
Accusations de corruption, de disparition de dons de pockets WiFi et des bobines dans une unité de police à Dassa-Zoumè : À Paouignan, le commissaire Josué Sossou rejette les accusations, mais les faits le contredisent
Accusé mais pas coupable ! C’est ce qu’il conviendra de retenir des éléments de réponse fournis par le commissaire de Paouignan, commune de Dassa-Zoumè, face aux graves accusations de corruption, disparition de pockets WiFi et des bobines portées contre sa personne. En effet, selon des sources multiples, concordantes et recoupées du Département enquête et investigation (Dei) du Groupe de presse Le Potentiel, l’agence du réseau GSM Moov de Paouignan a offert au commissariat de Paouignan dans la seconde quinzaine du mois de mai 2025, deux (02) pockets WiFi. « Toutefois, ces matériels ont disparu dans des circonstances pour le moins obscures », fait savoir une des multiples sources du Dei. D’autres sources renseignent que ces matériels sont destinés à l’unité de police de Paouignan. Les matériels n’ont donc pas été offerts au commissaire de Paouignan pour ses usages personnels. « Ce n’est pas au commissaire individu que les équipements ont été offerts. Il était question qu’il en fasse un usage en tant que Chef d’unité du commissaire de Paouignan et au profit du commissariat », explique une autre source curieuse de savoir le lieu d’atterrissage des pockets WiFi.
Concomitamment aux graves accusations portées contre le commissaire de Paouignan dans la gestion des pockets WiFi, une autre affaire est soulevée par les multiples sources, concordantes et recoupées du Dei de Le Potentiel. Mais ici, les accusations vont au-delà de la seule personne du commissaire. Selon nos sources, en mai 2025, deux véhicules de marque Peugeot, immatriculés D 4787 RB et AJ 3315 RB, transportant du kaolin, ont été arrêtés. À l’initiative de cette opération d’arrestations des deux véhicules, le commissaire de Paouignan, certains de ses agents de police et un autre agent du ministère des Mines. Le Potentiel a eu l’identité des deux conducteurs des véhicules arrêtés. Il s’agit des messieurs Augustin Djossou et Benjamin Tossa. Problème ! Selon le récit de nos sources, les deux véhicules arrêtés ont été libérés contre une rétribution financière de cinq cent mille (500 000) francs CFA. À ces accusations viennent se greffer une autre. Le Dei de Le Potentiel apprend que des bobines (Dynamo) saisies auprès des responsables de moulins ayant trafiqué de l’énergie de la Sbee ont été détournées et utilisées par le commissaire de Paouignan. Sur toutes ces accusations, Le Potentiel a saisi par correspondance le 11 juin 2025, le commissaire de Paouignan Josué Sossou à l’effet de lui permettre d’apporter sa version des faits en répondant à quelques questions.
La version du commissaire accusé

Dans sa réponse parvenue à la rédaction de Le Potentiel, le commissaire de Paouignan, Josué Sossou ne se reconnaît pas dans les accusations portées à son encontre. Le commissaire expose sa version des faits en quatre (04) points. Sur le cas du pocket wifi, le flic fait des précisions avec des pièces à conviction. « Moov Bénin n’a fait aucun don de pocket Wi-Fi au commissariat de Paouignan. Toutefois, j’ai payé en mon nom propre un pocket Wi-Fi courant mois de mai 2025 chez les agents de Moov au prix promotionnel de 25000 FCFA avec trois mois de forfait internet. Moov peut en témoigner à travers ses agents terrain au numéro […]», écrit le commissaire Josué Sossou. Nous faisons ici le choix de ne pas exposer le numéro des agents terrain de Moov. En deuxième lieu, le commissaire de Paouignan a aussi fait un récit des faits relativement à l’affaire des véhicules transportant le Kaolin. « Les véhicules Peugeot immatriculés D 4787 RB et AJ 3315 RB, transportant du kaolin ont été conduits au commissariat de Paouignan courant le mois d’avril par un groupe d’invidus qui s’est présenté comme des fonctionnaires du ministère des mines selon le compte rendu du sous-brigadier de permanence. Ce groupe d’individus a sollicité l’appui de l’équipe de permanence pour la mission. Pendant ce temps j’étais en permission et dès mon retour, le gradé de permanence m’a rendu compte de leur appui dans ladite mission », explique le commissaire Josué Sossou qui poursuit : « A l’issue, lesdits agents des mines étaient revenus au commissariat avec la propriétaire présumée des produits pour restitution des véhicules après paiement d’amendes. Cette restitution a été faite sans frais par les policiers de service sur mes instructions. C’est une fois au bureau qu’une enveloppe de 150 mille m’a été présentée par le gradé de permanence comme ce que les fonctionnaires des mines les ont donné après appui». Ce don de 150.000 FCFA est présenté par le commissaire de Paouignan comme l’élément d’alerte. « C’est alors que j’ai compris que ces personnes étaient des usurpateurs et non de véritables