Tensions internes autour de la sécurité nationale: l’honorable Abdoulaye Salifou Gounou recadre le débat sur la liberté d’expression et la lutte antiterroriste

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Un malentendu entre deux responsables du Bloc Républicain secoue depuis plusieurs heures la scène politique béninoise. Le député Abdoulaye Salifou Gounou, président de la Commission Défense et Sécurité de l’Assemblée nationale, et Rachidi Gbadamassi, Ministre Conseiller à la Défense et à la Sécurité, se retrouvent au cœur d’un échange tendu autour d’un message jugé sensible, dans un contexte marqué par les défis sécuritaires au Bénin.

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L’incident prend racine dans un forum WhatsApp privé de discussion, dénommé REPAM-CDS, à caractère régional où moins d’une quinzaine d’acteurs politiques échangent sur des sujets de paix, de sécurité et de liberté d’expression dans la sous-région. C’est dans cet espace restreint que le député Gounou Salifou a partagé un texte signé de Awali Issaka, figure de l’opposition, critiquant la stratégie gouvernementale dans la lutte contre le terrorisme.

Le texte, intitulé «Les Attaques Terroristes et Djihadistes au Bénin : que comprendre concrètement ?», appelle au départ des troupes françaises du territoire et s’interroge sur la politique d’armement des États.

L’élu, enseignant de formation, explique avoir simplement transféré cette prise de position dans le cadre d’un débat interne, estimant que les citoyens béninois jouissent d’une réelle liberté d’expression. Il a voulu illustrer la gravité des écrits et audio de certains militants de l’opposition bien connus qui sont pourtant en totale liberté . Ceci pour donner la preuve de ce que le Bénin reste un État de reste de la liberté de parole.

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«C’est une position de l’opposition. Je l’ai transmise à des collègues avec qui je discutais des accusations visant le Bénin sur le rôle supposé de la France dans notre politique sécuritaire. Il n’y a jamais eu de base militaire française au Bénin. C’est un fait », affirme-t-il.

Mais ce geste a été mal perçu par le Ministre Conseiller Gbadamassi, qui y a vu un acte inopportun dans un contexte aussi sensible. Le ton est rapidement monté entre les deux responsables. Pour Abdoulaye Salifou Gounou, il s’agit d’un simple incident de transmission. « C’était un échange entre collègues.»

L’affaire illustre à quel point les questions sécuritaires au Bénin restent délicates à aborder, même entre membres du même bord politique. Elle soulève aussi un enjeu plus large, la gestion de la communication dans un environnement où la sensibilité des informations oblige à la prudence.

Alors que la situation sécuritaire reste un sujet majeur dans le pays, les divergences d’approche, même involontaires, peuvent alimenter des incompréhensions. Rachidi Gbadamassi et Abdoulaye Salifou Gounou, tous deux engagés derrière le Président Patrice Talon, sont appelés à apaiser rapidement ce malentendu pour préserver l’unité du parti et éviter toute escalade inutile.

Le Bloc Républicain (BR) dont ils sont tous membres devra sans doute tirer les leçons de cet épisode pour renforcer sa cohésion, surtout sur des thématiques aussi structurantes que la sécurité nationale et la liberté d’expression.

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