Hèhomey sur l’émission « Le Gouvernement En Action » : « les Infrastructures et Transports représentent 25% donc le 1/4 du Pag »
Faire du Bénin une véritable plateforme de services logistiques et d’exportation, c’est une vision noble que le Président Patrice TALON et son Gouvernement concrétisent avec méthode. Après un an de gouvernance du second mandat, le Gouvernement fait face aux citoyens pour une reddition de comptes. Quelles sont les grandes réalisations dans le secteur des Infrastructures et des Transports ? Retrouvez l’essentiel de la transcription du numéro 19 de l’émission »Le Gouvernement en Action » avec comme Invité, Monsieur Hervé HEHOMEY, Ministre des Infrastructures et des Transports.
ORTB: Monsieur le Ministre, quelle est la place qu’occupe votre secteur d’activité dans le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) ?
Hervé HEHOMEY : Je voudrais vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez pour faire aux Béninoises et aux Béninois, le point de ce que nous avons réalisé dans le secteur des infrastructures durant cette première année du quinquennat 2021-2026.
Les Infrastructures et les Transports, dont l’importance n’est plus à démonter, occupent une place de choix dans le Programme d’Actions du Gouvernement. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que le Gouvernement, dans sa vision, est en symbiose avec les populations, parce que cette vision du Gouvernement qui consiste à accorder une place de choix aux infrastructures est partagée par les populations. Je dois vous dire que nous avons effectué, il n’y a pas si longtemps, une tournée gouvernementale d’informations et d’explications sur la cherté de la vie. Je puis vous assurer qu’au cours de cette tournée, nous avons été fortement impressionnés par l’intérêt des populations, l’attachement des populations à la mise en œuvre du PAG. Lorsque nous présentions les questions liées à la cherté de la vie, notamment les causes et les mesures prises par le Gouvernement pour atténuer les effets de cette situation conjoncturelle, ce qui nous revient généralement des populations est ceci : « Malgré cette conjoncture économique, le Gouvernement va-t-il pouvoir réaliser ce qui est prévu au PAG ? » Nous avons senti qu’au-delà des questions liées à la cherté de la vie, qui sont réelles, les populations sont attachées à la mise en œuvre du PAG. Après une synthèse des préoccupations et des doléances, nous avons recensé 1.100 préoccupations et doléances qui peuvent être réparties en deux grands ensembles. On trouve d’une part, les doléances et préoccupations directement liées à la cherté de la vie ; et d’autre part, les préoccupations structurelles et spécifiques.
Parmi les préoccupations structurelles et spécifiques, le besoin de construction de routes ou d’aménagement de pistes rurales vient largement en tête. Ceci corrobore la vision du Gouvernement qui investit dans les infrastructures de qualité, avec une planification équilibrée sur toute l’étendue du territoire national.
Aujourd’hui, dans le Programme d’Actions du Gouvernement 2021-2026, le volet Infrastructures et Transports représente 25%, donc le quart (¼) du PAG. La route, c’est le développement, la route, c’est la vie. Lorsque vous allez dans le monde paysan, la première chose que les agriculteurs vous demandent, à part les intrants qui leur permettent de produire, c’est de leur construire des routes pour leur permettre d’écouler les produits. C’est pour cela qu’au sein du Ministère des Infrastructures et des Transports se trouve une Direction qui s’occupe du désenclavement et des pistes rurales.
Quelles sont les réformes mises en œuvre dans votre département ministériel depuis 2021 ?
Des réformes, nous en avons eu au Ministère des Infrastructures et des Transports. Nous avons eu des réformes déjà opérées avec succès, et d’autres en cours d’implémentation.
Au titre des réformes opérées avec succès, nous avons la création de la Société des Infrastructures routières et de l’Aménagement du Territoire (SIRAT), qui est née de la fusion de l’ancienne Société des Infrastructures Routières du Bénin et de l’Agence du Cadre de Vie pour le Développement du Territoire. Ces deux (2) structures ont été fusionnées pour créer la SIRAT, pour une plus grande synergie d’actions, une plus grande efficacité, une plus grande efficience dans la mise en œuvre du PAG. La SIRAT a pour mission de réaliser, de gérer, d’exploiter et d’entretenir l’ensemble des infrastructures routières, les édifices publics, les aménagements paysagers et la gestion des postes de péage. La SIRAT est aujourd’hui notre bras opérationnel. La création de la SIRAT a eu pour conséquence directe la réorganisation de la Direction Générale des Infrastructures de Transport, la DGIT qui, aujourd’hui, s’occupe des questions de conception et de suivi-évaluation, rôle stratégique qui lui est désormais conféré. Les rôles sont bien clairs. Ça, c’est une réforme majeure.
