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Rançonnement, corruption et contournement des postes de péage : L’État volé, les transporteurs hors normes, des policiers complices

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Malgré le travail de salubrité morale, le nouvel état d’esprit prôné par le Gouvernement de la Rupture peine à élire domicile chez certains Béninois. Cette fois-ci, le mal s’exprime dans le monde des acteurs du transport en commun. Par divers stratagèmes et avec la complicité de certains agents en uniforme, la police et la douane notamment, certaines compagnies de transport en commun réussissent à contourner les règles applicables à l’approche des postes de pesage et de péage. Les chargements hors gabarit sont proscrits depuis longtemps. Pour décourager les surcharges, des dispositifs sont installés au niveau des postes de péage pour calculer les poids et faire payer les surpoids. L’objectif est clair, décourager la pratique des surcharges afin de protéger les infrastructures routières dont la modernisation coûte si cher au contribuable public. Mais, le mal est têtu. Les transporteurs ont développé des stratégies pour contourner le dispositif de contrôle au niveau des postes de péage. Tout voyageur averti peut décrire la stratégie. À l’approche des postes de péages, les chauffeurs s’arrêtent et descendent certains passagers afin de diminuer le surpoids. Ces passagers sont ensuite priés de traverser à pied la courte distance qui les sépare des postes de péage. Ou alors des conducteurs de taxis moto sont sollicités contre de modiques sommes pour aider à conduire les passagers descendus vers une destination située après le poste de péage. Les bus et camions déjà déchargés en partie se dirigent paisiblement vers le poste de péage. Une fois le contrôle fait, ils sont déclarés en règle en matière de poids admis. Ils évitent ainsi de payer les frais de surcharges. Une fois le contrôle achevé, ces bus poursuivent tranquillement leur chemin et s’arrêtent pour reprendre le lot de passagers descendus quelques minutes plus tôt avant la traversée du poste de péage. Un exemple typique de ce scénario a été d’ailleurs filmé hier mardi 3 juin 2025 par un reporter du quotidien Le Potentiel présent lui-même dans un bus en surcharge. La compagnie Nizar Transport avec son bus immatriculé RN BM 5841 était la vedette de la scène de fraude.
Dans la séquence vidéo, on voit effectivement des passagers descendre du bus avec des consignes du chauffeur sur la stratégie pour traverser le poste de contrôle et le prochain lieu de regroupement pour embarcation. Ces scènes sont légion. Et beaucoup de compagnies de transport en commun s’y adonnent. Nos sources informent sur l’existence des voies de contournement et des réseaux de complexité entre les chauffeurs et les agents de sécurité. Des cas de corruption et de rançonnements sont signalés. Au niveau des postes de péage de Diho à Savè et de Sirarou par exemple, des dénonciations persistantes font état de ce que les policiers prennent l’argent auprès de certains bus pour faire contourner certains passagers en surcharge dans les véhicules. Ces policiers aident ainsi les chauffeurs à éviter de payer les frais de péage. Le paiement se ferait même par tête. Chaque passager en surcharge descendu payerait entre 1000 francs CFA et 2000 francs CFA aux flics pour pouvoir prendre les voies de contournement. Ces sous réclamés à chaque passager viendraient s’ajouter à une autre cagnotte pas négligeable que le convoyeur aurait déjà payée aux mêmes agents de police. C’est le prix à payer. Les surcharges échappent ainsi aux contrôles des postes de péages. Des véhicules évitent même de transiter par ces postes et sont redirigés vers des voies de contournement. L’action de complicité doublée des pratiques de rançonnements et de corruption sont aussi relevées. Tout ceci crée des manques à gagner pour l’État. Le marché noir vole ainsi l’État. Les infrastructures routières prennent un coup et les réseaux de transporteurs, de passagers et de flics s’en sortent sans égratignures. Pour arrêter la saignée et protéger les intérêts de l’État, des mesures ardues doivent être prises pour mettre fin au vol organisé. La hiérarchie policière et l’État central sont attendus pour sévir.

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B. K. S

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