Port systématique et obligatoire des masques dans le cordon sanitaire
Depuis le 8 avril dernier, le gouvernement a exigé le port obligatoire de masques dans toutes les quinze (15) villes du cordon sanitaire. Cette décision qui est respectée dans son ensemble par les populations des villes concernées reçoit également l’onction du Docteur Dodji Urbain Ahouayito.
La pandémie au Covid-19 continue de constituer un casse-tête pour les nations sans exception, et chaque gouvernement prend des dispositions pour riposter contre cette pandémie. Le Bénin, à l’instar des autres pays, a pris des dispositions qui paraissent simples, mais efficaces et qui font ses preuves.
- La première mesure salutaire et très réfléchie, outre les mesures d’hygiène, et que le Bénin est pratiquement le seul pays au monde à avoir pris est le ‘’cordon sanitaire’’. C’est une mesure qui a consisté à isoler les communes les plus à risque (Cotonou, Abomey-Calavi, Allada, Ouidah, Tori-Bossito, Kpomassè, Toffo, Zè, Sô-Ava, Aguégués, Sèmè-Podji, Porto-Novo, Akpro-Missérété, Adjarra, et Atchoukpa (arrondissement de la commune d’Avrankou) des autres communes du pays avec une libre-circulation dans le cordon et à l’extérieur du cordon. Mais, quitter une commune de ce cordon sanitaire pour une commune hors cordon nécessite l’autorisation du préfet du département dont dépend cette commune. Ce qui suppose que cette autorisation ne peut être donnée que s’il y a urgence de sortir du cordon ou d’y être. Il convient alors de comprendre qu’il faut distinguer ‘’cordon sanitaire’’ du ‘’confinement’’. En effet, être en confinement suppose, dans cette crise, ‘’rester chez soi, ne pas sortir’’ ce qui n‘est pas le cas au Bénin, où les populations ont la possibilité de circuler, sauf que la zone de circulation est bien délimitée que l’on soit des commues du cordon sanitaire ou de l’autre côté. Le Bénin n‘est donc pas en confinement.
- L’autre mesure qui complète la précédente et qui la rend plus efficace et plus performante, et qui séduit les populations d’ailleurs en termes de limitation de la transmission de la maladie est le port systématique et obligatoire des masques dans le cordon sanitaire et qui constitue une recommandation dans les communes à faible risque du pays. Pour faciliter la mise en application de cette prescription, l’État béninois a subventionné le prix d’achat des masques chirurgicaux. Je voudrais faire une courte pause ici pour parler des masques. Les masques ont leur grande utilité dans la gestion de cette crise sanitaire, connaissant le mode de transmission du virus. Les porter, c’est se protéger et protéger l’autre. Son port peut être un peu dérangeant au début, on peut sembler être étouffé, puisqu’on n’est pas habitué, mais avec le temps, on s’en accommode. Notons que les masques chirurgicaux particulièrement, contiennent des fibres qui peuvent, pendant qu’elles sont portées, se poser dans les narines et qui peuvent irriter la muqueuse, sources de léger et passager rhume, ceci ne contre-indique pas son port.
D’autres mesures qui sont parallèles et très importantes, c’est la fermeture des lieux de culte, l’interdiction des grands rassemblements, le prolongement des congés pour les élèves, écoliers et universitaires…
C’est le moment de rappeler les autres mesures de prévention, puisqu’on ne le dira pas assez :
En dehors de ses mesures, les agents du système de santé doivent :
- Renforcer la surveillance épidémiologique des maladies sous surveillance,
- déclarer systématiquement toute personne à risque reçue en consultation ou entrant dans le pays (pour ceux qui sont déployés au niveau des frontières, aéroport…)
- Mettre à l’entrée des centres de soins un dispositif de lavage de mains et s’assurer que toute personne mettant les pieds dans le centre se lave les mains
- Communiquer et sensibiliser autant de fois que nécessaire sur cette maladie
Au reste,
- C’est de bien collaborer dans la déclaration et l’application du système de lavage de mains,
- pratiquer l’hygiène de la toux : cette mesure d’hygiène consiste à tousser dans un mouchoir propre (à laver systématiquement et autant de fois que possible à l’eau et au savon) ou dans le pli du coude pour ne pas répandre les gouttelettes dans l’air ou dans le visage des autres, ou mieux, utiliser des masques ou cache-nez,
- éviter de cracher au sol,
- éviter les grands rassemblements du mieux que possible,
- éviter les accolades et les salutations par poignées de mains
- Éviter tout contact non protégé avec les animaux sauvages
Au Benin, le gouvernement a mis en place des numéros verts pour permettre de s’auto déclarer et de déclarer toute personne à risque ou provenant d’un pays à risque : (00229) 95361107/ 51020000/ 51040000.
Suggestions à l’endroit des autorités sanitaires
Par-dessus tout cela, je me dois de formuler cette suggestion : c’est de dédramatiser la COVID-19 ; considérer cette maladie comme les infections ordinaires que nous faisons ou que nous contractons et que nous traitons, d’établir un protocole clair de traitement à mettre à disposition de toutes les formations sanitaires publiques et privées et rendre accessible les médicaments entrant dans son traitement ; de sorte que, lorsqu’un patient vient en consultation et présente des signes de COVID-19 et que le médecin, après exploration, ne trouve une cause évidente fasse le test de diagnostic de cette infection si possible, mais, d’instituer systématiquement le traitement selon le protocole préétabli.
Docteur Dodji Urbain AHOUAYITO, MD
- Diplôme d’Université en ‘’Méthodes et Pratiques en Épidémiologie’’ (ISPED/ Université de Bordeaux)
- Droit et Bioéthique (IRSP- CAQ/ Ouidah Bénin & Chaire UNESCO)
Belle analyse de la riposte cintre le COVID 19. J’apprécie.
Le Bénin d’abord ????????