Au Port Autonome de Cotonou, nous avons confié la gestion du Port au Port d’Anvers International. Nous appelons cela une gestion déléguée. Dans le temps, beaucoup de Béninois se posaient, à juste titre, la question des résultats, la pertinence de cette réforme. Nous-mêmes, nous avions besoin de nous assurer que nous avions pris une bonne décision. Il y a deux ans, j’avais promis sur ce même plateau que nous recruterons un cabinet international pour faire l’audit de performance de la gestion déléguée du Port. Nous avons lancé un appel d’offres international, et avons recruté un cabinet international qui a fait l’audit de performance de cette gestion. Le Cabinet a rendu son rapport le 25 février dernier, et nous avons pu conclure, sur la base de ce rapport, que les objectifs fixés à travers le mandat de gestion sont globalement atteints ; aussi bien au plan de la gouvernance, au plan des opérations, au plan des finances, au plan des systèmes d’information qu’au plan de la gestion des ressources humaines.
Au plan de la gouvernance, nous avons aujourd’hui un plan directeur du Port, un code d’éthique. Nous avons une nouvelle réorganisation et avons ce que nous appelons le Comité des Concessions. Le Directeur du Port ne peut pas se lever, aujourd’hui, et faire des concessions. C’est un comité qui étudie. Il y a désormais une procédure qui est mise en place.
Au plan des opérations, nous avons, aujourd’hui, le renouvellement de tout ce qui est équipement naval. Nous avons acquis deux grands remorqueurs de grande puissance. Nous avons également refait la vigie, la tour de contrôle.
Au plan des finances, nous avons assaini les finances du Port de Cotonou. Les états financiers du Port sont, aujourd’hui, certifiés par les commissaires aux comptes, sans réserve. Ceci nous a donné une grande crédibilité et le Port Autonome de Cotonou est capable aujourd’hui d’aller sur le marché financier. Le Port est désormais crédible.
Sur le plan des systèmes, nous sommes en train d’implémenter le système d’informations portuaires au Port de Cotonou. Cette opération implique tous les acteurs du Port. C’est une plateforme qui permet une interopérabilité de tous les acteurs, de tous les systèmes.
Monsieur le Ministre, peut-on dire que la gestion déléguée est un choix concluant ?
Bien sûr ! Et mieux, je vais finir en disant qu’il y a un plan de formation du personnel. Ce sur quoi nous travaillons aujourd’hui, c’est ce transfert de compétences. Nous avons déjà commencé, au niveau du personnel dirigeant, nous travaillons à avoir des Béninois. Nous ne pouvons pas garder le Port d’Anvers éternellement. Nous travaillons pour ce transfert de compétences. Il faut qu’au terme d’une période donnée, les Béninois puissent reprendre la main. C’est ce transfert de compétences qui fait aujourd’hui l’objet de notre préoccupation.
Est-ce qu’on peut alors dire que le Port Autonome de Cotonou se métamorphose ?
Aujourd’hui, au Port Autonome de Cotonou, nous avons réglé les problèmes de gouvernance. Les problèmes de gestion et tout ce qui concerne l’organisation sont quasiment réglés.
Nous avons initié douze (12) projets d’infrastructures. Nous avons déjà lancé la construction d’un nouveau terminal vraquier. Nous l’avons dénommé le terminal 5 qui, en fait, résulte du déplacement et de la démolition de l’actuelle traverse avec une ouverture qui permet une passe de 550 mètres. Donc, nous avons ce que nous appelons le rayon d’évitage, qui sera de 550 mètres.
A quoi servira-t-il ?
Cela servira à la manœuvre des plus grands navires. Aujourd’hui, nous sommes limités mais, lorsque nous aurions réalisé ces travaux, nous pourrions accueillir les plus grands navires, les gros-porteurs. Ce terminal vraquier fait 20 hectares, avec un linéaire de quai de 550 mètres aussi. A l’heure actuelle, nous sommes en train de sélectionner un concessionnaire pour exploiter ce terminal vraquier.
