Excès de langage, remords publics et mea culpa politique : Kingnidé Paulin AKPONNA trébuche sur le terrain miné de la parole publique
À l’occasion d’une activité politique du Bloc Républicain à Parakou le week-end dernier, Kingnidé Paulin AKPONNA, intervenant sur des questions de développement local, a glissé sur un terrain sensible. Son intervention, tenue dans le quartier Korobororou, a laissé entendre qu’il existerait un siphonage du budget national sur des dizaines de milliards de francs CFA. Une sortie qui a vite fait le tour des réseaux sociaux et de l’écosystème politique béninois.
Dans un contexte politique où chaque mot compte, cette prise de parole a eu un retentissement immédiat. Elle a été perçue par plusieurs observateurs comme une accusation directe contre son prédécesseur, Samou Séïdou ADAMBI, ancien ministre de l’Eau, bien connu dans les cercles du pouvoir.
Le Bloc Républicain s’est donc retrouvé au centre d’un moment de flottement interne.
Une parole de trop qui fait tâche
En évoquant des faits pendants devant la CRIET sans preuves concrètes ni implication directe, AKPONNA reconnaît avoir franchi une ligne rouge. Dans un mea culpa diffusé par voie de communiqué de presse, il prend l’entière responsabilité de ses déclarations, les qualifie d’ »erreur de communication » et va jusqu’à parler de « faute politique gravissime ».
Il souligne qu’il n’a pas voulu impliquer son prédécesseur, bien que ses propos aient été interprétés comme une attaque frontale. Le mal est fait. Et dans son propre aveu, le désormais ex ministre reconnaît que « sa pédagogie de piètre profane politique a péché par des exemples inappropriés ».

Un mea culpa à la bonne manière nago
Dans un geste rare en politique béninoise, Paulin AKPONNA va au-delà du simple erratum. Il présente des excuses publiques formelles au Président de la République, à son gouvernement, à son collègue ADAMBI, à son parti le Bloc Républicain et à la Nation entière. Il le fait avec des mots forts, une génuflexion coutumière, et une reconnaissance explicite du poids des mots dans le champ politique.
Cet épisode illustre la fragilité de la parole publique, surtout lorsqu’elle touche à des sujets sensibles comme la gestion du budget de l’État. Le Bloc Républicain sort ébranlé d’une situation qu’il n’avait sans doute pas anticipée lors de cette mobilisation locale.
Lire l’intégralité de son communiqué de presse ci-dessous.

