Maintenance sur le réseau du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest : Une mission de l’AGAO constate avec satisfaction l’effectivité de la fin des travaux
Une délégation de l’Autorité du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (AGAO) en anglais WAGPA (West African Gas Pipeline Authority), avec à sa tête sa Directrice Générale, la Nigériane Chafari Kanya Hanawa , a effectué une mission au Bénin le lundi 3 mars 2025. Les cadres de l’Autorité sont venus constater l’effectivité de la fin des travaux de maintenance sur le réseau. Ils sont également descendus sur certains sites stratégiques afin de constater la reprise de la fourniture du Gaz à la centrale de Maria Gléta pour la production de l’énergie électrique au Bénin.
Il sonnait environ 10h ce lundi 3 mars 2025 quand la délégation de l’Autorité du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (AGAO) a été accueillie à la station de régulation et de mesure du Gazoduc à Bazounkpa dans l’arrondissement de Pahou par les responsables du site. Après les salutations d’usage et les formalités remplies sous le contrôle du chargé de sécurité du site, la délégation conduite par la Directrice Générale, Chafari Kanya Hanawa s’est entretenue avec la presse sur les tenants et les aboutissants de la mission. « Nous sommes ici dans le cadre des activités de régulation du projet de Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest. C’est-à-dire le raclage et l’inspection de la partie interne du tuyau du Gazoduc pour pouvoir enlever les déchets, pour que le dispositif soit plus ouvert et garde le diamètre initial afin que le gaz puisse circuler librement », a fait savoir la patronne de l’AGAO dans ses propos liminaires en guide d’introduction.
Son intervention sera suivie d’une communication présentée par Alain Sèdjro Houha, Directeur Technique (DT) de l’AGAO. Ce dernier a notamment fait une brève description du projet de Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest et souligné son importance pour le développement des pays de la sous-région. Selon ses explications, les actes fondateurs de ce projet ont été posés en 2003 et la construction active a démarré en 2005. Et ceci grâce à la volonté des chefs d’Etats et de Gouvernements du Bénin, du Ghana, du Nigéria et du Togo, qui ont compris la nécessité de créer un marché commun en vue d’améliorer la compétitivité et la sécurité d’approvisionnement du gaz naturel.

Après la présentation du DT, les professionnels des médias ont eu l’opportunité de poser des questions de compréhension aux conférenciers. Alain Sèdjro Houha et Chafari Kanya Hanawa, appuyés par Yao Oniakitan Iroko, Directeur de l’Environnement, de la Sécurité et des Relations Extérieures de l’AGAO, Hamis Ussif Mohammed, Directeur de la Surveillance et du Développement du Marché de l’AGAO, ont pu apporter des réponses précises aux préoccupations des médias.
Une maintenance planifiée afin de garantir l’intégrité du réseau
Après ces échanges avec la presse, la délégation de l’AGAO a visité les installations de la station du Gazoduc de Bazounkpa avant de mettre le cap d’abord sur la station d’embranchement de Hio à Avlékété, puis à la centrale électrique de Maria Gléta à Abomey-Calavi pour boucler la mission. C’est d’ailleurs à cette étape que monsieur Alain Sèdjro Houha est revenu sur les autres objectifs de la mission. Il s’agit en effet de communiquer avec les populations béninoises afin de leur expliquer tout ce qui se fait avec les gouvernants pour garantir la sécurité énergétique du Bénin, du Togo, du Ghana et du Nigéria ; expliquer le cadre de cette coopération énergétique qui s’est établie entre ces pays depuis plus 20 ans, demander leur soutien pour la continuité des actions afin d’améliorer la production énergétique. « Nous sommes aussi ici, parce que depuis le 7 février dernier, il y a des perturbations dans la fourniture de Gaz. Ces perturbations sont dues au fait que l’infrastructure, le Gazoduc suivant les textes, devrait être mis à l’arrêt afin de conduire des opérations de maintenance. Ces opérations sont terminées depuis quelques jours et le Gaz circule à nouveau vers la centrale de Maria Gléta pour la production d’électricité. En qualité de régulateur, nous sommes venus constater l’effectivité de la fin des travaux et rassurer les populations que c’était une maintenance planifiée afin de garantir l’intégrité du réseau et la continuité du service », a précisé Alain Sèdjro Houha, Directeur Technique (DT) de l’AGAO. Il n’a pas manqué de remercier les autorités des Etats-parties pour leur accompagnement et les populations pour la patience qu’elles ont observées pendant ces semaines de maintenance. La Directrice Générale de l’AGAO, madame Chafari Kanya Hanawa, a quant à elle exprimé sa satisfaction à l’issue de cette visite de travail. « Je suis particulièrement contente. Dans notre travail de régulation, nous représentons le Bénin, le Togo, le Ghana et le Nigéria pour pouvoir superviser les activités qui se passent au niveau du Gazoduc », a-t-elle déclaré.

Historique du projet du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest
Le Projet du Gazoduc de Afrique de l’Ouest est un projet qui a pris son origine dans la Politique Energétique de la CEDEAO adoptée en 1982; La CEDEAO a compris très tôt que l’intégration politique ne peut se réaliser sans le développement économique de ses Etats Membres.

Au regard de l’abondance du Gaz Naturel dans la région notamment au niveau de la République Fédérale du Nigéria, la CEDEAO en élaborant sa politique énergétique pour soutenir le développement économique des pays membres, a décidé de promouvoir l’intégration sous régionale par la construction d’infrastructures d’Interconnexion pour la fourniture durable de l’Energie notamment le gaz naturel. C’est ainsi que le Projet du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (PGAO), a été conçu en partenariat avec les Ministères de l’Energie des Etats-Parties et un cadre incitatif légal et règlementaire harmonisé a été élaboré dans l’ensemble des 4 pays initiateurs du projet pour aboutir à la construction et au fonctionnement de ce gazoduc qui part du Nigeria à l’Est pour relier le Ghana à l’Ouest en passant par le Bénin et le Togo.
Le rôle de l’AGAO dans la régulation du marché
L’AGAO est l’autorité régionale créée en vertu de l’article 4 du Traité du GAO pour représenter les États-Parties, faciliter et coordonner les activités de construction et réglementer la société en charge de la construction et de l’exploitation du réseau, au nom des États parties. Elle travaille avec diverses parties prenantes pour déterminer le tarif de transport du gaz et enregistre les expéditeurs (Chargeurs) sur le réseau de gazoduc. L’AGAO et les 4 États-parties ont depuis peu lancé certaines réformes pour améliorer la gouvernance et les performances du système.
Louis TOSSAVI