Nous avons lancé la reconstruction des quais nord et, en même temps, l’expansion vers l’ouest du bassin portuaire de 154 mètres. C’est-à-dire la limite ouest du port, du bassin portuaire, sera déplacée et sera agrandie de 154 mètres linéaires. Ce qui nous donnera sur le quai nord, 1.600 mètres ; et au quai sud, nous aurons 700 mètres linéaires. Le plus important, c’est la profondeur. Le tirant d’eau serait de 16 mètres au nord et de 15 mètres au sud. Ce qui va conférer à notre port un total de 1.600 mètres au quai nord et 700 mètres au quai sud. Cela fait déjà 2300 plus les 550, nous aurons un linéaire de 2850 au total, le linéaire de quai. C’est important !
Toutes ces innovations répondent à quel défi ?
L’année dernière, nous avons traité un peu plus de 12 millions 300 mille tonnes de marchandises. Notre objectif est d’aller à 25 millions de tonnes donc, plus que doublés. Avec ces travaux que nous engageons, nous allons plus que doubler la capacité actuelle du Port de Cotonou.
Le projet N°3, c’est l’accès centralisé au port de Cotonou. Cet accès centralisé sera couplé avec un parking tampon que nous allons aménager à Zongo. Le parking de Zongo, c’est un parking de gros-porteurs qui serait un parking de regroupement des camions avant « l’appelé ». C’est de là que les camions seront appelés par le système centralisé qui est automatisé et numérisé.
Le quatrième projet, c’est la zone logistique portuaire. Cette zone logistique est une zone où vont se mener des activités de très grande valeur ajoutée. Nous l’avons conçue, c’est une innovation. Ça n’existait pas dans le port. En Afrique, il n’y a que le Port de Tanger Med qui a cette zone logistique portuaire. Nous serons probablement le deuxième port à la faire. Les grandes firmes aiment généralement ces zones où on emmène les composants industriels. Cela dépend des activités parce que nous allons réaliser cette zone en complémentarité avec la zone économique spéciale de Glo-Djigbé. Des activités économiques se mèneront là. L’opérateur vient, il fait les assemblages, ça dépendra de ce que nous aurions retenu avec ces opérateurs. Il y a de grandes firmes qui viennent finir les assemblages et les montages et après, on redistribue. Nous aurons cette zone qui est une zone à forte valeur ajoutée.
Le cinquième projet, c’est le Poste d’hydrocarbure. Nous allons construire un poste d’hydrocarbure pour augmenter notre capacité à traiter les hydrocarbures. Le Burkina-Faso fait passer par le port de Cotonou l’essentiel de ces hydrocarbures.
Le sixième projet concerne l’aménagement de l’actuelle zone port de pêche. Le port de pêche sera déplacé. En lieu et place de ce port, nous allons créer une zone de services nautiques où il y aura la station de carénage, la station de remorquage ; tout ce qui est équipement naval serait à ce niveau-là.
L’autre projet, c’est le parc logistique du Grand Nokoué. C’est le septième projet. Ce sont des entrepôts que nous allons construire, 96.000 m2 d’entrepôts. Ce serait construit à Abomey-Calavi. Nous délocaliserons tous les entrepôts qui sont actuellement dans le port, pour les emmener dans ce parc logistique de Grand Nokoué. Le port a 45 hectares qu’il va aménager là-bas pour construire des entrepôts.
Nous avons le huitième projet qui est le port de pêche. Nous déplacerons le port de pêche de là où il est en ce moment, et nous aménagerons un nouveau port de pêche à Xwlacodji, à l’extrême Est du port. Ce sera un nouveau port à construire. Un port de pêche aux normes internationales.
Le neuvième projet, c’est le Centre des affaires maritimes. C’est un grand édifice que nous voulons construire. Nous avons déjà fini les études architecturales et techniques. Dans les semaines à venir, ce chantier va démarrer pour recevoir tous les usagers du port, tous les services. D’abord, la Direction Générale du Port, les acteurs portuaires, tout ce monde sera logé dans le Centre des affaires maritimes. Manutentionnaires, consignataires, transitaires, agents maritimes, tous se retrouveront là.
Le dixième projet, c’est ce que j’appelle le relogement des vendeuses. Ça, c’est du social. C’est notre manière de faire du social. Les vendeuses qui étaient déplacées entre-temps pour céder place aux travaux, celles qui étaient dans la zone du port, dans la zone de la Sobemap, nous en avons recensé un certain nombre. Nous allons bien les recaser, bien les reloger, en construisant un bâtiment moderne. Tout le monde pourra aller se restaurer là-bas. Les activités qu’elles menaient, elles continueront à les mener dans des conditions beaucoup plus confortables. Ça, c’est du social. C’est vraiment du social.
Est-ce à dire que les innovations au Port Autonome de Cotonou n’induiront pas la destruction de toutes les activités aux encablures du Port ?
