Détournement de fonds dans les Centres de santé publics au Bénin : Savè-Ouèssè : une vingtaine d’agents de santé bouffe plus de 5 millions FCFA

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Le Département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel est de retour. Depuis six (6) mois, la rumeur sur les actes de mauvaise gestion des fonds dans les centres de santé publique sentait comme une fumée. Avec les premiers éléments d’alerte recueillis auprès de nos sources, le Dei a engagé un travail sur le sujet.

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Et les conclusions à tirer des informations collectées et traitées sont sans appel. Ce qui apparaissait comme une simple rumeur s’est confirmé. Il y a bel et bien des actes de détournement de fonds dans les centres de santé publics. Dans cet article, nous levons le voile sur le cas des centres de santé publics de la Zone sanitaire Savè-Ouèssè.

Selon les informations recueillies et confrontées avec des preuves/ documents tangibles d’aveux des mis en cause, plus de cinq (5) millions de francs CFA ont été détournés par une vingtaine d’agents repartis dans au moins onze (11) centres de santé dans les communes de Savè et de Ouèssè.

Parmi ces agents auteurs de détournement, on note aussi bien des agents de l’État que des agents recrutés sur fonds propres. Des infirmiers et infirmières sont épinglés dans l’affaire. Nos sources informent que les centres de santé publics de Savè et Ouèssè traversent depuis un moment des difficultés financières.

Face aux soupçons d’actes de mauvaise gestion des fonds, le Comité de santé a alors lancé des missions de contrôle dans l’ensemble des centres de santé de la zone sanitaire Savè et Ouèssè. Les résultats livrés par le corps de contrôle de la zone sanitaire Savè-Ouèssè ont laissé perplexe. Ce résultat présente des manquants constatés lors des contrôles en gestion financière.

Plus de 5 millions de francs ont été détournés par les agents à travers les centres de santé. Face au poids de l’évidence, nos sources renseignent que certains agents ont reconnu les faits et ont pris des engagements pour rembourser les fonds détournés.

Par contre, certains des agents épinglés n’ont pas daigné rembourser les fonds. Les documents synthèse des différentes réunions de crise tenues par les hauts responsables en charge de la gestion de la zone sanitaire Savè-Ouèssè renseignent à suffisance sur le sentiment de déception qui anime les uns et les autres.

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Avec un ton ferme, les hauts responsables sont unanimes, pas de complaisance dans la gestion de ces cas de malversations. Même si certains implorent la prise en compte du volet social dans la gestion de l’affaire, il est plus que nécessaire que les agents épinglés procèdent au remboursement des fonds, lâche une source de Le Potentiel.

Le premier trimestre de cette année 2025 est proposé comme un délai butoir pour que les mis en cause remboursent les fonds. Dans ce dossier de détournement de fonds, c’est le serment d’Hippocrate qui est écorché. Comment des agents ayant prêté serment pour sauver des vies, peuvent se mettre à détourner l’argent public destiné à soigner des malades ?

En panne financière, du fait de ses détournements, les centres de santé publics pourront-ils réellement soigner les patients ? Non. Et tout cela est imputable à la vingtaine d’agents de santé devenus avides de l’argent public.

À la suite des hauts responsables en charge de la gestion de la zone sanitaire Savè-Ouèssè, l’heure ne doit plus être à la complaisance dans ce dossier de détournement. Il ne s’agit pas seulement de rembourser les fonds détournés pour poursuivre l’exercice de la profession de médecin, d’infirmières ou d’infirmières comme si de rien n’était.

Les faits sont suffisamment graves. Les aveux sont là. Des documents que Le Potentiel a pu consulter le montrent bien. En fonction de l’évolution du dossier, la liste des agents de santé épinglés dans ce scandale de détournement pourra être publiée.

Pour l’heure, il revient au Ministre Benjamin Hounkpatin d’ouvrir les procédures pour faciliter des sanctions à la fois administratives et pénales grâce à l’action du Procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET).

Pour que cela serve de leçon, l’argent public destiné à soigner les patients ne devrait plus jamais tomber dans les poches privées d’agents de santé commis justement pour soigner les malades en détresse. A suivre.

Brivaël Klokpê Sogbovi

SWEDD

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