Affaire « Disparition de 4 milliards » : CRIET, l’ouragan qui dévaste la DGI
C’est l’affaire de l’année. Depuis la disparition de 4 milliards de francs CFA au niveau de la Direction Générale des Impôts, tous les projecteurs sont braqués sur le dossier. Presque un an de cavale pour le principal mis en cause, le régisseur Carlos Adohouannon, mais, après son arrestation spectaculaire au Sénégal il y a un peu plus d’une semaine, son extradition vers le Bénin et son dépôt à la prison de Missérété, c’est la débandade totale à la Direction générale des impôts. Le régisseur auparavant introuvable avait aussi emporté avec lui tout le scénario ayant abouti au détournement des 4 milliards de francs CFA. Son retour dans les geôles de Missérété présage de troublantes révélations.
L’enquête qui piétinait va pouvoir être conduite avec fluidité sur la base d’indices. Elle permettra désormais d’aller chercher d’éventuels complices et co-bénéficiaires des 4 milliards de francs CFA emportés par le régisseur central des impôts, Carlos Adohouannon. Compétente pour connaître de ce dossier, la Cour de Répression des Infractions Économiques et de Terrorisme (Criet) a ouvert l’instruction après l’incarcération de l’ex-régisseur Carlos Adohouannon. Ces dernières heures, des sources indiquent que plusieurs cadres font la queue dans les locaux de la Criet. Les agents judiciaires en charge de l’instruction soumettent ces cadres à l’audition pour recueillir des informations utiles. Il s’agit entre autres, de Justin Hounga, adjoint du régisseur central Carlos Adohouannon ; du Directeur de la gestion des ressources (Dgr) Lambert Ablé ; du Directeur général adjoint des impôts ( Dgai) Justin Agbinkossi ; de la Chef service Matériel et Affaires financières (C/smaf) Nadia Kissira, etc. D’autres sources indiquent aussi que le Directeur des grandes entreprises (Dge) se retrouve parmi les cadres auditionnés à la Criet/Bef. Au-delà, des cadres de la Direction générale des impôts, une dizaine environ, subissent leurs auditions depuis lundi dernier, à la brigade économique et financière (Bef). Des sources proches de l’instruction renseignent que plusieurs autres personnes seront épinglées dans le dossier. Les inspecteurs, les administrateurs et autres agents devraient tous passer devant les juges bientôt. Mais avant, les cadres auditionnés sont sommés par les enquêteurs de fournir la liste exhaustive des biens qu’ils possèdent. Selon nos sources, en plus de cette liste de biens, les agents judiciaires en charge de l’instruction exigent que soit annexés des documents indicatifs des sources de financement des biens acquis et ou réalisés. Depuis lors, à la direction générale des impôts, c’est le sauve-qui-peut. Tourmentés, les agents de la Dgi ne savent plus où donner de la tête. Cette liste de biens acquis et ou réalisés pourrait mettre à nu d’autres magouilles si les cadres de la Dgi n’arrivaient pas à justifier la source de provenance des fonds déboursés. L’enquête qui vient de s’ouvrir à la Criet et à la Bef pourrait très rapidement devenir le cauchemar de plusieurs cadres de la Dgi. Des mandats de dépôt seront probablement émis contre certains cadres dont la liberté compromettrait le bon déroulement de l’enquête. Assis sur la braise pour des raisons diverses, mais ayant rapport avec la disparition des 4 milliards de francs Cfa, certains agents de la Dgi déjà en audition sont comme des »prisonniers ambulants ». A suivre…