6 mois après les législatives du 8 janvier 2023 : le rapport général introuvable, la Cena au cœur d’une enquête
La Commission électorale nationale autonome (Cena) est en baisse de cote au sein de l’opinion publique. L’attente des populations devenait déjà agaçante quant à la disponibilité du rapport général des élections législatives du 8 janvier 2023. Et pourtant, la production dudit rapport est bien encadrée par la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral en République du Bénin. L’article 19 de la loi sus cité décline assez bien les attributions du Conseil électoral (Ce), une sorte de chambre haute de la Cena habilitée dans les fonctions de représentation et d’orientation vis-à-vis d’une Direction générale des élections (Dge), organe technique. Les deux organes composent donc la Cena. Selon l’article 19 référencé en effet, le Conseil électoral [ (…) publie son rapport général d’activités notamment de l’année électorale, ou plus tard soixante (60) jours après la proclamation des résultats définitifs du dernier scrutin]. Si les Béninois continuent de rechercher le rapport général des élections législatives, c’est bien qu’il y a une panne à diagnostiquer au sein de la Cena. Les élections législatives ont été organisées le 8 janvier 2023. 72 heures plus tard, la Cena elle-même a publié les grandes tendances. Le 12 janvier 2023, déférant à ses prérogatives, la Cour Constitutionnelle a publié les résultats provisoires suivis des résultats définitifs quelques jours après. Et depuis le 12 février les nouveaux députés élus ont pris fonction. Depuis la publication des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle, plus de quatre (4) mois se sont déjà écoulés sans que le rapport général d’activités des élections législatives ne soit disponible. Les 60 jours prescrits par l’alinéa 18 de l’article 19 sus évoqué sont épuisés depuis. La Commission Électorale Nationale Autonome viole ainsi les dispositions de la loi en ne rendant pas disponible le rapport général d’activités. Nulle part dans la République, on ne trouve les traces du rapport. Cet état de choses renseigne sur d’évidentes failles dans le fonctionnement de la Cena au sein de laquelle travaillent des cadres recrutés et payés chèrement. Soit il s’agit d’un club de cadres oublieux de leur devoir, soit, il s’agit d’une faiblesse dans le commandement. Sur cette dernière hypothèse, c’est le président de la Cena Sacca Lafia qui est directement concerné. Tant c’est lui qui préside l’institution. Il est donc attendu de lui la prise de mesures fortes pour mettre fin à cette impasse qui n’honore guère la Cena. Par ailleurs, la Commission électorale nationale autonome n’est pas au mieux de sa forme. Selon nos sources, il y aurait même une mauvaise gestion dans une enquête en cours. L’institution en charge de l’organisation matérielle des élections serait-elle au fond de l’abîme ? Le quotidien Le Potentiel se réserve le droit de publier, très prochainement, les faits dans sa rubrique »Nivaquine ». Au regard des premières informations parvenues à notre équipe rédactionnelle, la Brigade économique et financière (Bef) va inévitablement poser bientôt ses valises dans les locaux de la Cena pour des besoins d’enquête. Nous y reviendrons…
B. K. S