Aurélie Adam Soulé Zoumarou au sujet du Numérique et de la Digitalisation sous la rupture: « Nous avons aujourd’hui à peu près 6.500.000 utilisateurs de l’Internet »

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Journaliste : Madame la ministre, vous le savez, le numérique ce sont six (6) projets phares et bien d’autres déclinés en réformes engagées et actions impliquant plusieurs secteurs d’activités; avant de les énumérer, vous voudriez bien nous repréciser la vision du chef de l’État dans le secteur du numérique?

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Ministre : La vison du Président Patrice Talon dans le secteur du numérique, c’est de faire du Bénin la plate-forme de services  de l’Afrique de l’Ouest; et cette vison, je pense qu’il est important de le dire, s’est traduite par le fait de positionner ce secteur donc le secteur du numérique parmi les secteurs stratégiques pour la relance économique de notre pays. Vous convenez avec moi qu’il sera important de rendre hommage au président de la République pour cette noble et grande vision pour notre pays, cette vision pour le secteur du numérique. En tant que nation, je pense que c’est une grande chance d’avoir un leader, un président de la République qui a su apprécier la place que le numérique et la digitalisation occupent et donc positionner ce secteur comme prioritaire dans notre pays, le Bénin.

Vous savez, je peux vous le dire parce que je suis du secteur, parce qu’au cours de ma vie professionnelle, j’ai eu l’occasion de travailler avec de nombreux pays et beaucoup n’avaient pas cette chance là. Lorsqu’on entame, on met en œuvre une transformation digitale engagée en tant que pays, on peut accélérer sa marche vers le développement et c’est la preuve si besoin en était que le président Patrice Talon maîtrise les enjeux de développement du XXIe siècle avec cette vision là.

 

Alors, finalement, le numérique est une réelle opportunité pour un pays comme le Bénin ?

 

Le numérique est une très grande opportunité. Et lorsque le président de la République, le président Patrice Talon a donc mis en œuvre cette vision, ce que nous avons fait au niveau du secteur, au niveau du ministère, c’est  de décliner cette vision à travers notre politique sectorielle dont la déclaration a été adoptée au mois de Novembre en 2016 et ensuite, le plan stratégique évidemment qui en suit s’est décliné à travers les six (6) projets phares du secteur du numérique que l’on retrouve dans le Programme d’Actions du Gouvernement. Alors, en quatre ans de pouvoir, bien de choses ont été réalisées dans le secteur du numérique.

 

Justement et oui ! Mme la Ministre, avant de poursuivre, vous voudriez bien nous rappeler les grands axes de votre secteur d’activité ?

 

Je parlais donc des six projets phares ; c’est ce qu’il faut retenir dans le PAG pour le secteur du numérique. Nous avons un projet relatif au déploiement de l’Internet haut et très haut débit sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons un projet phare relatif à la généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation. Nous avons également un projet relatif à la mise en œuvre de l’administration intelligente que nous appelons le SmartGouv; ensuite, nous avons le passage à la télévision numérique terrestre. On a également le développement du commerce électronique et de l’écosystème…

 

L’e-commerce ?

 

Tout à fait! L’e-commerce! Et comme sixième projet, la promotion et le développement des contenus numériques dans notre pays.

 

Que comprendre de l’installation de la fibre optique et son impact sur les nouvelles offres de Bénin Télécoms Services, Madame Aurélie Adam Soulé Zoumarou ?

 

Nous sommes là en plein dans le projet phare relatif au déploiement de l’Internet haut et très haut débit. Ce qu’il s’est passé, c’est quoi ? C’est qu’en 2016, lorsqu’on a établi le diagnostic du secteur du numérique, nous avons fait deux constats majeurs. Le premier, c’est qu’iI y a une carence en infrastructures numériques terrestres bien que nous ayons deux câbles sous-marins qui  atterrissaient au Bénin. Ce qui est quand même quelque chose de majeur en tant qu’infrastructure. Deuxième défi majeur en 2016 qui a été constaté, c’est l’insuffisance d’investissements des opérateurs dans le déploiement des infrastructures terrestres. Et ces deux défis se remarquaient ou se cristallisaient autour d’une faible adoption des usages numériques. On était à peu près à 20% de pénétration Internet.

