Affaire de présumée corruption au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique : CRIET : glaive levé, balance en main, Mario Metonou va trancher
D’homme libre à prisonnier constitué. Ça se joue en quelques secondes. Richard Boni Ourou, Président du parti Le Libéral le sait. Depuis une semaine maintenant, le patron des libéraux vit, on peut s’imaginer, cette situation d’inconfort. En une soirée, son destin bascule. L’appareil judiciaire déployé pour élucider une affaire présumée de corruption va l’interpeller, lui et quelques-uns de ses plus proches collaborateurs au siège du tout nouveau parti politique. À peine né, le nouveau parti, tel un bébé, n’aura pas eu le temps de savourer le vent de l’émancipation. En cause, les graves soupçons de corruption qui pèsent sur son président dans la procédure administrative d’obtention du récépissé provisoire d’existence juridique. Dans cette affaire, deux cadres du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique séjournent derrière les cellules en garde à vue. Il s’agit du directeur des partis politiques et des affaires électorales, puis d’un autre cadre de la direction générale des affaires intérieures et des cultes. Les deux sont présentés comme agents ayant entrepris Richard Boni Ouorou à l’effet d’offrir des facilités pour l’obtention du récépissé provisoire du parti ‘’Le Libéral’’ moyennant rétribution. La dernière sortie du procureur spécial de la CRIET a permis d’en savoir un peu plus sur l’affaire. 12 millions de francs CFA auraient été promis aux agents. Ceux-ci affirment avoir perçu 5 millions de francs CFA. De son côté, le président du parti Le Libéral, Richard Boni Ouorou aurait reconnu avoir payé 7 millions de francs CFA en trois tranches. L’affaire est depuis au cœur de vives réactions les unes aussi controversées que les autres. Aux dernières nouvelles, un autre homme d’affaires décrit comme un proche de Richard Boni Ouorou a été aussi interpellé en fin de semaine dernière pour son supposé rôle dans cette affaire de corruption présumée. Après près de 8 jours de garde à vue à la Brigade économique et financière (Bef), Richard Boni Ouorou et les autres personnes interpellées devraient être présentés ce mercredi 21 mai 2025 au procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Sauf modification de l’agenda judiciaire, le président des libéraux devrait faire face au procureur Mario Mètonou ce jour. Les contours de l’affaire suscitent des réflexions. L’incertitude règne et personne ne sait à quelle sauce Richard Boni Ouorou sera mangé au parquet spécial de la CRIET. Lui qui commençait à peine à représenter une alternative drainant une partie de l’opinion politique joue ainsi son destin ce jour. Liberté ou prison ? Richard Boni Ouorou retiendra son souffle.

Brivaël Klokpê Sogbovi