La scène politique béninoise a connu une séquence inhabituelle en ce début février 2025. Le 1er février 2025, l’ancien président Boni Yayi a rendu une visite à son aîné Nicéphore Soglo à son domicile pour lui présenter ses vœux du nouvel an. Le lendemain, il s’est déplacé à Porto-Novo pour le même exercice auprès de Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale.
Le retard du rituel interpelle. Janvier, traditionnellement réservé aux échanges de vœux, est passé sans que ces rencontres aient eu lieu. Pourquoi maintenant ? L’agenda de Boni Yayi, pourtant très actif ces dernières semaines, n’explique pas entièrement ce décalage. On peut alors s’interroger : est-ce une simple formalité ou un geste politique réfléchi à l’approche des élections générales de 2026 ?

Adrien Houngbédji, trois fois président de l’Assemblée nationale, reste une figure centrale du paysage politique béninois. Son influence dépasse les cadres partisans, et sa position dans les futurs équilibres politiques mérite attention. En se rendant chez lui après Soglo, Boni Yayi suit-il une logique de consultation plus large ? La question se pose quant à d’éventuelles visites aux autres anciens présidents de l’Assemblée, Bruno Amoussou, Antoine Kolawolé Idji et Mathurin Koffi Nago.
Ces rencontres ont-elles pour but de ressouder certaines alliances ou de préparer le terrain pour un positionnement stratégique en 2026 ? Pour l’instant, aucun élément ne permet de l’affirmer. Mais le choix du moment et des interlocuteurs donne à ces déplacements une portée qui dépasse la simple politesse.
Joseph Sossou