Du coup, le gouvernement, l’État a pris la résolution ferme et courageuse d’investir massivement dans le déploiement des infrastructures numériques. Nous avons déployé plus de 2000 kilomètres de fibre optique pour pourvoir réhabiliter notre dorsale nationale qui permet en fait du Nord jusqu’au Sud de pouvoir faire passer la fibre optique et permettre donc que les services soient de meilleure qualité. Ensuite, on a déployé plus de 200 kilomètres également de fibres complémentaires pour que la fibre optique se rapproche des différentes communes. Donc au niveau de ces communes, nous avons fait ce qu’on appelle des boucles métropolitaines. Et aujourd’hui, la majorité des communes de notre pays ont cet accès à la fibre; ce qui est important pour le développement des usages.

 

Et forcément une grande couverture en matière d’Internet sur l’ensemble du territoire.

 

Tout à fait. Aujourd’hui, nous sommes, selon les derniers chiffres de l’Arcep, à peu près à 53% de pénétration Internet.

 

Alors que nous sommes partis de 20%…

 

De 20% en 2015 à 53% en 2019. La progression est plutôt positive. Donc, l’objectif de tous ces investissements, c’est bien entendu que les populations, que nos compatriotes, que je salue au passage puissent, en fait, bénéficier de services innovants et de qualité.

 

Mme la Ministre, on y reste. On reste toujours dans cette même dynamique pour demander maintenant quelle est votre analyse de la qualité et du coût, le rapport qualité coût de l’Internet au Bénin ?

 

Je pense que vous parlez de rapport qualité-prix, et ce rapport qualité-prix s’est considérablement amélioré ces dernières années dans notre pays. Tout à l’heure, je parlais des investissements que nous avons faits dans ce secteur; Investissements dont le but ultime est d’améliorer la qualité des services.

Nous avons apporté des infrastructures de dernière génération, modernisé le réseau d’infrastructures numériques, et vous savez qu’il y a la société béninoise d’infrastructures numériques (La SBIN) aujourd’hui qui reprend l’ensemble de ce patrimoine… ce patrimoine infrastructurel de l’État. Nous avons fait ces investissements pour que les populations, les entreprises aient accès à des services de qualité, donc amélioration de la qualité.

Un autre point qui concerne l’amélioration de la qualité, c’est l’autorité de régulation des communications électroniques et de la poste qui, de par la loi, a cette mission de veiller au suivi et au contrôle de la qualité de service. Et cette autorité dispose des outils et des mécanismes ; donc les décisions qu’elle prend pour fixer les indicateurs de qualité de service, les mesures qui sont faites de façon périodique pour vérifier, mesurer la performance des opérateurs comme on l’appelle dans notre jargon, et un dispositif qui permet un suivi permanent de la qualité de service des opérateurs. Et d’ailleurs, les résultats de ces différentes mesures sont disponibles au niveau du régulateur. Je crois qu’ils les mettent en ligne sur leur site Internet. Donc au niveau de la qualité, il a investissements, suivi, mesure et contrôle de la qualité de service. Mais il y a un point important que je voudrais souligner puisque nos compatriotes nous suivent. La qualité dépend aussi de l’usage et en tant que consommateur des services de communications électroniques, il faut choisir le type d’Internet qui est convenable pour l’usage que vous voulez avoir…

 

Qui convient à son activité…

 

Voilà… Il y a des usages qui ne sont pas appropriés avec l’internet mobile où le ressenti du consommateur par rapport à la qualité sera donc négatif parce qu’il n’utilise pas…

 

Autrement dit, il faudra l’option adaptée à son activité,  à ses besoins…

 

Voilà. Dans certains cas, vous allez devoir utiliser de l’Internet fixe et c’est pour ça que le gouvernement a fait cette option d’investir massivement dans les infrastructures fixes. Il y a des usages convenables pour l’Internet mobile, il y en a qui sont convenables pour l’Internet fixe et bien sûr il y a des usages qui peuvent s’accommoder des deux. C’est très important de les préciser.