Ça ne peut pas. C’est des acteurs portuaires. Lorsque vous venez au port, il vous faut manger à midi. Ce sont ces dames-là qui remplissent ces fonctions ; et nous tenons compte de leur existence dans tout ce que nous faisons.
Le onzième projet, c’est toujours dans le sens de l’amélioration des conditions des acteurs portuaires. Je veux parler des conducteurs de camion ; lorsqu’ils seront sur le parc de Zongo, le parc que j’ai présenté au projet n°3, il y aura un hangar que nous sommes en train de leur construire. Ce hangar est attenant au parking tampon, parking gros-porteurs.
Le dernier et douzième projet, c’est la reconstruction de la clôture du port. Je tiens à dire également que nous sommes en train de moderniser la gestion de la main-d’œuvre dockers au port de Cotonou. Il va y avoir la création d’un bureau d’embauche unique qui fournira ces mains-d’œuvre à tous les manutentionnaires. Désormais, toutes les sociétés de manutentionnaires se sont constituées en un groupement d’intérêts économiques que nous avons parrainé. Donc, la gestion de la main-d’œuvre dockers ne sera plus l’affaire d’une seule société, mais d’un groupement d’intérêts.
J’ai présenté ces projets parce qu’à la différence de la clôture du port que tout le monde voit, beaucoup de choses s’y passent sans que le grand monde ne le sache. En effet, le port est une enceinte fermée. Tout le monde ne va pas au port. Ne va au port que celui qui a quelque chose à y faire. Aujourd’hui, je présente ce qui est en train d’être fait aux Béninois qui n’ont pas la chance d’entrer à l’intérieur du Port.
Monsieur le Ministre, vous avez cité 12 projets. Tout ça, c’est beau, mais quand est-ce que cela démarrera-t-il ?
Chaque projet avec ses délais.
Pour le terminal vraquier, en septembre 2024, nous en aurions fini. La reconstruction des quais nord, c’est un travail que nous allons faire par phases. Parce que nous ne pouvons pas bloquer le port pour finir tous les 1.600 mètres linéaires de quai, nous allons faire ce travail en 5 phases. La dernière phase sera terminée en 2026.
L’accès centralisé, c’est très bientôt. Nous avons déjà commencé par utiliser le parking de Zongo. Parallèlement, nous allons continuer les aménagements. Ce qui est fait aujourd’hui n’est pas encore l’ouvrage final. Nous allons traiter le sol, mettre en place un système de vidéosurveillance pour gérer les entrées et sorties de camions à l’intérieur de ce parking, et pour connecter avec le système d’informations portuaire qui permettra « l’appelé » de ces camions. Un camion ne sortira de cette zone tampon que lorsqu’il est appelé pour aller directement charger. C’est déjà le cas aujourd’hui, mais nous allons encore l’améliorer.
Peut-on dire que la pagaille d’alors est révolue ?
Il n’y a plus de pagaille, aujourd’hui, au port.
Monsieur le Ministre, changeons de registre. En termes de construction de routes, qu’est-ce qui a été fait?
Nous avons, aujourd’hui, un réseau routier performant. Dans la sous-région, on peut quand même dire que le Bénin occupe une place de choix en matière de réseau routier.
En 2016, l’indice général du réseau routier était de 46%. Déjà en 2020, on était à 63%. A l’heure actuelle, nous sommes bien au-delà, et je suis presque sûr qu’à la fin du quinquennat, nous serons à plus de 80%. Nous allons dépasser 80%, ce qui va nous classer en tête des pays de la sous-région en matière d’indice routier.
Le métier de transporteur n’est pas encore professionnalisé dans notre pays. On utilise jusque-là un texte de mai 1979. Nous avons déjà, avec l’appui de la coopération technique belge, rédigé une loi portant sur le transport routier, qui est actuellement à la Commission nationale de législation et de codification. Parallèlement à cette procédure, nous sommes en train de préparer les décrets d’application et les arrêtés qui doivent accompagner cette loi pour que, une fois la loi votée à l’Assemblée nationale, nous ne perdions plus de temps pour son application.
