
Affaire Dangnivo : Le tribunal de Cotonou convoque l’ex-DGPN Houndégnon et les anciens gardes de Boni Yayi
À peine vingt petites minutes et puis s’en va. L’audience de ce mardi 22 avril 2025 au tribunal de première instance de Cotonou n’a pas fait long feu. Le juge Guillaume Laly, visiblement désarmé face à une salle vide de témoins, s’est contenté de présenter ses excuses : « Nous ne sommes pas maîtres du temps », a-t-il déclaré, avant d’ajouter dans un soupir presque littéraire : « Il n’y a pas de la matière. » Rideau.
Trois témoins annoncés… zéro témoin livré
À l’appel du jour, trois noms étaient inscrits : l’OPJ Valentin M’Po, la représentante de MTN Murielle Zinzindohoué et Micheline Houndegla (connue pour avoir tenté de récupérer le téléphone de Dangnivo). Mais entre le commissariat de Godomey et les bureaux de MTN, personne n’a trouvé le chemin du tribunal. Un record d’absence parfait : 0/3.

L’ex-DGPN et les hommes de Yayi appelés à la barre
Face à ce vide abyssal, Me Olga Anassidé, avocate de la partie civile, a sorti l’artillerie lourde. Elle exige l’audition de gros poissons : l’ex-DGPN Louis Philippe Houndégnon, le flic Prince Aledji, l’ancien boss du renseignement Enock Laourou et même l’ex-patron de la sécurité présidentielle, Séverin Koumassegbo. Et comme si cela ne suffisait pas, elle veut entendre les militaires qui collaient aux baskets de Boni Yayi le jour où Dangnivo s’est évaporé.
Un procès à rallonge pour une disparition en pointillés
Le mystère Dangnivo dure depuis 2010. Quinze ans que cette affaire traîne comme une énigme nationale. Pierre Urbain Dangnivo, haut fonctionnaire et syndicaliste influent, a disparu le 17 août 2010. Deux hommes sont jugés pour son assassinat présumé : Codjo Cossi Alofa et Donatien Amoussou. La suite du feuilleton judiciaire est annoncée pour le vendredi 25 avril 2025. Avec, espérons-le, quelques témoins qui daigneront enfin pointer le bout de leur nez.
