Législatives 2023 : 10%, une équation sans solution pour les partis « humoristes »
Le dimanche 8 janvier 2023, le peuple béninois sera aux urnes pour élire les députés de la 9e législature. Contrairement à 2019 où le vocabulaire « élections législatives exclusives » était sur des lèvres, celles de 2023 seront certainement inclusives. Nos sources assurent à cet effet que le peuple aura droit à une « fête démocratique ». Ainsi, de nombreuses formations politiques y compris celles de l’opposition seront dans les starting-blocks de la compétition. Mais, une équation reste cependant à résoudre : l’obtention des 10% de suffrages exprimés au plan national pour être éligible à la répartition des sièges à l’Assemblée Nationale.
Si, en dépit de la compétitivité du prochain scrutin, l’on peut noter que la résolution de l’équation sera facile pour certains partis politiques, cela n’est pas évident pour d’autres. En effet, selon les dispositions du code électoral, seuls les partis politiques ayant obtenu 10% des suffrages peuvent prétendre à la répartition des sièges au parlement. Le même code électoral indique qu’au cas où aucun des partis en lice n’aurait obtenu les 10%, les 4 premières formations politiques venues en tête à l’issue du scrutin vont se partager les sièges.
Cette règle du code électoral va donc exclure plusieurs formations politiques de la table de répartition des sièges. Les partis politiques les plus concernés sont sans doute les partis ‘’humoristes’’, menus fretins, les amuseurs de galerie. Ceux qui veulent juste participer aux législatives pour la forme se verront tout simplement éjectés par la règle des 10%.
Une compétition électorale nécessite des préparatifs administratifs et politiques. Les responsables des formations politiques doivent en tenir compte pour se conformer entièrement aux dispositions électorales. Ils doivent s’assurer que leurs partis sont en règle dans les registres du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique. Aussi, doivent-ils remobiliser leurs militants et manifester ouvertement leur volonté de participer à la compétition. Ils doivent éviter la procrastination. En effet, les partis politiques les plus sérieux et ayant un poids réel devront eux, se battre pour ratisser large dans plusieurs circonscriptions afin de mobiliser les suffrages.
Cette fois, l’enjeu est d’avoir une représentation plurielle des partis politiques au parlement. Les partis de la mouvance l’Union Progressiste Le Renouveau et le Bloc Républicain vont se battre pour conserver leurs positions de majorité. Les partis politiques d’opposition, quant à eux, devront lutter pour mériter leur présence au parlement.
Attention donc à ne pas tomber dans le piège de l’équation 10% !
Gaëtan D.