L’autre réforme, c’est l’adoption d’un document de politique nationale de sécurité routière. C’est un arrêté général du Gouverneur d’avant l’indépendance, 1956, qui continue de régir le Code de la route au Bénin. Donc, nous sommes en train de travailler pour que le nouveau Code soit voté à l’Assemblée nationale. On a besoin de mettre en œuvre des dispositifs de sécurité passive. Les auto-écoles l’enseignent, mais la loi ne l’oblige pas encore. Il y a le port de ceinture, le dispositif pour enfant à l’arrière du véhicule, le téléphone au volant. Il y a des nouveautés que la loi doit prendre en compte pour s’adapter au contexte actuel. Tout cela est désormais pris en compte. Lorsque cette loi sera votée, nous aurons les moyens de réprimer. D’abord, nous allons passer par la sensibilisation. Pour conduire des véhicules de transport public, il faut non seulement avoir le permis de la catégorie correspondante, mais il faut également avoir une formation professionnelle. Aucun texte n’oblige, aujourd’hui, à ce que le conducteur d’un bus ait une formation professionnelle. Le permis seul ne suffit pas. Lorsqu’un véhicule de transport en commun tel qu’un bus venait à faire un accident, on n’établit pas souvent la responsabilité du chef d’entreprise. On prend juste le conducteur, alors que c’est le chef d’entreprise qui a une responsabilité civile. Tout cela doit être organisé et réglementé.
Vous avez fait tout cela en une année ?
Ce sont des réformes que nous avons opérées après la fin du premier quinquennat. Au cours du premier quinquennat, nous avons beaucoup construit. Maintenant, nous avons engagé des réformes, mais nous continuons de construire.
Le PAG 2 est plus volumineux que le PAG 1. C’est pour cela que nous nous sommes donné les moyens en créant la SIRAT SA. La SIRAT SA, c’est un outil performant parce que nous y avons mis les moyens humains qu’il faut, les moyens matériels y sont également mis. Cela a pris un peu de temps, ça a décalé quelque peu le planning de certains projets parce qu’il a fallu transférer les projets de la DGIT vers la SIRAT.
Partout dans le pays, il y a la construction de routes. On assiste à une densification du réseau routier. Peut-on dire que tout change désormais au Bénin ?
Oui, tout change ! Je vous ai déjà dit que notre objectif, c’est de porter à 25 millions de tonnes la capacité de traitement du Port de Cotonou. Lorsqu’on a un port performant, on se doit d’avoir un réseau routier performant. C’est pour cela que nous allons continuer la modernisation du réseau routier.
Au cours de cette première année, nous avons achevé certains projets déjà entamés. Nous avons ouvert de nouveaux chantiers. Je vais dans un premier temps vous présenter les projets achevés ou en cours d’achèvement avancé, puis les projets en cours et, enfin, je vais annoncer les bonnes nouvelles, les projets à venir, ce qui sera nouveau.
En termes de projets en cours d’achèvement avancé, il y a le Boulevard de la Marina que tout le monde connaît, tout le monde voit. A la différence du port, tout le monde passe par là. Tout le monde voit comment le chantier évolue et tire à sa fin. Il y a la Rocade de Porto-Novo que nous avons quasiment achevée. Il y a quelque extension que nous allons bientôt faire. Nous avons la route Kétou-Savè avec toutes ses Bretelles. C’est un dernier chef-d’œuvre que nous sommes en train de livrer. Les travaux sont terminés et nous sommes en train de procéder aux essais de réception. Il y a la route Lokossa-Dévé-Aplahoué-Frontière-Togo. C’est également une belle route. Ça fait partie de nos dernières réalisations. Nous avons le pont de Womey. Je ne parle pas du premier. Le deuxième pont de Womey. C’est un chantier qui avance très bien, et qui est en cours d’achèvement. Nous avons construit trois petits ponts, un à Djidjozoun, l’autre à Bètèkoukou et le troisième à Tchi-Ahomadégbé. Ça, ce sont des chantiers qui sont quasiment achevés, certains sont déjà réceptionnés.
