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Frontière bénino-nigériane sur la RNIE5 à Savè: Oké-Owo exulte, le gouvernement rouvre enfin la frontière

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C’est une foule en liesse qui a assisté, le samedi 14 juin 2025, au démantèlement des blocs de granite érigés sur la Route Nationale Inter-États n°5 (RNIE5), marquant la réouverture officielle de la frontière bénino-nigériane à Oké-Owo. L’opération, menée par une délégation gouvernementale en présence du Général Nazaire Hounnonkpè et du ministre conseiller Dr Jacques Ayadji, vient corriger une décision administrative largement contestée depuis plusieurs mois par les populations locales.

En décembre 2024, dans le cadre d’une opération nationale de lutte contre les flux migratoires incontrôlés, des infrastructures de contre-mobilité avaient été installées à divers points frontaliers. Par erreur, ces installations ont aussi concerné l’axe Savè-Oké-Owo-Frontière Nigéria, pourtant reconnu comme voie officielle depuis 1964.

C’est l’Association Générale des Résidents et Ressortissants pour le Développement d’Oké-Owo (AGROD) qui, en alertant les autorités, a permis une relecture du dossier. Le processus a abouti en avril 2025 à l’adoption d’un nouvel arrêté préfectoral (n°5/034) abrogeant le précédent et rétablissant Oké-Owo comme axe légalement reconnu.

Le démantèlement du 14 juin, supervisé par le ministère des Infrastructures et du Cadre de vie, a été l’occasion d’un mea culpa public de Dr Ayadji, « En déployant des infrastructures sur des pistes non autorisées, nous avons, par erreur, inclus Oké-Owo. Cette méprise a été corrigée dès qu’elle a été identifiée. »

Le Général Hounnonkpè, quant à lui, a salué le calme et la patience des habitants, tout en réaffirmant la nécessité du respect des décisions étatiques dans un État de droit.

Reconnaissance et plaidoyers populaires

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Très mobilisées, les populations d’Oké-Owo ont exprimé leur gratitude au président Patrice Talon, saluant une décision qu’elles qualifient d’« historique ». Néanmoins, elles ont adressé deux doléances majeures aux autorités :

La construction urgente d’un pont sur le fleuve Okpara à hauteur d’Oké-Owo, pour améliorer la mobilité et les échanges.

L’implantation d’un commissariat de la police républicaine, afin de sécuriser durablement la frontière.

N’Vodé H. Josué, président de l’AGROD, a souligné la portée de cet acte gouvernemental, « La fermeture de cette frontière pénalisait gravement nos activités économiques et nos liens transfrontaliers. Aujourd’hui, nous saluons la levée des blocs et la reconnaissance de nos droits. »

Un signal fort pour la gouvernance de proximité

Au-delà de la simple réouverture d’un poste frontalier, cette action est perçue comme un exemple de réactivité institutionnelle. Pour le ministre Ayadji, la démarche témoigne de l’engagement du gouvernement à rester à l’écoute des réalités de terrain « La gestion des frontières relève de l’État, mais elle ne saurait ignorer les spécificités historiques et géographiques des localités concernées. »

La réouverture d’Oké-Owo devient ainsi un symbole : celui d’une gouvernance qui accepte de se corriger, d’un dialogue renoué entre l’État et les territoires, et d’un soulagement pour l’économie locale, longtemps asphyxiée par cette fermeture.

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