Pour venir au prix, tout à l’heure, je parlais de la qualité et j’ai dit ce qu’on a fait. Mais est-ce que cela veut dire que les résultats en matière d’amélioration de la qualité de service sont alignés complètement avec les attentes des consommateurs pris individuellement ? Nous avons aujourd’hui à peu près 6.500.000 utilisateurs de l’Internet dans notre pays. Cela veut dire 6.500.000 attentes individuelles. Alors que les mesures sont faites de façon à prendre en compte l’ensemble des utilisateurs, le prix c’est pareil.  Les outils permettent de veiller à ce que les opérateurs respectent les encadrements qui sont faits par L’Arcep. Et on a des indicateurs aussi qui permettent de savoir que notre pays fait partie des pays où l’amorçabilité de l’Internet est quand même assez bonne.

L’alliance pour un Internet abordable en 2018 nous a classé quatrième parmi les pays de l’UEOMA en matière de prix d’accès aux communications électroniques et l’année dernière, nous étions en matière d’amorçabilité au-dessus de la moyenne africaine. Quand on regarde aussi un rapport qui est important, qui est le rapport entre 1Go de données et les revenus mensuels moyens du pays, on est passé de 16% en 2015 à 6% en 2019. Ça veut dire une évolution en matière d’amorçabilité.

Nous continuons d’intensifier les efforts toujours pour améliorer la qualité de service, pour permettre que les prix soient abordables, également innovants. C’est important de voir en fait que des efforts sont faits et que ces efforts vont continuer parce que c’est une amélioration continue. Comme je le disais, la qualité, c’est beaucoup de choses, c’est beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte. L’ARCEP a mis en place aussi un mécanisme d’écoute des consommateurs, et fait donc des enquêtes. Tout cela permet en fait d’entrer dans une dynamique qui emmène vers cette amélioration continue et je pense que c’est ça qu’il faut retenir. Les opérateurs également qui servent ces clients, fournissent ces services, ont à cœur de prendre en compte aussi la perception des clients sur la qualité de service et d’améliorer leur service. Nous allons continuer à y veiller parce que ça dépend en fait de l’adoption des usages numériques.

 

C’est quoi l’école de la fibre optique, Mme la Ministre ?

 

L’école de la fibre, toujours dans le cadre donc du projet phare de déploiement de l’Internet haut et très haut, c’est un établissement que nous allons ouvrir dans notre pays pour constituer un vivier de compétences locales dans les métiers de la fibre optique. Pourquoi cette école est nécessaire ?  Parce que dans le secteur, comme je l’ai dit, nous avons fait beaucoup d’investissements donc le secteur a besoin de compétences pour maintenir ces investissements et aussi opérer les nouveaux projets de déploiement qui ne vont pas manquer d’arriver. Aujourd’hui, à travers les études qui ont été faites, nous estimons à plus de 400 d’ici 2025, le nombre de personnes qu’il faut former dans ces métiers pour le Bénin et à peu près le même nombre pour la sous-région. Donc cette école sera mise en place dans ce cadre là pour apporter la formation professionnelle, l’enseignement technique autour des métiers de la fibre.

 

Mme la Ministre, votre secteur d’activités impacte et implique plusieurs autres domaines. C’est ce qui explique la généralisation du numérique dans le secteur de l’éducation . Avant de vous écouter bien à propos, on va faire un tour à la régie pour suivre une vidéo reportage qui nous permet de mieux comprendre, d’entrer dans l’économie de ce projet qui concerne la généralisation de l’usage du numérique dans le secteur de l’éducation. On revient bien après !

 

(REPORTAGE….)

 

Mme la Ministre, vous voici au service de l’éducation …

 

Oui, tout à fait! Comme j’ai eu à le dire, le numérique a trouvé son chemin dans nos écoles et c’est très heureux parce que le président Talon nous a demandé de préparer les générations futures aux défis d’aujourd’hui et de demain. Et préparer ces défis, c’est donner à ces jeunes élèves les compétences dont ils auront besoin plus tard dans leur vie professionnelle et leur vie tout court.

 

Pourquoi avoir mis en place les 48 points numériques communautaires ?

