Cadre de concertation de l’opposition béninoise : Rachidi Gbadamassi alerte sur les dangers d’une organisation informelle et hors-la-loi

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Dans un contexte politique où les idéaux démocratiques béninois se retrouvent mis à l’épreuve, l’honorable Rachidi Gbadamassi décortique avec minutie la récente création du cadre de concertation de l’opposition béninoise.

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Selon lui, cette initiative, en violation des règles électorales et de la charte des partis politiques, ne s’apparente qu’à une plateforme informelle et hors-la-loi, une stratégie erronée vouée à l’échec et un terrain fertile pour les dérives politiques. Gbadamassi dénonce ce qu’il perçoit comme un refuge de l’opposition dans l’illégalité, prévoyant les répercussions politiques de ce regroupement qu’il considère porteur de délinquance et de potentielles violences électorales, auxquelles l’État devra fermement faire face.

Lisez ses analyses ci dessous.

Mon analyse sur la création du cadre de concertation de l’opposition béninoise s’articule autour de trois (3) points à savoir les fondements légaux de ce cadre, la stratégie sur laquelle repose sa création et les conséquences politiques d’une telle initiative.

1- Les fondements légaux du cadre de concertation de l’opposition béninoise: un regroupement hors la loi et informel

Bien que la constitution du Bénin reconnaît et garantit la liberté d’association, aucune association de personnes ne peut être créée dans le champ politique au mépris de la charte des partis politiques et en violation du code électoral en vigueur.

C’est pourtant le cas de ce cadre de concertation de l’opposition béninoise qui est un regroupement hors la loi et informel. Il ne s’agit ni d’une ONG, ni d’une fondation. Il s’agit d’une association politique et la seule association politique reconnue par la loi est le parti politique.

Il ne peut même pas s’agir d’une alliance politique, car les alliances politiques ne sont pas autorisées à présenter des candidatures aux élections en vertu des dispositions du code électoral. Sous cette forme, ce regroupement de partis politiques appellé cadre de concertation de l’opposition béninoise ne peut même pas occuper les lieux publics pour quelque manifestation que ce soit.

J’espère que quand ils vont faire des demandes d’occupation d’infrastructures publiques pour leurs activités et que les gestionnaires desdites infrastructures vont leur opposer une fin de non recevoir pour défaut d’existence légale ou de reconnaissance administrative, ils ne viendront pas jouer aux victimes.

En tous cas , ils sont prévenus. Toutes leurs manifestations en tant que cadre de concertation ne peuvent se tenir que dans des endroits privés puisqu’il s’agit d’un regroupement informel et hors la loi.

2-Le cadre de concertation de l’opposition béninoise ou la stratégie de l’échec avec le code électoral comme bouc émissaire

En scrutant les différentes déclarations enregistrées à la création de ce cadre de concertation de l’opposition béninoise , celle faite par le représentant du Président du parti d’opposition Les Démocrates, le député Éric HOUNDETE, résume à elle seule la stratégie sur laquelle repose une telle initiative. En effet, au nom de Boni Yayi, Éric HOUNDETE a déclaré je cite » le code électoral est notre combat et ce code sera combattu jusqu’à la dernière heure ».

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En réalité, cette déclaration est en adéquation avec les agissements sur le terrain politique de l’ancien président Boni Yayi, qui passe de maison en maison pour organiser des rencontres de diabolisation du code électoral. Cela montre qu’ il se pose deux problèmes au sein du parti les Démocrates à l’initiative de la création de ce cadre de concertation.

Le premier problème est relatif aux difficultés en interne de ce parti pour désigner un duo de candidats consensuel à la présidentielle de 2026 , et qui soit accepté par tous leurs élus titulaires du droit de parrainer.Le second problème est la peur qu’ils développent par rapport à leurs capacités réelles à obtenir au moins 20% des suffrages exprimés dans chacune des 24 circonscriptions électorales législatives pour que leur liste soit éligible à l’attribution des sièges lors des élections législatives.

Au lieu de travailler à un leadership qui assure la cohésion et la discipline de groupe au sein de leur parti pour résoudre le premier problème , et exploiter les possibilités que leur offre le code électoral à travers l’accord de coalition parlementaire qui résoudre le second problème, ils s’avouent vaincus avant la compétition parcequ’ils sont conscients de leur impopularité.

Ainsi, ils optent pour une stratégie de justification par anticipation de leurs échecs aux élections générales de 2026 en prenant le code électoral pour bouc émissaire. Le temps et l’énergie qu’ils ont consacrés à la création d’un cadre de concertation informel et hors la loi , auraient pu leur servir à préparer la négociation, la conclusion et la signature avec leurs alliés de différents accords prévus par le code électoral.

Il s’agit de l’accord de gouvernance prévu à l’article 132 pour le parrainage des duos de candidats à la présidentielle et l’accord de coalition parlementaire prévu par l’article 146 du même code pour surmonter les difficultés éventuelles liées à l’application de la règle des 20% pour ce qui est des élections législatives. C’est ça le chemin du droit et de la légalité en matière de stratégie.

3-Les conséquences politiques : le cadre de concertation de l’opposition béninoise ou l’outil de promotion de la délinquance politique et des violences électorales

En s’écartant du chemin de la légalité, les acteurs de ce regroupement hors la loi et informel font en toute connaissance de cause la promotion de la délinquance politique.

C’est la délinquance politique qui fait le lit aux violences électorales qui sont devenues la marque de fabrique du parti les Démocrates. Mais s’il y a une chose dont j’ai la certitude, c’est que la délinquance politique et les violences électorales en préparation se heurteront à l’affirmation de l’autorité de l’Etat sous la forme la plus rigoureuse et impitoyable.

Rachidi GBADAMASSI

Député honoraire Président honoraire de l’ANCB

Premier Vice-président du Réseau des Parlementaires Africains Membres des Commissions de Défense Sécurité (REPAM-CDS)

Ancien président de la commission défense sécurité de l’Assemblée Nationale du Bénin.

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