Affaire bradage des réserves administratives à Djimè Sud à Abomey : L’ancien Maire et ancien ministre Blaise Ahanhanzo GLèlè mis aux arrêts
Ils sont une dizaine a être convoqués pour ce matin à l’antenne régionale de la brigade criminelle à Bohicon. Au nombre de ceux-ci, l’ancien maire et ancien ministre Blaise Ahanhanzo GLèlè. Après présentation, l’enquête policière étant bouclé, les OPJ ont notifié à l’ancien maire qu’il sera conduit à Cotonou à la base de la brigade criminelle situé dans l’enceinte de la BEF tout comme son ancien collaborateur Aholou victorin. Les deux ont été embarqués dans une voiture de la police Républicaine et sont en route pour Cotonou ou il sera placé en Garde à vue en attendant d’être présenté au procureur spécial de la CRIET qui est le directeur de l’enquête dans cette procédure dont le potentiel a révélé en exclusivité*Retour sur le dossier*Dans le dossier sombre de la cession du patrimoine foncier de la mairie d’Abomey, les têtes ne sont plus loin de tomber. Les premiers éléments issus des enquêtes réalisées par le département d’investigation de votre Journal Le Potentiel dans le dernier trimestre de l’année 2021 avaient révélé de graves entorses aux normes. Ces éléments, et tous les spécialistes de la question foncière sont d’avis, permettaient de dire qu’un crime foncier en bande organisée a été commis à Djimè.Il s’agit d’un bradage des réserves administratives relevant du patrimoine foncier de la mairie d’Abomey qui sont passées dans la main des particuliers. Tout est parti d’un arrêté signé le 10 juin 2011 par Blaise Ahanhanzo-Glèlè alors maire de la commune d’Abomey. Les domaines avaient été cédés à titre onéreux dans le lotissement de Djimè Sud à des élus communaux, cadres techniques de la mairie et à d’autres particuliers. 75 personnes bénéficiaires sont retenues sur l’arrêté du 10 juin 2011.Mais par le truchement d’une technique de faux et usages de faux en écriture publique, certains agents ont falsifié l’arrêté du 10 juin pour ajouter 15 nouveaux bénéficiaires à la liste des 75 préalablement retenus. Il était devenu clair que le patrimoine foncier de la mairie a été morcelé puis partagé entre copains et coquins. Alors même que ces réserves administratives sont régies par un régime juridique identique à celui des domaines publics.Elles ne peuvent pas être bradées et vendues sur un coup de tête. Car elles doivent servir à l’érection de diverses infrastructures sociocommunautaires en vue d’impulser le développement. Mais la faute n’est pas seulement l’apanage du maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè.Dans cette sulfureuse affaire de bradage des réserves administratives, l’ancien maire Fortunet Nouatin et actuel ministre de la Défense est cité. Des documents ont révélé qu’il a signé des certificats administratifs de propriété à des bénéficiaires desdites réserves administratives bradées. Alors que Fortunet Nouatin était maire, il s’était fondé sur l’arrêté illégal du 10 juin 2011 signé par son prédécesseur Blaise Ahanhanzo-Glèlè pour délivrer des certificats de propriété à des personnes ajoutées frauduleusement à la liste des 75 bénéficiaires grâce à la falsification de l’arrêté du 10 juin 2011.Pour n’avoir pas réparé l’erreur commise par l’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè en abrogeant l’arrêté du 10 juin et pour avoir lui-même délivré des certificats de propriété aux bénéficiaires, l’ancien maire Fortunet Nouatin pourrait aussi être blâmé. Mais alors que votre Journal Le Potentiel avait commencé par révéler les dessous de cette affaire, les auteurs, coauteurs, complices et bénéficiaires de ce crime foncier de Djimè ne pensaient pas qu’ils allaient être inquiétés par la justice.Comptant sur des forces obscures et autres relations politiques, ces criminels fonciers n’ont manqué aucune occasion pour narguer qui veut leur faire le reproche. Mais depuis quelques semaines, ni le parrainage politique ni les gris-gris n’ont pu empêcher l’ouverture d’une procédure judiciaire dans le dossier de bradage des réserves administratives à Djimè.
La machine à broyer de la justice en marche
Plus de dix ans après cette mascarade administrative dans la gouvernance locale, les auteurs sont depuis quelques semaines traqués par la justice. Le ciel s’est aussitôt assombri sur les auteurs de cette mafia foncière à Abomey. Si la culture du secret des Officiers de Police Judiciaire (OPJ) n’a pas permis d’avoir des éléments de fond à publier, les Investigateurs du Journal Le Potentiel ont intercepté plusieurs documents et des messages portés de l’antenne régionale du centre de la brigade criminelle basé à Bohicon qui, faisant suite au soit transmis dont la référence est N°1366-2021/ Criet/ Parquet spécial/ SA du 29 septembre 2021, invite plusieurs élus communaux et chefs services de la Mairie d’Abomey.Ainsi, nous avons pu identifier entre autres, les noms de l’ancien ministre et ancien Maire Blaise Ahanhanzo Glèlè, de l’actuel ministre de la Défense Fortunet Nouatin, du premier adjoint au Maire Gabriel Medehou et du bouillant et tonitruant conseiller communal Blaise Assan. Tous sans exception aucune ont été auditionnés dans cette affaire de bradage des réserves administratives à Djimè. S’il a été difficile d’en savoir plus sur la quintessence de leurs dépositions, des sources proches des personnes sus citées ont cependant confirmé que la pression était à son maximum. Ce n’était donc pas de l’eau à boire pour les mis en cause qui courent le risque de se retrouver en prison. Depuis 2 semaines, les mis en cause défilent pour les séances d’auditions.Aussi, plusieurs acquéreurs du domaine ont-ils été écoutés. L’ancien maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè, son successeur Fortunet Nouatin qui est l’actuel ministre délégué à la défense et les autres élus communaux ainsi que toutes les personnes soupçonnées d’implication sont sur la sellette. Chacun dans la mesure de ses responsabilités dans ce dossier de bradage pourrait répondre devant la loi, nous confient certaines sources proches du dossier.À suivre…
Brivaël Klokpê Sogbovi