 

Déjà, il est utile de préciser, puis que nos compatriotes vont nous juger sur cela, il est important qu’ils comprennent que nous avons abordé ainsi le projet phare sur la généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et par la formation. Les points numériques communautaires sont des espaces que nous avons mis en place au niveau des communes de nos pays pour donner accès à trois services essentiels à la population. Le premier service, c’est celui d’avoir une salle composée de dix ordinateurs par commune avec d’autres ressources numériques informatiques qui permettent en fait de pouvoir donc avoir  un accès à Internet haut débit et aussi bénéficier de formation.

Le deuxième service, c’est que nous avons déployé au niveau de certains endroits à haute fréquentation comme les maisons des jeunes, des bornes wifi qui permettent aux personnes qui fréquentent ces lieux de pouvoir avoir un accès également mais gratuit cette fois ci.

Et le troisième service, c’est qu’en amenant ces points numériques dans ces communes, les administrations, les structures privées, les ONG, toutes les organisations et même les ménages dans ces communes peuvent souscrire à des offres ; Tout à l’heure je parlais de l’internet fixe donc à des offres de fourniture d’internet fixe.

Les PNC (Points Numériques Communautaires) servent à rapprocher le haut débit de nos populations, de nos entreprises quel que soit l’endroit où elles se trouvent sur le territoire. On en a déployé quarante aujourd’hui servant ainsi plus d’un million de nos compatriotes et les retours sont très très positifs parce que ces PNC sont évidemment fréquentés par toutes les catégories socio-professionnelles de notre pays : les artisans, les jeunes, les élèves, les vieux, tous ceux qui ont besoin d’avoir accès à internet et aussi de se former à l’utilisation des outils internet.

Je pense que vous avez confondu les points numériques communautaires et les salles numériques dans les établissements, les salles multimédias. Ces salles, c’est une autre composante de ce projet phare que nous sommes en train d’aborder, sont déployées, elles, dans les établissements scolaires. Aujourd’hui, grâce au déploiement de ces 28 salles, nous avons touché 37 000 apprenants dans les établissements scolaires de notre pays. Nous avons touché plus de 2000 enseignants qui peuvent donc utiliser des ressources pédagogiques numériques pour améliorer leurs enseignements, avoir accès à des ressources auxquelles ils n’auraient pas eu accès si ces salles n’existaient pas. C’est des points avec entre 30 et 40 ordinateurs et les élèves peuvent donc bénéficier de ces ressources. On a formé aussi près de 70 points focaux dans les établissements, des enseignants…

 

C’est ce que vous appelez des classes numériques ?

 

Ce sont les classes numériques tout à fait! Et ces classes sont autonomes en énergie. Et là encore, les témoignages sont très très encourageants. Les parents d’élèves sont très contents. Evidement, les responsables d’établissements, les enseignants le sont aussi et les apprenants peuvent bénéficier donc de ces ressources mises en place.

 

Voilà donc il y a un certain engouement autour de ce projet, Mme la Ministre.

 

Ah oui ! C’est un projet qui a un impact fort sur la population parce que du coup, la population touche du doigt ce que c’est que le numérique et donc les usages commencent à être vraiment perçus dans le quotidien de nos compatriotes et c’est heureux que cela soit comme ça.

 

Mais jusque-là tous les établissements du Bénin n’en disposent pas encore. Prévoyez-vous de l’étendre à tout le pays ?

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Ce que nous avons fait jusqu’ici c’est que nous avons déployé 12 salles numériques dans l’enseignement maternel et primaire, 12 dans l’enseignement secondaire, ça fait 24 à raison de 2 par département de notre pays plus deux lycées de jeunes filles et deux lycées d’excellence dont le prytanée militaire. Donc 28 au total. Cette année, il est prévu de déployer également dans 24 autres établissements et avec le développement de la stratégie de l’enseignent technique et de la formation professionnelle, le numérique va continuer à entrer dans les établissements scolaires.

C’est un début, ce n’est pas une fin. Bien au contraire! Nous allons continuer à le faire et l’objectif c’est bien que chaque élève de notre pays puisse avoir accès à ces ressources et pouvoir les utiliser.

