le maire Ahouandjinou manipulé

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L’affaire paraît surréaliste et ne laisse personne indifférent. Tant elle pose, pour la démocratie locale et la gouvernance locale, plusieurs problèmes. Depuis quelques semaines en effet, le maire de la commune d’Abomey-Calavi, Angelo Ahouandjinou, a suspendu de ses fonctions le Chef d’arrondissement (Ca) de Glô-Djigbé. Il est reproché au Ca Sètondji Boco une faute lourde à travers un prétendu manquement à l’obligation de réserve à la suite des écrits dans un forum privé WhatsApp composés exclusivement des 49 conseillers municipaux, de la secrétaire Exécutive et une de ses collaboratrices cadre de la mairie d’Abomey-Calavi. Des écrits supposés critiques contre le Président Patrice Talon et son gouvernement. C’est l’argutie inventée et montée de toute pièce par un réseau d’élus comploteurs pour  »faire la peau » au Ca de Glô-Djigbé. Au-delà des errements de procédure administrative dans la démarche du maire Angelo Ahouandjinou, le département Enquête et Investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel a pu obtenir des éléments documentés et sourcés révélant les véritables motivations de la suspension du chef d’arrondissement Sètondji Boco. Sur le forum dénommé « INFOS TOUS CONSEILLERS/SAC », censé être un espace d’échange entre élus, la secrétaire exécutive et l’une de ses collaboratrices, des actes déloyaux sont signalés. Nos sources, récits poignants à l’appui, désignent deux (2) conseillers municipaux comme de « véritables taupes professionnelles ». La cible des deux taupes s’appelle Sètondji Boco, Ca de Glô-Djigbé. « Ils manipulent des informations au détriment de leur collègue (Ndlr, Sètondji Boco)», soutient une source qui se veut insistant : « Ces deux individus, issus de deux arrondissements distincts, sont très proches et traînent un passé aussi sombre que le charbon». Le Dei a fait l’option de ne pas dévoiler à cette étape-ci, l’identité et les agissements des deux conseillers municipaux qualifiés de « taupes haineuses » et de « taupes aigries » par une autre source proche du dossier. Nous reviendrons plus tard pour décliner, selon le cas, le profil de ces élus désignés comme les vrais instigateurs de la suspension du Ca de Glô-Djigbé Boco Sètondji.

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Le plan sournois d’un réseau de comploteurs

Une analyse profonde des faits relatés et documentés renvoie à interroger l’action des élus municipaux désignés comme des taupes. Tout laisse croire que le Ca de Glô-Djigbé Boco Sètondji a été victime d’une grosse trahison de la part de certains de ses collègues élus. « Ces deux taupes municipales ont orchestré un plan pour nuire au chef d’arrondissement Sètondji Boco, qu’ils jugent trop rigoureux et intransigeant face à certaines pratiques douteuses. Depuis plusieurs années, ils mènent des campagnes de sabotage et de dénigrement, multipliant les actions pour le discréditer », commente une source face à l’équipe du Dei du Groupe de presse Le Potentiel. À en croire nos informateurs, le Chef d’arrondissement de Glô-Djigbé a émis son avis comme tout le monde sur le forum WhatsApp à l’occasion des discussions empreintes de ressentiments. « Je peux vous le dire avec certitude. Après ces moments d’échanges sur ce forum, nos amis conseillers municipaux aigris se sont retrouvés dans un restaurant et ont décidé de mettre en place un complot visant à écarter le Ca de Glô-Djigbé. Ils ont alors fait appel à une troisième personne, qui s’y connaît en technologies de l’information et de la communication (TIC), pour capturer des échanges et produire des impressions sur papier A4 », relate notre source. Rien n’est indéfiniment caché sous nos cieux, dit-on. Très informé, l’interlocuteur de l’équipe du Dei décrit un « plan sournois » déployé par des élus décidés à en découdre avec Sètondji Boco. « Avec ces documents en main, ils ont cherché à obtenir des rendez-vous avec plusieurs autorités administratives, lançant une campagne baptisée « Out CA Golo-Djigbé ». Ils ont notamment rencontré une autorité en poste à la Présidence de la République, qui nourrissait déjà une haine viscérale envers Sètondji Boco, le jugeant insoumis lorsqu’il occupait une fonction antérieure de secrétaire général du syndicat à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) », explique notre source. Le haut fonctionnaire va alors jouer un rôle clé dans la déchéance du Ca de Glô-Djigbé. Désormais, c’est un trio qui a lancé une cabale politique contre Sètondji Boco. « Dès lors, la chasse à l’homme a commencé. Des activistes ont été mobilisés pour diffuser dans l’opinion publique l’idée que le Chef d’arrondissement insultait le président Talon, fournissant ainsi un prétexte à cette cabale bien orchestrée. Les esprits faibles sont tombés dans le piège, et les manœuvres politico-administratives ont été enclenchées », explique une source crédible sous anonymat.

