Le ministre Hehomey face aux députés : « le gouvernement assure des mesures nécessaires à la sécurisation des transports fluvio-lagunaire »
Le ministre des infrastructures et des transports Hervé Hehomey était face aux députés de la 8ème législature le jeudi 07 juillet dernier au palais des Gouverneurs où il a répondu à aux questions orales débat de l’honorable Patrice Nobimè Agbodranfo. Il s’agit des questions relatives à la récurrence des chavirements des barques transportant les commerçants de Porto-Novo vers le Nigeria. Hervé Hehomey a fait savoir que le gouvernement dans la poursuite de la mise en œuvre de son programme d’actions assure le renforcement des infrastructures et des moyens de transport sur les voies d’eaux intérieures.
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« … L’étude sur la navigabilité des eaux intérieures du Bénin a été réalisée et nous a permis de réveler un énorme potentiel hydrographique intérieur de notre pays constitué de 2000 km² d’eau et 3500 km de voies d’eaux intérieures dont environ 1000 km sont navigables. Le transport aujourd’hui sur les voies d’eaux intérieures dans notre pays est encore rudimentaire. Les moyens de transport utilisés aussi bien par les passagers que pour le transport des marchandises sont des pirogues non motorisées pour les courtes distances et des barques motorisées pour les distances un peu plus importantes. Dans le souci d’exploiter correctement ces potentialités hydrographiques de notre pays et d’assurer le transport des personnes et des biens dans des conditions de sécurité et de confort satisfaisantes, le Gouvernement a démarré la mise en oeuvre du projet d’aménagement des eaux navigables. Par la suite, l’étude complémentaire du projet de développement du transport fluvio-lagunaire a été menée sur Cotonou, Porto-Novo et environs. Le Gouvernement du président Patrice TALON a inscrit le développement du transport fluvo lagunaire dans son programme d’actions et la mise en oeuvre de cette action déjà formulée dans le 1er PAG continue dans le PAG 2021-2026. Il est prévu la réalisation d’infrastructures et la promotion des services de transport fluvio-lagunaire. Les questions orales s’articulent autour de quatre points:
Question n°1 :
Le Gouvernement a-t-il connaissance de ces drames dont sont victimes les commerçants béninois?
Ministre HEHOMEY :
Je dois dire que les services de la Direction en charge du transport fluvio-lagunaire ont ete informés des cas d’accident; celui de l’individu et des chavirements sur le territoire nigérian des barques transportant des passagers de nationalité béninoise. Nous avons effectué des vérifications. Il en ressort que pour le premier accident, la victime n’était pas en déplacement vers le Nigéria. Mais il s’agissait d’un employer d’un exploitant d’embarcation qui, à la survenance d’un accident, s’est retrouvé à l’eau. Malheureusement la suite n’a pas été bonne pour lui. Pour les deux autres cas, les vérifications ont révélé effectivement des chavirements sur les voies d’eaux nigérianes causant respectivement trois morts et deux morts. Il s’agit d’accidents survenus dans les eaux nigérianes.
Question n°2:
Quelle est la politique gouvernementale en matière de navigation sur les eaux du Bénin?
Ministre HEHOMEY :
La politique gouvernementale en matière de navigation sur les eaux du Bénin consiste en la réglementation, le développement des infrastructures dédiées au transport fluvio-lagunaire et la promotion des services de transport fluvio-lagunaire en vue d’assurer la mobilité des personnes et des biens dans des conditions de sécurité et de sûreté satisfaisantes. À ce titre, le Gouvernement a mis en oeuvre plusieurs interventions dans le secteur depuis les études jusqu’aux actions de construction d’embarcadère dans plusieurs localités notamment à Dangbo, à Adjohoun, aux Aguégués, à So Avà et à Porto-Novo. Par ailleurs, la mise en oeuvre du projet de développement intégré de la zone économique du lac Ahémé et de ses cheneaux et le projet d’aménagement et de réhabilitation du lac Nokoué et de la lagune de Porto-Novo permettront d’améliorer significativement la.navigabilité sur ces plans d’eaux. Les actions de renforcement des capacités matérielles des communautés riveraines sont également entreprises par dotations en barques et en gilets de sauvetage en vue de la sécurisation de ce mode de transport.
Question n°3:
Que disent les texyes de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest sur la libre circulation des personnes et des biens?
Ministre HEHOMEY :
Les textes de la Cedeao sur la libre circulation des personnes et des biens établissent entre autres un droit d’entrée des citoyens dans les Etats membres à travers le protocole du 29 mai 1979 qui garantit la liberté d’entrée c’est-à-dire sans obligation de détenir un visa dans les États membres pour les citoyens dont le séjour ne dépasse pas 90 jours. La seule condition à remplir est relative à la possession de documents de voyage et de certificats internationaux de vaccination en cours de validité. Les États disposent d’un pouvoir discrétionnaire de refuser l’entrée sur leur territoire à tout citoyen qualifié d’immigrant inadmissible au terme de leurs lois et réglementations pour des motifs de santé. On a vu des cas d’épidemie récemment avec la pandémie de la Covid 19 où chaque État a établi ses restrictions.
Question n°4:
Quelles solutions le Gouvernement envisage-t-il pour que de tels drames ne surviennent plus?
Ministre HEHOMEY :
En termes de solutions aux risques d’accident, le Gouvernement assure sur les eaux relevant de sa compétence territoriale des mesures nécessaires à la sécurisation du transport fluvio-lagunaire à travers le renforcement des capacités matérielles des communautés riveraines en matière de sécurité par la dotation en barques et de gilets de sauvetage. L’application des mesures de sécurité telles que les contrôles à l’embarquement pour prévenir les cas de surcharge et la surveillance périodique de l’activité du transport fluvio-lagunaire; la mise aux normes des embarcations, la sensibilisation des acteurs sur les bonnes pratiques, l’obligation des détentions de titres de transport fluvio-lagunaires, l’identification et l’immatriculation de la flotte…Voilà les mesures qu’envisage le Gouvernement pour pallier ces genres de situation.