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Accusations portant sur des faits présumés de rançonnement, de corruption et d’abus de fonction : Ouèssè : Le commissaire de Gbanlin au cœur de graves soupçons

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A Ouèssè, commune située dans le département des Collines, le commissariat de Gbanlin est au cœur de toutes les attentions. Cette unité de police se retrouve au cœur d’une sulfureuse affaire à plusieurs facettes. Sur la figure faisant office d’autorité du commissariat de Gbanlin, il pèse des accusations portant sur des faits présumés de rançonnement, de corruption et d’abus de fonction. Des sources plurielles et concordantes n’ont cessé d’alerter le département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel. Les faits rapportés avec insistance remontent en mai 2025. Et depuis les premières informations parvenues à notre rédaction en mai 2025, le Dei s’est attelé à fouiller puis à accomplir les formalités d’usage en matière d’investigation journalistique pour tendre vers un article équilibré susceptible de lever les zones d’ombres et d’informer les citoyens. Selon les recoupements issus de sources plurielles et concordantes, le 15 mai 2025, aux environs de 4 heures du matin, une équipe de flics du commissariat de Gbanlin a procédé à l’interpellation du sieur Sabi Hassan dans un campement peulh. Les sources du Dei renseignent que l’équipe de policiers aurait été dépêchée par le commissaire, celui-ci aurait mis son adjoint à la tête de cette mission d’arrestation nocturne. Selon le récit des faits rapportés par les sources du Dei, Sabi Hassan aurait été placé en garde-à-vue, menotté, et maintenu dans les  locaux du commissariat de Gbanlin jusqu’au 22 mai 2025, soit pendant une durée de quinze (15) jours, avant d’être présenté au paquet dans le cadre d’une procédure pour coups et blessures réciproques. Ici, l’interpellation nocturne est au centre des murmures et des interrogations. C’est justement avec un sentiment de frustration et de colère que les mêmes sources plurielles et concordantes du Dei ont fini par lâcher ce qui suit « ce cas n’est pas isolé ». Mais quels autres reproches fait-on au commissaire de Gbanlin et au-travers de lui à toute son unité ? Le Dei apprend que durant une précédente garde-à-vue du sieur Sabi Hassan entre le 30 avril et le 5 mai 2025, le commissaire de Gbanlin aurait réclamé du détenu le payement d’une somme de 230 000 francs CFA. Sabi Hassan a-t-il versé ces fonds ? Non, répondent nos sources qui expliquent que Sabi Hassan a « refusé catégoriquement de payer le moindre kopeck ». Les mêmes sources parlent d’une violation des droits de Sabi Hassan au cours de sa garde-à-vous entre le 30 avril et le 5 mai 2025. Ce dernier aurait été maintenu en isolement et privé de toute possibilité de visite. Au commissariat de Gbanlin dans la commune de Ouèssè, les faits hors normes seraient devenus une tasse quotidienne. C’est du moins, ce que laissent croire les sources du Dei qui, aussitôt le dossier Sabi Hassan refermé, évoquent un autre cas. Selon les sources du Dei, le 23 mai 2025, le commissaire de Gbanlin et son équipe ont interpellé un bouvier du nom de Mohamed Bello. Les boeufs de ce dernier auraient causé des dommages dans un champ. Alors même que les deux parties en contentieux se sont entendues à l’amiable sur un dédommagement de dix mille francs CFA (10 000 FCFA), les sources du Dei apprennent qu’une somme de quatre cent mille francs CFA (400 000 FCFA) aurait été exigée de Mohamed Bello au cours de sa garde-à-vue. Pour nos sources qui sont en quête d’explication, « aucune évaluation préalable des dégâts causés par les bœufs n’avait été effectuée par un agent compétent de l’ATDA ( agence territoriale de développement agricole, Ndlr) ou de tout autre service habilité ». Ces faits ressassés sans discontinuité depuis des semaines, s’ils sont avérés, sont susceptibles de relever des infractions de rançonnement, de corruption et d’abus de fonction, lesquelles infractions sont prévues et réprimées par des dispositions pertinentes du code pénal béninois. Au-delà, c’est l’image du commissariat de Gbanlin et par ricochet, celle de la police républicaine qui en seront souillées.

*Le contradictoire de Le Potentiel face à un silence parleur*

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Le silence peut parler. Et oui, dans ces cas, cela est bien possible. Les faits tels qu’exposés sont suffisamment graves. Le sujet est sensible. Il engage l’honneur et la crédibilité d’un homme en uniforme, qui plus est, est placé devant le commandement d’une unité de police. Face à ces implications, le Département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel a observé son protocole habituel du contradictoire. Courant le mois de juin 2025, le Dei a pris contact avec le commissaire de Gbanlin aux fins d’avoir sa version sur les soupçons qui pèsent sur lui et son unité. Le commissaire qui a souhaité ne pas répondre au téléphone a tout de même indiqué à notre équipe de le saisir par voie hiérarchique. Dans la foulée de cet appel téléphonique, notre rédaction a pris les dispositions pour saisir régulièrement la hiérarchie policière ayant compétence sur le commissariat de Gbanlin. Mais trois (03) semaines après l’expédition de la correspondance déchargée à la direction départementale de la police républicaine (Ddpr) des Collines, c’est silence radio. Le Dei a repris contact directement avec le commissaire qui jure avoir répondu à la correspondance à sa hiérarchie. Mais notre média n’a rien reçu comme réponse dans le cadre de cette démarche contradictoire dans une investigation journalistique. Qui a intérêt à faire obstruction à un article d’investigation équilibré dans ce dossier ? De toute façon le silence n’a jamais rendu service à l’accusé. Entre le commissariat de Gbanlin et la Ddpr/ Collines, où se trouve le blocage ? La hiérarchie serait-elle prête à couvrir des erreurs professionnelles voire pénales ? Un doute subsiste tout de même ! Et alors que le silence semble régner en maître chez les flics accusés, l’interpellation nocturne à 4h du matin pour un délit et non un crime remet en jeu le débat sur le respect des textes chez certains policiers républicains. De même, les délais anormalement longs de garde-à-vue méritent attention. Les personnes en garde-à-vue ne pouvant l’être indéfiniment sans être présentées au juge, le cas des 15 jours de garde-à-vue dénoncé au commissariat de Gbanlin par nos sources est problématique. Seule une réponse du commissaire de Gbanlin aux questions soulevées par le Dei dans sa correspondance permettrait d’en juger.

A suivre

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