 

Et quel est l’intérêt d’introduire le numérique au niveau du secteur scolaire par exemple ? Pour les élèves qui vous écoutent, qui vous regardent, il est important de repréciser tout ça pour eux.

 

En fait, aujourd’hui, il n’y a pas de domaine qui ne soit pas touché par le numérique. Le numérique est un secteur transversal. Les élèves, les enfants qui sont à l’école et qui sont en train d’apprendre seront demain les citoyens qui seront en situation professionnelle. Donc je pense qu’il est important que dès le bas âge, dès la maternelle, dès le secondaire, qu’ils aient les bonnes notions de façon à ce que le numérique fasse partie de leur apprentissage, première chose.

Deuxième chose, c’est tout simplement qu’avec le numérique, les enseignants aussi peuvent optimiser leur pratique pédagogique et bien entendu gagner du temps. Mes parents ont tous été instituteurs ; je me souviens des longues nuits à faire des fiches justement pour pouvoir, le lendemain ou la semaine suivante, enseigner. Avec le numérique, l’enseignant peut optimiser cela et bien entendu gagner en fait du temps, gagner aussi en qualité par rapport à ce qu’il apprend à ces élèves parce qu’ainsi grâce au numérique, grâce à internet, il peut avoir accès à des ressources, des cours qui sont partout dans le monde. C’est un apport vraiment important.

 

Nous allons poursuivre ce “Temps des moissons” qui retrouve au menu le secteur du numérique et de la digitalisation. Mme la ministre, on sera à présent un peu technique. J’espère que vous aurez le langage qu’il faut pour vous rendre accessible aux profanes et aux citoyens ordinaires. Dites-nous ce qu’on peut comprendre du MOU et de l’évaluation du personnel de l’administration, de la pertinence des centres de certification.

 

Alors le MOU que vous évoquez, c’est un protocole d’accord Memorandun of Understanding que nous avons signé avec ICDL. ICDL c’est un acronyme, mais ce qu’il faut comprendre c’est que c’est une certification donc une normalisation des compétences dans les outils informatiques. Des compétences qui peuvent aller des compétences de base à des compétences plus avancées dans certains outils que nous utilisons comme Word, Excel …un certain nombre d’outils informatiques et l’utilisation de l’ordinateur.

Pourquoi nous avons singé ce protocole d’accord avec ICDL qui est un organisme à but non lucratif et qui promeut en fait le développement des compétences numériques dans le monde entier? C’est parce que nous pensons, comme je le disais tout à l’heure, qu’il faut doter chaque citoyen béninois de ces compétences. Chacun à son niveau, quelles que soient ses occupations, quel que soit son quotidien, a besoin, à un moment donné, d’utiliser le numérique ne serait-ce que par le portable. Donc ce MOU a été signé et ensuite le gouvernement nous a donné l’autorisation de procéder à l’évaluation du personnel de l’administration. Nous sommes en train de mener beaucoup de projets, de mettre en place des plateformes numériques au niveau de l’administration; il est essentiel que le personnel de l’administration puisse avoir les compétences qu’il faut pour opérer ces plateformes. Donc à la suite de l’évaluation qui est déjà faite, nous allons pouvoir procéder à la phase de mise à jour de ces compétences au niveau du personnel de l’administration.

 

Deux mots rapidement sur le Bénin digital tour, Mme la ministre.

 

Le Bénin digital tour, toujours au sein de ce projet phare de généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation, c’est un tour que nous faisons à travers le pays pour former toutes les catégories socio-professionnelles qu’on rencontre dans ce tour à l’usage de l’outil numérique. En 2018, lorsque nous avons fait la première édition du Bénin digital tour, nous avons formé à peu près 1250 personnes, toutes catégories confondues : élèves, artisans, enseignants, personnes travaillant pour des structures administratives privées etc… Et en 2020, donc cette année, nous prévoyons de former 11000 personnes en utilisant justement tous les centres que nous avons déployés : les PNC, les salles numériques, ce qui permettra d’avoir un impact plus grand. Donc, ce tour sert vraiment à amener les compétences numériques en tout cas les formations au plus près des populations.