Il y a de nouveaux chantiers qui sont en exécution, qui ont démarré au cours de cette première année du quinquennat 2021-2026 ; certains qu’on n’a pas achevés au cours du premier quinquennat, du PAG 1. Je veux parler de la Route des pêches. La Route des pêches, c’est un chantier que nous avons démarré l’année dernière. Ce chantier évolue très bien. C’est un chantier que nous avons couplé avec la Corniche Est de Cotonou que j’ai visitée il y a quelques jours. Nous sommes en train de le réaliser pour le compte du Ministère du Tourisme. Il y a aussi la Route de l’esclave. La Route des pêches phase n°2 en elle-même continue à la fin de l’actuelle route, la phase n°1 que nous avons achevée depuis et que les Béninois voient et sont heureux d’aller à la plage passant par cette route. Nous commençons la deuxième phase là, nous allons à Avlékété, nous contournons la zone touristique balnéaire d’Avlékété et nous continuons jusqu’à la porte du non-retour. Arrivés à la porte du non-retour, nous continuons jusqu’à la Bouche du roi à Djondji. Nous avons la route Banikoara-Kérémou-Frontière Burkina-Faso. C’est une route qui a démarré et qui évolue bien. Nous avons la route Guéssou Sud-Fo Bouré-Sinendé. Il y a la route Bétérou-Tchaourou-Frontière du Nigéria qui est aussi en chantier. Nous avons lancé, l’année dernière, la route Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara. C’est la route cotonnière. Cette route évolue bien. Il y a les routes Misséssinto-Zinvié-Sèdjèdénou-Zè et Calavi-Kpota-Ouèdo-Cococodji. Il y a également la route Wadon-Adjarra. Nous avons fait la ceinture d’Adjarra. Tout ça, ce sont des chantiers qui sont en cours. Nous avons également lancé le tronçon Béroubouay-Kandi-Malanville. Ce tronçon fait partie de la Route Nationale Inter-Etat 2. C’est l’un de nos principaux corridors. C’est ça qui assure le transport des cargaisons de marchandises jusqu’à Malanville, et après au Niger. Cette route est pour nous une priorité. Pour jouer notre rôle de plateforme de services logistiques, nous avons intérêt à ce que nos principaux corridors soient en bon état.
Il y a certaines routes qui me paraissent importantes. Quand je prends le tronçon Ouèdo-Tori qui est en chantier, ça vient sur Calavi-Kpota-Ouèdo-Cococodji. Ça vient s’embrancher à ce niveau. Il y a Akpro-Missérété-Pobè-Obèlè-Frontière du Nigéria. C’est une route économique avec une Bretelle Zian-Igolo. Tout ça, c’est des routes qui sont en chantier. Encore en chantier, nous avons le pont sur le lac Toho. En période de pluies, les Béninois ont beaucoup de difficultés à ce niveau. Nous allons prier nos compatriotes d’accepter encore des difficultés pour cette saison des pluies ; mais d’ici la saison prochaine, ce sera déjà un pont en exploitation.
Nous avons beaucoup de chantiers en exécution. Je ne vais pas être exhaustif, ce sont des choses que beaucoup de Béninois voient. Je vais annoncer les nouveaux chantiers, les bonnes nouvelles, comme j’aime à le dire.
Il y a notre contournement nord de Cotonou avec son barreau. Probablement, dans le second semestre de cette année (2022), nous allons lancer les appels d’offres et commencer à envisager le démarrage de ce projet. C’est un projet vital, structurant et pertinent. Lorsque nous avons parlé des aménagements au Port de Cotonou et lorsque nous parlons des entrepôts à Calavi, il faut une liaison. Elle est assurée par ce contournement nord. Donc on n’a pas le choix. Nous sommes obligés de faire ce contournement pour rendre fonctionnels les investissements qui sont actuellement faits. Ce contournement se fera. Il est pour nous un ouvrage structurant. Il n’y a pas de liaison entre le port de Cotonou, les entrepôts, les parcs logistiques d’Akassato et également la zone économique de Glo-Djigbé sans ce contournement nord. C’est un ensemble. Ce régime conçoit les projets dans une synergie.
Lorsqu’on parle de plateforme de services logistiques, il y a le Port, les routes, la zone économique spéciale, la zone logistique portuaire. Il y a tous les ports secs et plateformes logistiques qui vont se construire, parce que nous allons promouvoir ces genres d’investissement ; et c’est tout cela qui forme la plateforme de services logistiques et d’exportation. Et nous y sommes presque. Nous sommes sur la bonne voie. Notre pays a cette vocation-là. C’est notre vocation naturelle. Nous entendons donc l’exploiter à fond.
Nous allons aussi reconstruire. Je parle de reconstruire en 2×2 voies l’axe Cotonou-Allada-Bohicon-Dassa. Voyez-vous, je parle de notre colonne vertébrale ! Nous allons la reconstruire en 2×2 voies. Nous allons partir de Vèdoko. Il y aura un échangeur à Vèdoko. A la descente de l’échangeur, le projet commence. Nous allons reprendre tout ce qui passe devant Casse-Auto, le Stade de l’Amitié. Nous allons faire des travaux d’urgence sous l’échangeur de Godomey. Nous allons revenir traiter cet échangeur et le renforcer et, après, continuer sur Bohicon pour une première tranche. Il y a une deuxième tranche que nous faisons avec la Coopération Américaine, à travers le Millenium Challenge Corporation, le tronçon Bohicon-Dassa, toujours en 2×2 voies. A la fin de ces réalisations, nous allons rouler en 2×2 voies de Cotonou jusqu’à Dassa. Après, indépendamment du corridor, ceux qui veulent, vont prendre Parakou-Malanville et ceux qui veulent, prendront Savalou-Djougou-Porga.
