Burkina Faso : Ibrahim Traoré supprime des lignes budgétaires destinées aux médias occidentaux

Le président du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, a annoncé la suppression de toutes les lignes budgétaires consacrées au financement de médias occidentaux. Cette décision, selon lui, marque une rupture avec une « pratique injustifiable » qui consistait à « transférer le budget national à des médias étrangers qui nuisent à l’image de l’Afrique ».

Lors d’une récente déclaration, Ibrahim Traoré a expliqué que la communication représente un levier stratégique dans la guerre d’influence mondiale. Il a accusé les puissances occidentales d’utiliser les médias comme « arme de domination », depuis l’époque coloniale jusqu’à aujourd’hui. « C’est à travers la communication que les impérialistes ont toujours détruit l’Afrique », a affirmé le chef de l’État burkinabè, appelant les pays africains à se réapproprier leur narratif. Selon le président, plusieurs ministères et institutions du Burkina Faso disposaient de lignes budgétaires dédiées à des médias internationaux tels que Jeune Afrique ou Le Monde. Ces transferts financiers, effectués sur fonds publics, servaient souvent à financer des contenus perçus comme hostiles au gouvernement burkinabè. Ibrahim Traoré a révélé avoir découvert que certaines sociétés d’État, dont la LONAB (Loterie nationale burkinabè), figuraient parmi les actionnaires de ces médias. « Nous avons ordonné le retrait immédiat du capital de ces entreprises. Nous ne pouvons pas continuer à alimenter ceux qui travaillent contre nous », a-t-il martelé. Cette décision, selon le président, vise à mettre fin à un « transfert systématique de richesses vers des structures de communication qui participent à la déstabilisation du continent africain ».

Le capitaine Traoré a exhorté les communicants, journalistes et influenceurs africains à défendre la nation à travers leurs messages, soulignant que « la communication est une arme redoutable ».

Médard Clobechi