Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) : l’ex-Secrétaire Exécutif de Kpomassè, Dieudonné Dowo Aloukoutou déposé en prison
Dieudonné Dowo Aloukoutou, ancien Secrétaire Exécutif de la mairie de Kpomassè, a passé sa première nuit en détention carcérale.
Arrêté à Parakou le 12 décembre 2024 par les forces de la police républicaine, il a été immédiatement transféré à la Brigade Économique et Financière (BEF) à Sèmè-Kpodji, où une garde à vue lui a été notifié. Cette arrestation fait suite à des investigations approfondies, incluant des perquisitions à son domicile et à son bureau à la mairie, au cours desquelles des documents compromettants ont été saisis.
Les faits reprochés
Les accusations portent sur des malversations financières et des irrégularités administratives. Selon des sources proches du dossier, un document de réception antidaté et d’autres éléments incriminants ont été découverts. Il est notamment reproché à l’ancien Secrétaire Exécutif d’avoir autorisé le paiement de travaux non exécutés, causant un préjudice estimé à plus de 3 millions de francs CFA pour la mairie. Par ailleurs, il aurait falsifié des cachets et attribué de faux numéros sur des bordereaux de transmission pour masquer des irrégularités dans l’attribution des marchés publics.
Des responsabilités élargies
Bien que Aloukoutou soit le principal mis en cause, les enquêteurs soupçonnent l’implication de complices au sein de l’administration communale. Plusieurs cadres ont été entendus par la BEF avant leur présentation au procureur spécial. Cependant, seul l’ancien Secrétaire Exécutif a été placé sous mandat de dépôt.
Révoqué de ses fonctions le 23 octobre 2024 par arrêté du maire de Kpomassè, Aloukoutou avait refusé à deux reprises de se présenter pour la passation de charges, paralysant ainsi l’administration communale. Cette attitude avait déjà soulevé des interrogatoires sur sa gestion. Désormais sous mandat de dépôt, il devra comparaitre le 27 janvier 2025 devant la juridiction spéciale lors d’une audience publique.
Des sanctions administratives aux poursuites pénales
La révocation de Aloukoutou, validée par le préfet de l’Atlantique, Jean-Claude Codjia, représente dans un premier temps une mesure administrative. Toutefois, la gravité des faits a justifié l’ouverture de poursuites pénales. La CRIET, compétente en matière d’infractions économiques et de terrorisme, est saisie pour élucider l’affaire et garantir que la justice soit rendue.
Des conséquences pour Kpomassè
Cette affaire ne se limite pas à l’ancien Secrétaire Exécutif. Elle a plongé toute l’administration communale dans une paralysie, accentuée par le refus de Aloukoutou de progresser à la passion de service. Cette situation nécessite une intervention rapide des autorités pour préserver les intérêts de la commune et de ses habitants.
L’affaire Dieudonné Dowo Aloukoutou souligne les défis liés à la gestion transparente et responsable des collectivités locales. L’audience prévue pourrait fournir les éclaircissements nécessaires et établir un précédent dans la lutte contre les abus administratifs.