Il y a le dédoublement de la route Sèmè-Porto-Novo. Ça, ce sont des projets clés. Je ne peux pas citer tous les projets. Nous ferons cela en 2×2 voies à partir du giratoire de Sèmè jusqu’à Porto-Novo. Nous allons reconstruire. Quand je parle de reconstruire, ça veut dire que l’existant sera démoli. Nous allons reconstruire le pont de Porto-Novo. Un pont que nous allons bien dimensionner pour permettre d’avoir un tirant d’air suffisant, parce que nous voulons favoriser le transport fluvio-lagunaire, et le dédoublement se fera vraiment, aux normes avec une emprise confortable.
L’autre projet qui est un projet important, c’est le tronçon Kota-Kouandé-Péhunco. Et il y a le tronçon Parakou-Béroubouay qui fait partie de la RNIE 2. C’est toujours le corridor principal qui est intéressé.
L’idée qui sous-tend tout cela, c’est l’option faite par le Chef de l’Etat de relier tous les chefs-lieux de Commune par au moins une route bitumée. A l’issue de ce programme, tous les chefs-lieux de Commune seront reliés par au moins une route bitumée. Ça peut être plusieurs, mais au moins une route bitumée. Il n’y aura plus de chef-lieu qui ne soit pas relié par une route bitumée.
De gros chantiers quand vous parlez de l’échangeur de Vèdoko, de Cotonou jusqu’à Dassa en 2×2. Comment les Béninois vont-ils finalement circuler lorsque vous allez commencer tous ces projets ?
Nous, nous ne faisons jamais de projet sans études préalables. Les règles de l’art exigent d’ailleurs que lorsque vous construisez une route, vous prévoyiez des déviations. Nous allons veiller à ce que les déviations soient entretenues. Nous avons un phasage. Nous ne démarrons pas les projets n’importe comment. Lorsque nous allons démarrer Bohicon-Dassa par exemple, c’est parce que nous avons fini l’axe Kétou-Savè. En plus de la déviation que nous allons aménager pour l’axe Bohicon-Dassa, il y aura la voie bitumée Kétou-Savè qui est déjà achevée, aujourd’hui. C’est pour montrer qu’on planifie les interventions.
Il y a la question de l’entretien routier. Il y a certains axes qui ont besoin d’être réhabilités ou reconstruits. Ce qui sera fait dans ce sens, il y a la route Porto-Novo-Avrankou-Igolo qui devra être réhabilitée. C’est une urgence. Il y a la route Aplahoué-Azovè-Abomey et Dogbo-Azovè. Ces routes doivent être également réhabilitées. Il y a l’axe Akpro-Missérété-Dangbo-Ouinhi-Kpédékpo que nous devons aussi réhabiliter. Il y a N’Dali-Nikki. Il y a l’axe Bohicon-Covè-Kpédékpo. Ce sont des axes clés. Aujourd’hui, quand vous allez dans la Vallée de l’Ouémé qui est l’une des vallées agricoles les plus importantes de notre pays, la route qui y mène n’est pas en bon état. C’est devenu, aujourd’hui, une urgence, une priorité. En plus de ces routes que nous allons réhabiliter, il y a des routes que nous aménageons en terre. Mais je me plais à dire que ce sont des routes en terre de type nouveau. Type nouveau parce que nous faisons effectivement une route en terre, mais nous réalisons les ouvrages d’assainissement, les caniveaux sont réalisés. Nous réalisons les caniveaux et nous dimensionnons la couche de chaussée. Même quand elle est en terre, il y a une façon de la dimensionner si bien qu’au besoin, nous l’améliorons. Aujourd’hui, nous allons faire des routes en terre qui seront des routes ayant un niveau de service acceptable. Donc ces routes, il y en a beaucoup. Kalalé-Ségbana par exemple, c’est une zone de forte production agricole. Lorsque nous avons prévu de faire l’axe Nikki-Kalalé, il y a la suite Kalalé-Ségbana qui vient à la suite de Nikki-Kalalé. Donc forcément, nous allons l’aménager en terre. Il y a Péhunco-Tobré-Fô-Bouré qui finit de faire la transversale. Nous avons prévu d’aménager et bitumer Kota-Kouandé-Péhunco et là, actuellement en chantier, il y a l’axe Guéssou-Sud-Fô-Bouré. Maintenant, entre les deux, nous faisons en terre pour que la transversale passe. Il y a également la route Klouékanmè–Agbangnizoun–Abomey où nous avons le pont à Ahogbèya. Il y a la route Glazoué-Hoko-Assanté-Aklamkpa-Djagbalo jusqu’à Bantè. C’est une route longue de 80 km que nous aménageons en terre avec les ouvrages d’assainissement pour permettre le désenclavement de toute cette région. C’est important, bien que cela soit en terre. Il y a la route Aplahoué-Atomey-Agondogoui-Datcha-Koutagba-Agouna. Il y a également vers Sovlèdji-Djidja. Tout ça, c’est des routes en terre ; mais qui permettent un désenclavement et un développement.
