Pour des élections libres, équitables et transparentes en 2026: Le Cadre de Concertation de l’Opposition examine un mémorandum sur les effets négatifs du code électoral et appelle à sa relecture
Le Cadre de Concertation des Forces Politiques de l’Opposition est une nouvelle fois monté au créneau pour réitérer ses vives critiques à l’égard du nouveau code électoral. Adoptée par l’Assemblée nationale du Bénin, la loi n° 2024-13 du 15 mars 2024, modifiant et complétant la loi n° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral, demeure au centre des préoccupations des partis et mouvements de l’opposition. C’est dans ce cadre que le Cadre de Concertation a organisé, ce mercredi 12 mars 2025 à Cotonou, un atelier de réflexion sur cette loi jugée controversée.
Un mémorandum détaillant les effets négatifs du code électoral a été longuement amendé par les délégués des partis politiques membres du Cadre, les représentants des mouvements et les Organisations de la Société Civile (OSC).
Ce document de huit pages recense les articles problématiques du code électoral, ainsi que les propositions de l’opposition pour garantir la transparence des élections générales de 2026.
De l’article 17 aux articles 42, 66, 93 et bien d’autres, les forces de l’opposition ont formulé des observations en vue d’assurer des élections justes et crédibles. «Ce que nous faisons, c’est sensibiliser le peuple béninois aux manipulations opérées à travers ce code électoral. Nous aspirons à un Bénin où la démocratie sera pleinement restaurée», a déclaré Eugène Azatassou, coordonnateur du Cadre, lors de l’atelier.

Durant plusieurs heures, les participants ont analysé, article par article, les principales divergences soulevées par cette réforme et leurs implications sur l’équité et la transparence du processus électoral.
À l’issue des travaux, une déclaration a été lue aux médias par le porte-parole du Cadre de Concertation, Antoine Guédou Vissétogbé, au nom de ses pairs. Selon lui, ce code menace la paix au Bénin et ouvre la voie à des élections frauduleuses en 2026.
Par conséquent, le Cadre a décidé de saisir les institutions internationales afin de dénoncer la nature de cette réforme et d’alerter le pouvoir en place sur les dangers qui se profilent.


Communiqué final
Nous, partis et mouvements politiques de l’opposition, ainsi que les organisations de la société civile, réunis ce jour, mercredi 12 mars 2025, au Chant d’Oiseau à Cotonou, avons examiné les imperfections du nouveau code électoral promulgué en mars 2024.Cette démarche dépasse les clivages partisans et engage l’ensemble des forces vives de la nation soucieuses de la consolidation de la démocratie et de la préservation de la paix sociale.
À l’issue des débats généraux, les participants ont unanimement souligné qu’appliquer ce code sans un large consensus mettrait en péril la stabilité du pays. Par conséquent :
– Nous protestons avec la plus grande vigueur contre l’absence de relecture du code électoral et l’opposition systématique au dialogue national, malgré les appels de personnalités morales et politiques telles que le clergé, d’anciens présidents de la République, d’anciens présidents d’institutions et des acteurs de la société civile ;
– Nous appelons solennellement la communauté nationale et internationale à prendre la mesure des risques que représente le nouveau code électoral promulgué en mars 2024 ;
– Nous décidons, en toute responsabilité, de saisir par toutes les voies légales les institutions internationales afin de prévenir le chaos électoral que prépare le régime en place, en vue d’organiser des élections biaisées.
Fait à Cotonou, le 12 mars 2025
L’Assemblée Générale
À noter que le Cadre de Concertation de l’Opposition est composé des partis Les Démocrates (LD), Mouvement Populaire de Libération (MPL), Grande Solidarité Républicaine (GDR), Nouvelle Force Nationale (NFN) et du Mouvement Nous Le Ferons de Daniel Edah.
Ulrich ZINSOU