Prison civile d’Akpro-Missérété : Flou autour des téléphones saisis chez les détenus

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• Le sort réservé aux appareils inconnu 6 mois après l’opération 

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• Le directeur de l’APB limogé doit s’expliquer

 

Au nom de la transparence dans l’administration des maisons d’arrêt, votre journal suit de près les faits qui touchent la population carcérale. Dans la suite des publications liées à l’affaire  »évasion de deux détenus à la prison civile d’Akpro-Missérété », la rédaction de votre journal s’est intéressée à un autre sujet connexe. Il s’agit du droit des prisonniers à la détention et à l’usage des appareils de communication.

 

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Dans le présent article, il ne s’agit pas de voir si ce droit est respecté ou non. Il est plutôt question d’une opération diligentée il y a quelques mois par l’Agence pénitentiaire du Bénin à la prison civile d’Akpro-Missérété. En effet, selon nos sources, dans la foulée des mouvements de protestation organisés par les détenus il y a cinq (5) ou six (6) mois à la prison civile d’Akpro-Missérété, l’Agence pénitentiaire du Bénin a diligenté une opération de saisine des téléphones portables. Alors Directeur de l’Apb, Jiles Yékpè, précisent nos sources, a envoyé un contingent de policiers dans l’antre de la prison civile d’Akpro-Missérété. Sans être précises, nos sources font savoir qu’il s’agit d’un contingent de policiers dont le nombre était compris entre deux cents (200) et trois cents (300) agents. La mission à eux assignée par le directeur de l’Agence pénitentiaire du Bénin était claire. Nos sources font savoir que ces policiers ont procédé à une fouille systématique de toutes les cellules afin de saisir les appareils téléphoniques détenus par les prisonniers.

Selon nos sources, des centaines de portables ont été récupérés chez les détenus pensionnaires de la prison civile d’Akpro-Missérété. Si nous n’interrogeons pas la procédure (ce n’est pas l’objet du présent article), l’équipe d’enquête de votre journal s’est heurtée à des questions restées sans réponses. À l’heure où nous mettons sous presse, nul ne peut dire quelle a été la destination de ces téléphones saisis chez les détenus. Il est tout aussi difficile de dire si ces téléphones sont toujours en état d’usage et de fonctionnement.

 

L’ex-directeur Jiles Yèkpè, la clé de l’affaire des téléphones de Missérété

 

En réalité, il n’existe aucune information officielle sur le sort réservé à ces téléphones saisis il y plus de cinq mois à la prison civile d’Akpro-Missérété. Jusqu’à son limogeage de son poste de Directeur de l’agence pénitentiaire du Bénin, Jiles Yèkpè, n’avait fait aucun point à la presse pour permettre au public de savoir le sort qui a été réservé aux téléphones saisis. Habituellement, lorsque les structures de l’État décident d’incinérer des produits ou objets saisis, cela suit une procédure. La presse est souvent appelée à couvrir l’opération d’incinération. Mais dans le cas des téléphones saisis à la prison civile d’Akpro-Missérété, aucun média n’a relayé une information relative à une quelconque opération d’incinération. Le directeur limogé, Jiles Yékpè n’avait invité aucun média pour procéder à ce type d’opération ou encore mieux l’annoncer. Cette hypothèse d’incinération des téléphones est donc à écarter, à moins que le directeur limogé n’ait porté atteinte aux règles qui régissent la matière en incinérant clandestinement ces téléphones saisis chez les détenus. Dans un second cas, on peut se demander si ces téléphones sont gardés à l’Agence pénitentiaire du Bénin ou mis sous scellés par le greffe du tribunal ? La détention non autorisée de téléphone peut valoir des sanctions aux détenus, car jugée contraire au règlement de la prison. D’ailleurs, nos sources renseignent que le jour de l’opération musclée menée par le contingent de policiers, des détenus ont été fessés. Mais il faut aussi reconnaître que la saisie des téléphones sans destination connue du grand public peut tomber sous le coup d’un délit ou d’actes contraires aux pratiques usuelles dans l’administration des maisons d’arrêt. A suivre…

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