Il y a beaucoup de routes, et je vais inviter les Béninois à consulter le PAG dans le détail. Toutes les régions sont prises en compte. Toutes les promesses sont tenues à travers ce PAG. Le détail est même sur le site du Gouvernement.
Est-ce à dire que vous vivez donc la route, Monsieur le Ministre, comme vous le dites si bien ?
Je vis tout. Je vis tout ce qui est infrastructure, je vis les transports. Je ne l’ai pas dit, mais lorsque nous faisons les routes, que ce soit les routes en terre, nous construisons tous les ouvrages qui sont sur la route. C’est ça que j’appelle route en terre de type nouveau. Nous construisons tous les ponts, tous les dalots, tous les ouvrages d’assainissement. On les fait de façon à ce que lorsque nous prenons la décision, un jour, d’aller au bitumage, nous n’avons plus qu’à faire les couches qui conviennent pour que ce travail soit allégé. Toutes les routes, notamment les routes prévues en terre, seront réalisées, et dans tout le Bénin d’ailleurs.
Il ne reste que quatre (4) ans, Monsieur le Ministre. Allez-vous réaliser tout cela en quatre années ?
Vous avez déjà vu, à travers le PAG 1, notre capacité à faire face aux travaux. Nous allons simplement prendre date. A l’heure du bilan, nous allons évaluer.
Je ne voudrais pas quitter ce plateau sans dire un mot sur le sous-secteur du Transport aérien. J’avais déjà expliqué, à diverses occasions, que le Gouvernement a replanifié ses interventions dans ce sous-secteur.
L’aéroport international de Glo-Djigbé, nous avons différé son démarrage. Nous avons fait les études, nous avons quasiment fait le montage financier. Nous avons différé le démarrage parce que la crise sanitaire que nous traversons a un impact direct sur le transport aérien. C’est l’un des secteurs profondément marqués par la crise, parce que qui dit secteur aérien parle de tourisme ; et qui dit Covid parle de limitation de déplacement. Tout ceci n’est pas de nature à engager des investissements lourds dans la construction d’un nouvel aéroport. Le Gouvernement a donc opté pour différer le démarrage de Glo-Djigbé ; et, en revanche, nous avons engagé la modernisation de l’aéroport international de Cotonou. Nous avons commencé d’abord par le circuit Départ. Nous avons mis aux normes la piste. Nous avons fait les routes de desserte de l’aéroport. Aujourd’hui, quand vous allez à l’aéroport, vous circulez, tous les accès sont aménagés, les travaux sont très avancés et sont quasiment finis. Nous allons, d’ici deux mois, finir tout ce qui est accès routiers. Donc, il y a le circuit Arrivée qui est actuellement en chantier. Vous ne le voyez pas du dehors parce que le circuit Arrivée, c’est pour celui qui descend de l’avion. Il y a tous les services d’accompagnement Accueil. C’est tout cela qui est en train de subir une rénovation, une modernisation en profondeur. L’aéroport de Cotonou est en train d’être mis aux normes. Nous avons élaboré un plan directeur de l’aéroport. Aujourd’hui, beaucoup de Béninois trouvent que leur aéroport se modernise. Mais je donne rendez-vous à la fin des travaux, et vous allez voir que ce serait un chef-d’œuvre qui n’enviera rien à n’importe quel aéroport.
Source: PFC/COM-MIT
Qu’en est-il de la route Ouidah-Kpomassè? Ça fait des années qu’on en parle mais rien. Plusieurs fois Mr Aladji a fait des descentes mais rien n’évolue. Est-ce un éléphant blanc ?