 

Finalement, la généralisation de l’usage du numérique est réellement en marche…

 

Tout à fait ! C’est bien ce que nous avons comme objectif et c’est ce que nous sommes en train de mettre en œuvre et les témoignages sont vraiment là. Nos compatriotes sont très heureux de pouvoir bénéficier de ces compétences, de pouvoir bénéficier de ces outils que nous mettons au plus près d’eux dans les différentes communes.

Et pour boucler ce volet de l’implication de votre  secteur d’activités dans l’éducation, Mme la ministre, dites-nous où nous en sommes réellement dans la construction du réseau national d’éducation et de recherche

 

Un volet très important de ce projet phare,  c’est vraiment le  réseau béninois d’éducation et de recherche; effectivement parce que cela s’adresse à une cible très importante pour le gouvernement, la cible estudiantine. Ce sont nos universités, ce sont nos centres de recherche, ce sont les étudiants du Bénin. Ce que ce projet vient faire, c’est d’apporter la connectivité haut débit dans nos universités et nos centres de recherche. Ensuite, ce   réseau béninois d’éducation et de recherche est constitué par une interconnexion de l’ensemble de ces universités et centres de recherche de façon à leur permettre de partager des ressources. Ce réseau ainsi constitué par cette interconnexion est lui-même connecté au réseau ouest africain d’éducation et de recherche, le réseau wacren notamment et le réseau wacren est lui-même connecté au réseau mondial d’éducation et de recherche.

En pratique, qu’est-ce que cela veut dire ? Un étudiant qui est à Parakou ou qui est à l’université d’Abomey-Calavi peut avoir accès à des ressources qui se trouvent à  Singapour, à  l’université de Havard, n’importe où dans le monde. Ça ouvre le monde du savoir et ça fait que nos étudiants pourront avoir accès à ce monde du savoir. Donc nous développons aujourd’hui ce réseau, nous en sommes à l’étape de mise  en œuvre  technique c’est-à-dire que aujourd’hui, nous avons des équipes qui sont au niveau des dix cités universitaires qui constituent la phase 1 de ce projet et qui sont en train de faire les câblages, les mises en ordre technique, le Génie Civil. Ensuite, on procèdera à la configuration des équipements et on mettra par-dessus toutes les plateformes applicatives, la téléphonie sureté, les conférences téléphoniques et toutes les ressources pédagogiques pour les étudiants.

 

On va s’intéresser à un volet capital, un autre volet qui rendait quelque peu sceptique et nourrissait des doutes par endroits: le portail national des services publics. On se posait mille questions, comment cela sera-t-il possible, comment prendra t-il corps et sous quelle forme cela est-il effectif ? Il y a quelque jours le portail national des services publics est désormais une réalité.

 

Je vous avais dit que l’année 2020 verrait naitre ce portail national des services publics du Bénin. Eh bien nous y voilà aujourd’hui! C’est un pas majeur parce que l’administration publique représente l’interface entre l’Etat et les citoyens, entre l’Etat et les entreprises. Nous avons aujourd’hui un portail abouti et sécurisé. Nous avons bâti des compétences locales avec la mise en place de ce portail qui fait donc que notre pays soit la plateforme de services numériques pour l’Afrique de l’Ouest

Aujourd’hui, nous avons un peu moins de 300 services. Nous arrivons à capturer seulement l’information dont nous avons besoin et à composer, s’il s’agit d’un certificat de nationalité ou autre, ce document de manière automatique et à le valider avant de le délivrer. Donc il y a derrière le portail, une technologie importante, une technologie majeure que constitue cette interopérabilité du système informatique.

 

Est-ce qu’il n’y a pas un risque que, par exemple, quelqu’un prenne le NPI d’une autre personne, renseigne une autre adresse mail et qu’il ait une usurpation d’identité ?

 

A partir du moment où vous avez votre numéro NPI, vous avez, sur le portail, pour la première fois, la possibilité de créer votre compte.  Vous avez une interface qui est assez simple qui va vous demander de rentrer votre numéro NPI, vous avez un pass work c’est-à-dire un mot de passe qui est envoyé à votre téléphone pour être sûr que la personne qui est  allée récupérer le numéro NPI à la libre est bien la personne qui s’est connectée sur le portail et qui a donc son téléphone en main en ce moment-là.

