Municipalité de Parakou:Titirou privé d’eau et de lumière, des zones d’ombre sur fond de calculs politiques?

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Dans le 1er arrondissement de la ville de Parakou, les quartiers Titirou, Okédama et Korobororou restent plongés dans une précarité persistante. Absence d’eau potable, coupures d’électricité à répétition, promesses officielles sans suite. Et à entendre les ministres Rachidi Gbadamassi et Kingnidé Paulin Akponna, cette situation pourrait ne rien devoir au hasard.

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Le contraste est frappant, depuis 2016, le gouvernement a engagé d’importants programmes d’infrastructures dans le septentrion. Routes, réseaux électriques, adduction d’eau… les chiffres sont là, les budgets aussi. Mais sur le terrain, certains quartiers semblent oubliés. À Titirou, aucune trace de raccordement conséquent. À Okédama, les rues s’enfoncent dans la poussière. À Korobororou, les robinets restent secs.

Les deux ministres, de passage à Parakou, n’ont pas mâché leurs mots. Pour eux, il s’agirait d’un plan structuré, visant à alimenter la colère dans les bastions réputés hostiles au pouvoir. Titirou en est un, car c’est ici que, lors des élections législatives de 2019 et de la présidentielle de 2021, des tensions ont éclaté. Bulletins brûlés, centres vandalisés, défiance assumée. Et c’est aussi ici que les projets stagnent aujourd’hui.

Une manière de faire payer la dissidence ? Gbadamassi et Akponna parlent d’un “plan machiavélique”. En clair, priver d’infrastructures des quartiers jugés trop turbulents pour discréditer le régime et semer le doute dans l’opinion. La manœuvre, si elle est avérée, jette une lumière inquiétante sur le fonctionnement local de l’administration.

À ce stade, plusieurs questions restent sans réponse. Où sont passés les financements annoncés pour Parakou ? Pourquoi l’exécution des projets stagne-t-elle précisément dans ces zones ? Qui bloque, et pour quels intérêts ? Les autorités politico-administratives n’ont, jusqu’ici, fourni aucune explication claire. Leur silence laisse place à toutes les interprétations.

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Pourtant, les archives sont formelles, Titirou figurait parmi les quartiers ciblés dans les plans d’investissement. Des appels d’offres ont été publiés, des lignes budgétaires ouvertes. Mais sur le terrain, rien ne suit. Pas même un chantier.

Au fil des mois, l’exclusion prend des allures de sanction. L’eau et l’électricité deviennent des armes muettes. Les populations, elles, s’épuisent dans l’attente. Et l’image du gouvernement en sort écornée, y compris dans ses fiefs du Nord.

L’affaire dépasse le simple cadre local. Elle interroge la cohérence du Programme d’Actions du Gouvernement. Elle met en cause la responsabilité des relais administratifs. Et elle ravive un besoin évident, remettre l’équité au cœur de la politique publique.

Le développement ne peut être conditionné à la loyauté électorale. Encore moins dans un État qui se veut impartial.

Joseph Sossou

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