Proposition de loi portant révision de la Constitution :Br : la démission comme choix de raison pour Distel Amoussou

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La loi déposée par le député Assan Séibou mérite d’être examinée sans passion)Le parti Bloc républicain (Br) est au-devant de la scène depuis l’introduction au parlement d’une proposition de loi portant révision de la constitution, fin semaine dernière. Ce n’est d’ailleurs pas anodin. C’est le député Assane Seibou, Président du Groupe parlementaire Bloc républicain qui a signé et déposé sur la table du Président de l’Assemblée nationale cette proposition de loi. Le profil du signataire de ladite loi interroge les acteurs à l’interne et à l’externe du parti Br.

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À l’interne, un militant s’illustre singulièrement dans un activisme virulent. Connu pour sa verve tant à l’oralité que dans sa plume, Distel Amoussou, puisque c’est de lui qu’il s’agit n’a de cesse d’envahir les réseaux sociaux et les médias pour exprimer son opinion. Parti ouvert aux pratiques de démocratie interne, le Bloc républicain n’a pas vocation à étouffer l’expression libre et plurielle dans le rang de ses militants. Mais un hic semble compromettre les prises de position du militant Distel Amoussou sur la loi portant révision de la Constitution qui engage l’image de son parti, le Br.

L’honorable Assan Séibou ne doit pas fouiller beaucoup avant de tomber sur les écrits peu flatteurs de Distel Amoussou. Le président du groupe parlementaire Bloc républicain est dans le champ de tirs croisés de son camarade politique Distel Amoussou. L’axe de fronde alimenté par Distel Amoussou, auteur de plusieurs textes à charge contre la démarche du député Assane Seibou n’est rien d’autre que ce qu’il appelle  »le mépris pour le militant ».

La proposition de loi portant révision de la Constitution n’aurait pas été discutée au sein du parti qui n’aurait pas non plus donné sa caution au député Assan Séibou dans une telle démarche. Ici existe un réel problème de lisibilité dans le raisonnement du militant Distel Amoussou. Assan Séibou est-il isolé ou a-t-il pu instruire une proposition de loi portant révision de la Constitution ? Non, peut-on répondre à la lecture du communiqué final ayant sanctionné la rencontre entre le Président du Br, Abdoulaye Bio Tchané et le Groupe parlementaire Br en présence des membres du Secrétariat exécutif du Br.

Les plus hautes instances du parti Br ont effectivement échangé avec le Groupe parlementaire présidé par Assan Séibou, signataire de la loi portant révision de la constitution. Il y a ainsi des doutes sur la position tranchée du militant Distel Amoussou qui reste péremptoire sur le fait qu’il aurait agi seul et qu’ensuite aurait présenté ses excuses.

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Face à une fronde déjà problématique, Distel Amoussou a finalement un choix de raison à faire : démissionner du parti Bloc républicain. La démission devient la seule voie qui s’impose à un militant qui veut assumer des idées porteuses de germe de scission interne. Si personne n’interdit l’expression plurielle des idées, il est tout aussi recommandé qu’au nom de la discipline de groupe que les militants choisissent des cadres appropriés au sein des partis pour exposer leurs opinions les plus délicates, mobiliser une masse autour et réussir à faire passer ses idées.

Dans le cas d’espèce, Distel Amoussou n’a visiblement pas fait ce choix. Démissionner pour prendre librement des positions les plus délicates ou se soumettre à la discipline de groupe et cesser d’écrire des textes à charge. Distel Amoussou, le militant du Bloc républicain a un choix à faire. Dans tous les cas, le parti dirigé par Abdoulaye Bio Tchané a le devoir de prendre ses responsabilités pour remettre les pendules à l’heure en rappelant les règles de fonctionnement aux militants. Des mesures drastiques allant jusqu’à la sanction peuvent être envisagées pour ramener la discipline et éviter l’effet contagion.

Un cas d’école est encore vif dans les consciences. Celui de l’ex-ministre des Sports Oswald Homéky qui a été contraint à la démission du gouvernement pour avoir déclaré sa flamme à Olivier Boko comme candidat à l’élection présidentielle alors même que son parti n’a jamais tranché ce sujet. Le Chef de l’État avait expliqué que de telles postures mettaient à mal la réforme du système partisan. Le Bloc républicain a besoin de consolider une cohésion et une harmonie dans ses rangs.

Cela passe par une discipline de groupe qui mettrait fin aux attaques contre le député Assan Séibou signataire de la proposition de loi portant révision de la Constitution. Cette loi mérite d’ailleurs d’être examinée avec raison dans un débat dépassionné. Tant le contenu préserve les fondamentaux dont notamment la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels.

La classe politique, se devra, loin des intérêts partisans, se poser les bonnes questions sur l’opportunité et la pertinence de l’argumentaire qui sous-tend la proposition de loi portant révision de la constitution. L’essentiel est de trouver un consensus pour éviter les blocages décelés et qui peuvent être corrigés avec des correctifs à apporter aux lois.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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