Conflit domanial entre les communes de Ouèssè et de Savè : à bout de souffle, l’Association du Développement de l’Arrondissement de Djègbé monte au créneau et réclame justice

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Depuis plusieurs années, un conflit domanial oppose les communes de Ouèssè et de Savè dans le département des collines. Ce litige met en contradiction respectivement les arrondissements de Djègbé et du plateau au sein de ces communes. C’est pour éclairer l’opinion publique sur cette affaire et les abus subis à cet effet par l’un des deux (02) parties en conflit que le bureau de l’Association du Développement de l’Arrondissement Djègbé a initié ce mercredi 31 mai 2023 à Cotonou une conférence de presse.

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Le conflit domanial opposant l’Arrondissement de Djègbé à Ouèssè et celui du Plateau dans la commune de Savè date de plusieurs années. Un tour dans l’histoire vis-à-vis de la coutume des deux (02) communautés et la carte géographique liée au découpage des collectivités territoriales en 1978, permet de déduire aisément que la parcelle en litige appartient aux collectivités de Djègbé. Simple à comprendre, mais jusque-là, cela n’est pas encore saisi par les membres de la collectivité Amoutchoun de la commune de Savè. Il s’agit de la famille en conflit avec l’arrondissement de Djègbé.

Les membres de cette famille stipulent que le domaine litigieux appartient à leurs grands-parents, occupent l’espace et créent, selon le président de l’Association du Développement de l’Arrondissement de Djègbé, Nestor Mitchaï des « actes crapuleux et criminels ». Selon lui, cette violation flagrante des découpages et de l’histoire des deux communes est aujourd’hui l’œuvre d’un individu. « […] ce qui se passe réellement, c’est que la collectivité Amoutchoun de Savè envoie des gens pour nous empêcher de vivre aisément sur nos terres. Ils nous privent de nos terres, ils viennent massacrer nos produits, ils prennent nos gens en otage, ils les ligotent tout en causant des coups et blessures » a dénoncé le président Nestor Mitchaï.

Selon le conférencier, ces actes sont aussi caractérisés par des cas de violences récurrentes sur les agriculteurs de Djègbé, la destruction de leurs cultures, leurs greniers et leurs cabanes. La bande s’organise pour agresser les riverains de Djègbé. « Ils font de diverses attaques et même des tentatives d’assassinat d’agriculteurs ciblés » a souligné le président devant la presse. Ils sont même parvenus «à installer volontairement un groupe de peuhls transhumants depuis plus de cinq ans sur le territoire en conflit dont le seul but est d’organiser avec eux la destruction massive des cultures des agriculteurs de Ouèssè par l’usage des animaux aux fins de décourager totalement ces agriculteurs ». En dénonçant vigoureusement ces actes et en réclamant justice, ces membres de l’ADAD sont à bout de souffle et crient justice.

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Intervention des autorités politico- administratives, religieuses et des forces de l’ordre

Dans le règlement de ce conflit historique qui oppose Djègbé à Ouèssè et Plateau dans la commune de Savè, le camp de Ouèssè, lésé dans l’affaire, note une légèreté de la part des autorités à divers niveaux. Le conférencier Nestor Mitchaï lors de ses explications a fait savoir «qu’il a un manque de volonté de l’autorité préfectorale qui est la seule à sonner la fin de la pagaille qui s’organise depuis des années par la bande» a-t-il déploré.

Après avoir reconnu néanmoins que le préfet des collines a mis en place un comité de gestion de ce conflit en 2022, Nestor Mitchaï a indiqué que ce comité a montré en peu de temps ses limites. Il n’est pas arrivé à régler le conflit tout comme l’intervention des chefs villages, rois, sages, maires et autres. Dans ce sens, le conférencier principal a souhaité que « l’autorité préfectorale prenne ses responsabilités en matérialisant les limites administratives de Ouèssè et de Savè». Par ailleurs, l’association a dénoncé et déploré les agissements du commissaire de Diho qui le 11 mai a conduit une équipe ayant posé des balises pour la délimitation du domaine conflictuel. Pour se défendre, ce fonctionnaire de la police a indiqué aux agriculteurs de Djègbé qu’il a agi selon une décision de justice et que le préfet des collines est mis au courant. Une décision que le camp de l’arrondissement Djègbé a déclaré n’avoir vu ni lu. Après les dénonciations de ces agissements de la part du commissaire, il aurait arrêté et gardé à vue, le 25 mai 2023, trois (03) agriculteurs qui ont manifesté leur mécontentement face à son intervention. Cette manière de gérer un conflit qui oppose deux communautés différentes dans deux différentes communes n’est pas du goût des populations de Djègbé qui sont montées au créneau pour inviter l’intervention du ministre de la décentralisation et surtout du président Patrice Talon. Cela permettra de mettre fin à l’injustice et l’abus de pouvoir qui règnent dans cette affaire et de donner à César ce qui lui revient de droit.

Ulrich ZINSOU

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