Fraude électorale lors des communales à Kpoto, Zagnanado: 6 mois fermes, 12 avec sursis pour les auteurs

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Les juges du tribunal de première instance d’Abomey ont joué leur partition dans le dossier de fraude électorale qui oppose l’Union Progressiste au Bloc Républicain dans le village de Kpoto, arrondissement de Kpédékpo commune de Zagnanado. Le tribunal avait déjà condamné le sieur Kakpo Mathieu, partisan du Bloc Républicain surpris en flagrant délit en train de voter en lieu et place de quelqu’un d’autre le jour des élections à six mois d’emprisonnement ferme. Ses complices, les deux présidents des bureaux de vote du village de Kpoto, cités dans les faits de vote massif ou des morts et des absents ont voté ont été condamné eux, à 12 mois d’emprisonnement assorti de sursis ce mercredi 15 juillet 2020 par le tribunal de première instance d’Abomey. Chacun des  fraudeurs  aura une amende de 50.000f à payer.

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Les élections communales du 27 mai dernier continuent de se faire parler d’elle dans la commune de Zagnanado. Après la condamnation d’un premier mis en cause surpris en fragrant d’élit le jour du vote, le tribunal a vidé le dossier ce mercredi en donnant raison à l’Union Progressiste qui  dénonce depuis le jour du vote des fraudes massives dans le village de Kpoto  où des personnes déjà décédées ou en voyage ont votés selon les registres du vote. Kakpo Mathieu, militant BR arrêté le jour du scrutin en train de voter avec  la carte d’électeur d’une autre personne, avait été déjà condamné à six mois d’emprisonnement ferme et continue d’ailleurs de purger sa peine tandis que les sieurs Degan Constant et Dossou Bénide, respectivement président des bureaux de vote 1 et 2 du village Kpoto écopent chacun de 12 mois d’emprisonnement assorti de sursis. Cette décision du tribunal de première instance d’Abomey est non seulement la preuve que les faits dénoncés au lendemain des élections par la coordination communale de l’UP à Zagnanado sont vrais, mais participe dans le même temps à décourager les auteurs de ces fraudes électorales. Cette décision des juges du tribunal d’Abomey, mérite d’être saluée et félicitée, car elle donne de la matière au  juge  du contentieux électoral qui a été  saisi en son temps et qui travaille certainement à rendre justice. La balle est alors dans le camp  des sages de la Cour suprême qui donneront une suite à ce dossier qui tient en haleine tout un village, toute une commune. Car, il faut rappeler que c’est grâce aux  actes de fraude perpétrés dans le village de Kpoto en particulier que le Bloc Républicain s’en est sorti des communales du 27 mai avec les deux sièges de l’arrondissement de Kpédékpo puis majoritaire dans la commune de Zagnanado. Une victoire qui certainement n’est pas méritée et qui dans les jours à venir sera probablement contestée par le juge du contentieux électoral qu’est la Cour suprême. Cette dernière qui au-delà des preuves en sa possession se voit conforter par la condamnation  des mis en cause dans ce dossier où, faut-il le rappeler des morts et des absents ont votés dans ce village.

Rappel des faits

Les populations du village de Kpoto, arrondissement de Kpédékpo commune de Zagnanado  n’ont toujours pas accepté le résultat des élections communales du 27 mai 2020 dans leur village. Des résultats qui, selon eux, ne reflètent pas et ne comblent pas leurs attentes eu égard le choix qu’ils ont opéré lors de ce scrutin. Et pour cause, des fraudes massives auraient  été détectées dans les postes de vote de ce village où des personnes décédées et d’autres en voyage et loin du village ont voté pour la liste du Bloc Républicain. Au lendemain des élections, le sieur Degan Norbert, agent de la police républicaine dans le département de l’Ouémé, précisément dans la commune de Bonou et n’ayant pas pu faire le déplacement pour aller voter dans son village a retrouvé son nom sur la liste d’émargement des votants et dit avoir été surpris. « Je suis agent de la police républicaine et le jour du vote, j’étais à mon poste de service à Bonou. Je ne suis pas rentré voter et je n’ai autorisé personne à voter à ma place surtout que le vote par procuration n’a pas été autorisé », avait  précisé Degan Norbert qui a  déploré le fait. Tout comme lui, son feu père Degan Armand, décédé depuis deux ans, a également émargé sur la liste des votants  ainsi que  d’autres personnes qui ne vivent plus. Plusieurs autres cas similaires ont été détectés  dans ce même bureau de vote avec une quinzaine de personnes décédées, mais dont les votes ont été remarqués et comptabilisés au profit du Bloc Républicain. Il en a été  de même pour le poste de vote N°2 de Kpoto où  des citoyens ont   voté en lieu et place de leurs  parents décédés dont ils possèdent les cartes d’électeur.  C’est le cas par exemple du sieur Kakpo Mathieu qui avait  été arrêté par la police et confié au procureur du tribunal de première instance d’Abomey le jour du vote. Il avait été surpris avec deux cartes d’électeurs dont une en son nom et la seconde au nom du feu Gabriel Kohoun, décédé il y a de cela 5ans, des suites d’un accident de circulation.

Toutes ces opérations de vote massif et frauduleux ont été dénoncées par les populations de ce village qui rejettent en bloc la victoire du Bloc Républicain dans ce village. Une victoire apparemment  tronquée qui a permis au BR d’avoir les deux sièges de l’arrondissement de Kpédékpo, ce qui par ricochet a donné au plan communal 8 conseillers au Bloc Républicain contre 7 pour l’Union Progressiste.

B.D.

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