fonctionnaires du ministère des mines. J’ai demandé alors leur interpellation pour usurpation de fonction, extorsion de fonds, association de malfaiteurs et exploitation illégale de ressources minières et complicité mais ils étaient déjà partis », fait-il savoir dans sa réponse adressée à Le Potentiel. Que sont devenus les 150.000 FCFA ou alors quelle a été la gestion qui en a été faite ? Dans sa réponse, le commissaire de Paouignan, relate que « l’enveloppe contenant les sous a donc été scellée » et qu’ « un compte rendu fait au procureur et une enquête ouverte pour interpeller lesdits individus ». Josué Sossou déclare que l’un des faussaires a été identifié et est actuellement en cavale. Par ailleurs, dit-il, l’enquête policière a permis de comprendre « que ce groupe d’usurpateurs a plusieurs fois opéré dans plusieurs départements en amendant les trafiquants illégaux de ressources minières ». Le commissaire de Paouignan est accusée d’avoir touché des pots de vin auprès de la propriétaire du kaolin. Là-dessus, Josué Sossou est formel : « Je n’ai aucun contact et n’a rien reçu du propriétaire de kaolin. C’est juste de la calomnie. Les mesures idoines sont d’ailleurs prises pour démanteler ce réseau d’usurpateurs et de délinquants ». Sur le cas singulier des bobines disparues, le commissaire de Paouignan clame aussi son innocence. Son explication pointe des besoins de commodité à offrir aux agents en situation de travail. « Dans le cadre de créer de meilleures conditions de travail au personnel, un bureau contenant des objets usagers et en état de pourrissement a été vidé. Parmi les effets pourris et totalement usagers se trouvaient les bobines qui sont entreposées à l’arrière-cour du commissariat », écrit le commissaire Josué Sossou un peu comme pour indiquer là où se trouvent les bobines. Les bobines n’auraient donc pas disparu selon lui.
La réponse du commissaire bute contre les faits
Les faits sont têtus, dit-on. Le commissaire a répondu aux questions de Le Potentiel. Son style est affirmatif et dégage à priori de l’assurance. Des pièces à conviction comme par exemple le reçu d’achat d’un pocket wifi au nom propre du commissaire ont été adjointes aux éléments de réponse parvenus à la rédaction de Le Potentiel. Hélas ! Entre les lignes de la réponse si bien servie et face aux faits, le malaise persiste et les soupçons ne sont guère totalement dissipés. Quelques morceaux choisis sans exhaustivité. Premier morceau choisi. Dans sa réponse, le commissaire de Paouignan reconnaît que les faux fonctionnaires du ministère des mines ont laissé dans une enveloppe la somme de 150.000 FCFA. Ses collaborateurs ont reçu ces fonds et le lui ont transmis. Même s’il fait savoir que ce geste d’intéressement a éveillé son attention sur le caractère illicite de la mission demandée par les faussaires, le commissaire ne dit pas expressément dans quel délai le compte-rendu a été fait au procureur et à sa hiérarchie. Or, l’une de nos sources crédibles parle d’un intéressement à hauteur de 500.000 FCFA versé par les » faux fonctionnaires » du ministère des mines. Ce flou persistait quand, le Dei apprend aussi qu’après son interpellation par sa hiérarchie, le commissaire de Paouignan aurait déclaré que l’enveloppe laissée par les faussaires contenait 300.000 FCFA. Entre 150 mille FCFA, 300 mille francs CFA et 500 mille francs CFA, qui croire ? Où se trouve la vérité ? Combien était réellement dans cette fameuse enveloppe d’intéressement laissée par les » faux agents du ministère » des Mines ? Deuxième morceau choisi. Ici, l’affaire des bobines ( dynamo) mérite attention. Le Potentiel a publié son premier article d’alerte sur les accusations portées contre le commissaire de Paouignan le mercredi 25 juin 2025. Quelques heures après cette publication dans la nuit du mercredi peu avant 00h, nos sources bien introduites renseignent que le commissaire de Paouignan a fait entrer dans l’enceinte du commissariat une moto et une bobine (dynamo) transportées par un tricycle. Curieusement, les formalités d’usage d’enregistrement de tels matériels n’ont pu se faire dans les règles de l’art, apprennent nos sources. D’où venaient cette moto et la bobine ? La question se pose dans un contexte où le commissaire de Paouignan Josué Sossou a pourtant nié les faits qui l’accablent notamment sur la disparition des bobines. Depuis la publication du premier article sur cette affaire le 25 juin 2025, la hiérarchie policière a déclenché une enquête administrative. Tous les agents de l’unité ont été soumis à un questionnaire d’une dizaine de questions chacun. Des réponses sous anonymat ont été collectées. C’est en pleine enquête administrative que le dossier de la moto et des bobines ( dynamo) ramenées nuitamment au poste s’est ajouté aux questions déjà posées. Visiblement la hiérarchie policière ne compte pas lâcher l’affaire. Un examen minutieux est en cours. À suivre…
