Répartition des postes de responsabilité au Parlement: l’équilibre régional en souffrance au Bloc Républicain
Depuis l’installation officielle des 109 députés élus au titre de la neuvième législature, la dynamique est lancée. À l’hémicycle, les sessions s’enchaînent sous le lead du président Louis Vlavonou. En moins d’une semaine, les organes politiques de l’Assemblée nationale ont été constitués et par-delà sont d’emblée fonctionnels. Au tableau de bord, l’augmentation des groupes parlementaires a induit un accroissement des positions de pouvoir à l’Assemblée nationale. La Conférence des Présidents, organe de décision du parlement est désormais composée de vingt-et-un membres à raison des sept (7) députés du bureau de l’Assemblée nationale, les cinq (5) présidents des commissions et les neuf (9) députés placés à la tête des groupes parlementaires. Faut-il le rappeler, chacun des trois groupes parlementaires est dirigé par trois députés dont un président, un vice-président et un rapporteur. Si la dynamique parlementaire est ainsi lancée, les choix opérés par les partis politiques pour pourvoir les postes sont sujets à polémiques. Ces choix sont, à bien des égards, susceptibles de fissurer le bloc compact de certains partis politiques de la mouvance. C’est le cas par exemple du parti Bloc Républicain qui risque de recourir à des mesures d’urgence pour éviter la dispersion de ses élus et maintenir allumée la flamme de l’engagement militant dans certaines circonscriptions électorales ou départements sevrés dans la répartition des postes de responsabilité au parlement. Est-il pertinent de craindre l’essoufflement du cheval cabré dans certains départements ? Oui, répondraient les observateurs avertis qui savent que le parlement est le lieu de la représentation du peuple dans toute sa diversité. En effet, dans ses choix, le parti Bloc Républicain qui a probablement minoré le critère de l’équité et de l’équilibre régional, a laissé orphelines certaines circonscriptions électorales. Et ce n’est pas comme si dans ces départements, le parti a fait piètre figure comme ailleurs où il n’y a aucun élu BR à l’issue du un scrutin. Sous ce registre, le département des Collines qui regroupe la 9è et la 10è circonscriptions électorales et bien d’autres sont dans le viseur des analystes. Au sein du bureau de l’Assemblée nationale, le parti BR occupe le poste de premier Vice-président et de deuxième questeur. Il s’agit de Barthélémy Kassa des départements de l’Atacora-Donga et de Chantal Ahyi du Littoral. Au sein des commissions parlementaires, le député BR, Abdoulaye Gounou de l’Atacora est le président de la C5 en charge des relations extérieures. À la tête du groupe parlementaire Bloc Républicain, on retrouvera le député Assan Seibou comme président et Malick Gomina Séibou comme vice-président. Ici, encore, les deux premiers responsables proviennent des départements de la Donga. Au total, le parti Bloc Républicain a envoyé pour le compte des départements de l’Atacora-Donga (4) députés au sein de la conférence des présidents ; un (1) député dans le plateau; un (1) dans le Zou et un 1 dans le Littoral. Par contre, dans la Conférence des Présidents, le parti UP Le Renouveau a positionné un député dans le Couffo (Gérard Gbénonchi), un dans le Plateau (Louis Vlavonou), un dans l’Ouémé (Augustin Ahouanvoebla), un dans le Zou (Aké Natondé) avec d’autres élus ressortissants d’autres départements aussi bien dans le bureau que dans les commissions et groupes parlementaires. Quoi qu’il en soit, les deux partis politiques de la mouvance n’ont pu réussir à positionner ne serait-ce qu’un seul député des Collines dans la Conférence des Présidents. Seul le parti d’opposition Les Démocrates a positionné une députée des Collines comme vice-présidente de groupe parlementaire. Ce qui fait qu’elle siégera au sein de la Conférence des Présidents de l’Assemblée nationale. Dans les allées du pouvoir, ça murmure. Cette absence remarquable d’élus ressortissants des Collines aux divers postes dans la conférence des présidents risque de flétrir l’engagement des militants. Dans le contexte local, il n’est pas exclu qu’un sentiment de mécontentement émerge surtout quand on sait que le parti Bloc Républicain a semblé faire la part belle à certains départements. Cette concentration des postes de pouvoir dans certains départements contre zéro poste dans d’autres peut altérer l’engagement des partisans, militants et leaders. Le secrétaire général national Abdoulaye Bio Tchané devra vite se lancer dans une opération d’explication pour tenter de dissiper les foyers de tension en construction. Joseph Djogbénou, le président du parti UP Le Renouveau devra aussi se soumettre au même exercice. Dans cette répartition des postes de responsabilité au parlement, la 12e circonscription électorale où le parti a levé tous les sièges, semble être oublié. Pour cette belle performance électorale, beaucoup pensaient que le député Jérémie Adomahou allait tirer les gains politiques. Hélas, visiblement, cette belle performance électorale n’a pas été un critère dominant dans la répartition des postes. Ici encore, les militants qui ne comprendront pas facilement ce choix risquent de s’exprimer aux prochaines échéances. Partout où il y aura des personnes qui auront le sentiment d’avoir été lésées, les »patrons » de la mouvance auront du pain sur la planche.
Les départements représentés à la Conférence des Présidents
-Louis Vlavonou (Ouémé) UPR
-Barthélémy Kassa (Atacora) BR
-Léon Ahossi (Mono) LD
-Djibril Amadou (Alibori) UPR
-Chantal Ahyi (Littoral) BR
-Kakpo Mahoungnon (Mono) UPR
-David Ouinsa (Ouémé) UPR
-Orden Alladatin (Littoral) UPR
-Gérard Gbenonchi (Couffo) UPR
-Victor Topanou (Atlantique) UPR
-Abdoulaye Gounou (Atacora) BR
-Lambert Agongbonon (Zou) BR
-Natondé Aké (Zou) UPR
-Domitien Nouemou (Atacora) UPR
-Augustin Ahouanvoebla (Ouémé) UPR
-Assan Seibou (Donga) BR
-Malick Gomina (Donga) BR
-Moukaram Kounsonda (Plateau) BR
-Nourénou Atchadé (Donga) LD
-Joël Godonou (Atlantique) LD
-Edwige Tossa (Collines) LD
Brivaël Klokpê Sogbovi