 

Le portail national des services publics est désormais une réalité, on l’a vu, vous l’avez lancé. Madame la ministre, désormais on peut recourir à n’importe quel service aujourd’hui via le digital…

 

C’est vraiment cela. Les citoyens, les entreprises peuvent désormais interagir avec l’administration, bénéficier des services publics fournis par l’administration. De n’importe où, vous avez votre ordinateur, votre téléphone portable, vous avez un dispositif de réception, vous pouvez aller sur www.service-public.bj et avoir accès à des informations en ligne sur plus de 250 services. Des information comme les pièces à réunir pour avoir accès à tel service public, où est-ce qu’il faut aller pour avoir telle pièce… aussitôt vous avez la réponse.

Parmi ces 250 services, il y en a que vous pouvez consommer directement  en ligne en soumettant votre demande en ligne et, pour certains services déjà, nous avons eu un processus abouti qui vous permet de payer en ligne et de pouvoir avoir accès a votre document si c’est un document que vous aviez l’habitude de retirer dans l’administration, vous l’obtenez directement en ligne. C’est pour ça que je dis que le portail est abouti. Aujourd‘hui, dans la sous-région, je peux vous dire que notre portail va servir de référence. C’est le premier portail de la sous-région qui intègre une identification sur des citoyens à travers une utilisation NPI et c’est entièrement sécurisé et qui est bâti sur une plateforme d’interopérabilité; ce qui est aussi une innovation majeure que nous avons faite dans notre pays.

 

Et un réel gain de temps avec ce portail national des services publics. Désormais les déplacements pour avoir des renseignements, c’est fini.

 

Tout à fait. Ce portail des services est la manifestation du gouvernement du président de la République de réllement moderniser notre administration publique et de mettre l’usager au centre de la fourniture des services publics. C’est un gain de temps pour les usagers, avec plus de transparence aussi parce que vous pouvez faire toute votre transaction en ligne et avoir votre document directement et, bien entendu, c’est l’assurance que tous les usagers sont traités de façon égale parce que l’outil numérique ne fait pas la discrimination donc le portail vient nous aider dans la mise en œuvre de ce projet qui est l’administration intelligente.

 

Mme la ministre, notre interview se poursuit, dites-nous, que comprendre de la plateforme d’interopérabilité, du SI gouvernemental ?

 

La plateforme d’interopérabilité est une plateforme, un dispositif qui permet l’échange sécurisé des données entre les structures administratives. L’efficacité d’une administration publique vient de ce que la  transmission  d’informations entre les structures administratives se fait de façon fluide, rapide et avec de la sécurité.  Donc cette plateforme que nous avons mise en place et qui est une technologie très évoluée sert à cela.  Grâce à cela, des structures de l’administration comme les directions départementales peuvent s’envoyer des données de façon périodique, des données de qualité qu’on peut tracer. Cela permet en fait une meilleure efficacité de l’administration et je le disais, nous avons aussi bâti notre portail national des services publics sur cette plateforme; ce qui en fait un portail fortement évolué où on n’a pas bidouillé des bases de données. Nous avons, au niveau de notre projet phare de l’administration intelligente, mis en œuvre les technologies les plus récentes et les technologies les plus évoluées pour gagner en efficacité et en temps également.

 

Où en est le Bénin dans la transformation digitale des domaines d’activités telles que les finances, l’éducation, l’agriculture et autres?  

 

Depuis le début de cet entretien, on parle du numérique, on parle des 6 projets phares qui sont les socles qu’on met en place dans le secteur du numérique mais à côté de ça, il y a tout ce que le numérique apporte à tous les autres domaines d’activités parce que le numérique est un secteur d’activité transversal et permet d’optimiser tous les autres domaines d’activités.