La demande d’explication, un doute sur son origine

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Qui est l’auteur de la demande d’explication adressée au Chef d’arrondissement de Glô-Djigbé Boco Sètondji ? À priori, la question ne devrait pas se poser quand on sait que le courrier porte la signature du maire d’Abomey-Calavi Angelo Ahouandjinou. Cependant, les balbutiements et les vices de procédures relevés sur le chemin de cette décision de suspension du Ca de Glô-Djigbé obligent à questionner l’origine ou les origines de cette lettre de demande d’explication. De l’avis de nos sources crédibles, la demande d’explication non datée aurait été rédigée par un comité, dont la mission était de monter un dossier artificiel contre le Ca Sètondji Boco. Le caractère banalissime et le registre de langue sont mis en avant pour nourrir le doute sur l’origine de cette demande d’explication. Plusieurs proches du maire Angelo Ahouandjinou, ayant pris connaissance de cette demande d’explication, estiment que le style employé est « trop banalissime » et ne correspond ni à son haut niveau de langue ni à sa manière habituelle de rédiger. Cette analyse laisse fortement soupçonner que le document (demande d’explication) a été probablement rédigé par d’autres officines sous l’emprise d’autres acteurs avant d’être soumis à signature du Maire Angelo Ahouandjinou. Comme par hasard et de façon très curieuse, Golo Djigbé a été mal écrit dans un courrier administratif formel signé par le maire. Comment le maire pourrait mal écrire, notamment en orthographiant mal le nom d’un arrondissement qu’il administre ? Des questions subsistent et renforcent l’hypothèse d’une cabale politique ourdie par des comploteurs qui voulaient se payer la tête et le poste du Chef d’arrondissement de Glô-Djigbé.

La suspension de l’arrêté municipal, l’unique option qui s’impose au préfet de l’Atlantique

Les bases juridiques de la suspension du Chef d’arrondissement de Glô-Djigbé Boco Sètondji sont floues. L’infraction peine à être constituée. Elle est même imaginaire et inexistante. Et par conséquent, le préfet du département de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia devra réaffirmer l’autorité de la loi en faisant respecter les textes de la décentralisation. En constatant l’illégalité de cette suspension, la suspension de l’arrêté ne devrait pas tarder. L’accusation de « manquement grave à l’obligation de réserve » ne repose sur aucune base légale ni sur aucun élément probant. La suspension de cette décision s’impose donc logiquement, au vu des nombreuses failles qu’elle comporte. Toutefois, le préfet pourrait privilégier une posture passive, choisissant de ne pas heurter la sensibilité du maire, et laissant ainsi les deux mois de suspension s’écouler jusqu’au retour du CA dans ses fonctions. Mais là, une telle inaction pourrait constituer une jurisprudence dangereuse. Cela peut donner des idées noires à d’autres maires un peu partout dans les 76 autres communes du Bénin. Aujourd’hui, c’est le Ca Sètondji Boco qui est victime de ce qui s’apparente visiblement à une méprise nocive. Demain, ce pourrait être n’importe quel autre élu. Le chef d’arrondissement de Glô-Djigbé, Sètondji Boco a été « sacrifié » pour satisfaire les ambitions souterraines de certains membres du Conseil municipal d’Abomey Calavi. Sa suspension a été une occasion de redistribution des cartes d’influence politique dans la commune. Jamais un sans deux. Nos sources renseignent qu’un autre Chef d’arrondissement est actuellement dans le viseur des élus municipaux taupes et comploteurs. La censure n’épargnera personne. Plus question d’exprimer ses ressentis au non des populations à la base. Même les forums WhatsApp privés ne sont plus des espaces sécurisés pour les responsables municipaux. De vraies menaces pèsent sur la liberté d’expression.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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