Dans le secteur de la santé par exemple, vous savez qu’on peut dématérialiser les dossier des patients de façon à ce que si vous êtes en mission à Parakou par exemple, si vous devrez aller au centre hospitalier universitaire de Parakou, le médecin qui vous traite pourra avoir accès à votre dossier qui est habituellement à Cotonou parce que vous résidez à Cotonou. Pour l’agriculture, les agriculteurs peuvent avoir accès aux données sur les marchés pour savoir comment gérer leur stock…. Autant de choses que le numérique apporte. La transversalité de notre secteur fait que nous avons beaucoup de socles que nous pouvons apporter dans chaque domaine d’activité.

 

Nous ne pouvons évoquer la question du numérique et de la digitalisation au Bénin sans aborder ce projet du gouvernement qui est l’avènement la TNT

 

Le passage à la TNT est un autre projet phare du secteur du numérique. Où est-ce que nous en sommes aujourd’hui ? Le socle nécessaire pour la TNT est bâti complètement. Nous avons aujourd’hui, dans le pays, 29 sites qui sont terminés, qui ont tout le dispositif d’équipements qu’il faut pour que la diffusion en TNT se fasse. Le conseil des ministres a adopté les textes y relatifs. Ce qu’il y a à faire maintenant, c’est de s’assurer qu’on lance la TNT et que ce lancement ait réussi et que derrière, l’exploitation  est pérennisée.

 

Madame la ministre, est-ce qu’on sait quand est-ce que ce sera  lancé ? 

 

Ce que nous savons avec certitude est que le Gouvernement prend les dispositions pour que l’exploitation de la TNT soit une réussite dans notre pays. La chose la plus challengeante dans la tnt  est déjà effectuée aujourd’hui chez nous. C’est l’infrastructure, l’équipement. Ce qui reste est la partie de réception dans les ménages. Le gouvernement est en train d’examiner toutes les options pour une exploitation réussie de la TNT

 

Donc à la date d’aujourd’hui nous pouvons avoir un délai ?

 

Non mais nous sommes en train de mettre tout en œuvre pour que l’exploitation de la TNT soit une réussite. La TNT, c’est non seulement des équipements mais aussi d’autres contenus comme la qualité de services.

 

Quels sont les éléments constitutifs d’un réseau de collecte de diffusion ?

 

Toute la partie infrastructure. Le réseau de collecte qui est constitué de tous les éléments que nous avons mis en place pour pouvoir collecter les programmes auprès des chaînes  est en place. On a ensuite le réseau de diffusion composé des émetteurs récepteurs qui est déjà en place. Lorsqu’on fait la collecte via le réseau hertzien, je n’entrerai pas dans les détails …, des réseaux de collecte qui permettent le transport des informations jusqu’à Calavi, on les met ensemble puis on les diffuse et on a un réseau de diffusion qui est aussi en place avec des émetteurs et un complément par satellite et donc le réseau est complet et déjà en place.

 

Il faut dire un mot sur l’entreprenariat numérique

 

L’entreprenariat numérique est très important car c’est l’apport d’une bonne dynamique aux acteurs du secteur. Le fonds d’appui à l’entreprenariat numérique est un fonds qui vient en appui pour développer l’écosystème  et ce fonds va servir à donner des appuis au niveau de l’amorçage pour certaine de ces jeunes entreprises, les Start up. Ce fonds permettra aussi de mettre en synergie l’ensemble de l’écosystème. Cet appui vient donner une implusion forte à l’écosystème.

 

Révision du code numérique  demandée par selon Amnistie International. Qu’en pensez-vous ?

 

Relire le code du numérique sur la base des raisons que vous avez évoquées revient, de mon point de vue, à réduire les 644 articles à une dizaine d’articles qui traite des questions liées aux manquements prévus dans le code . Cela me parait extrêmement préoccupant de réduire le code à cette dizaine de dispositions. Il est important que nos compatriotes sachent que le code du numérique c’est sept livres qui traitent de questions importantes pour le secteur, des questions relatives aux communications électroniques, à la protection de données personnelles, à la confiance numérique, aux outils et écrits électroniques, à la lutte contre la cybercriminalité. Aussi, le code n’est pas venu inventer les délires, il est venu plutôt pour s’assurer que les outils numériques ne servent pas à faciliter les délits ou à en aggraver les conséquences.

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